S’exprimant sur la situation au Mali, l’Organisation non gouvernementale Tournons La Page (TLP) estime que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) a rendez-vous avec l’histoire. Le mouvement s’étonne que les sanctions annoncées à la suite du sommet des chefs d’Etat de la CEDEAO du 20 août 2020 se réfèrent au protocole sur la démocratie et la bonne gouvernance, dont l’institution n’aurait jamais veillé à l’application au Mali.

TLP s’étonne des sanctions prononcées par la CEDEAO contre le Mali. © D.R.

 

L’organisation non gouvernementale Tournons La Page(TLP) voit rouge ! A travers un communiqué de presse publié le 25 août, il s’est exprimé sur la situation au Mali en s’étonnant de ce que les sanctions annoncées, à la suite du sommet des chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) du 20 août 2020, se réfèrent au protocole sur la démocratie et la bonne gouvernance, dont l’institution n’aurait jamais veillé à l’application au Mali.

Présidé par Marc Ona Essangui, TLP estime que le mouvement insurrectionnel qui a abouti au coup d’Etat contre le président Ibrahim Boubacar Keita est né des «manquements graves et répétés aux principes de la lutte contre la pauvreté et la bonne gouvernance défendus par ce protocole additionnel».

Les éléments déclencheurs de la crise malienne, rappelle TLP, sont considérés par le protocole du 10 décembre 1999 de la CEDEAO comme étant une menace au maintien de la paix et de la sécurité. A juste titre, la CEDEAO avait estimé dans le préambule de son Protocole additionnel de 2001, que le Protocole du 10 décembre 1999 pour avoir plus d’efficacité, exige d’être complété, dans le domaine de la prévention des crises intérieures, de la démocratie, de la bonne gouvernance, de l’Etat de droit, des droits de la Personne. TLP dit constater que les motivations qui sont à l’origine de l’adoption du Protocole additionnel de 2001 «sont en phase avec les revendications du peuple malien». «La réaction de la CEDEAO suscitent au sein de notre mouvement et des peuples ouest-africains, un profond sentiment de mépris face à d’autres formes de coups d’Etat : ceux qui s’attaquent aux institutions et aux constitutions dans le seul but de maintenir au pouvoir des régimes illégitimes», assure TLP.

Pour le mouvement, qui lutte depuis 2014 contre l’accession au pouvoir par toute forme de coup d’Etat, qu’elle soit constitutionnelle, électorale ou militaire, le protocole de la CEDEAO est aussi bien violé par les coups d’Etat militaires que «les coups d’Etat constitutionnels qui systématiquement s’accompagnent d’une répression féroce, le piétinent tout autant».

TLP craint que les sanctions décidées n’accablent davantage le peuple malien et interpelle la CEDEAO, l’Union africaine (UA) et la communauté internationale à soutenir et appuyer un processus plus efficient pour l’instauration et la consolidation d’une démocratie dans laquelle le peuple malien se reconnaît et retrouve ses aspirations légitimes. Le mouvement encourage le lancement rapide d’une transition républicaine fiable et efficace permettant de rétablir la démocratie au Mali, tout en protégeant ses populations les plus vulnérables.

TLP appelle à faire pression sur  les  autres  pays membres dont la Côte d’Ivoire et la Guinée pour que cessent les modifications de la Constitution à des fins personnelles ainsi que d’autres manœuvres anti démocratiques pour se maintenir au pourvoir. Il exige que la  limitation du nombre de mandats à deux soit une  réalité, tout comme une application sérieuse et crédible des dispositions du protocole additionnel relative à la transparence et à la fiabilité des élections. Il  exige également la libération des acteurs de la société civile détenus pour avoir défendu les principes de démocratie et de bonne gouvernance contenus dans le protocole additionnel de la CEDEAO.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Oscar dit :

    La CEDEAO, malheureusement, est aux ordres de la France. N’allez pas chercher d’autres raisons. La France aurait préféré garder son valet IBK.

    Vous voyez bien qu’au Gabon c’est la même chose. Idem pour la Côte d’Ivoire, le Tchad et le Sénégal. De bons valets pour Paris, mais pas pour nos pseudos États.

    Au passage, une indépendance ne se donne pas, elle s’arrache ou se gagne. La France se fout complètement de nous.

    Elle a bien eu besoin de nous pour chasser l’Allemagne. Mais aucune reconnaissance envers cette Afrique qu’elle pille depuis des siècles. Pour obtenir son indépendance, l’Algérie s’est battue. Idem pour l’Inde. C’est ce que nous devons faire aussi.

    On se trompe de cible depuis les pseudos indépendances. Ce ne sont pas les valets qui sont nos principaux ennemis. C’est bien la France.

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