Crise au ministère des Mines : le Syndicat dénonce le mépris et l’inertie du ministre

Le Syndicat des professionnels des mines (Sypromines) a tenu une assemblée générale extraordinaire ce lundi 1er septembre, au hall du ministère, pour dénoncer une série de dysfonctionnements et de manquements au sein du ministère des Mines. Les syndicalistes, menés par leur présidente, Annie Gisele Nyangui Moukagni, ont exprimé leur exaspération face à ce qu’ils qualifient de «mépris de la part du ministre» et ont interpellé directement le président de la République.

La présidente du Syndicat des professionnels des mines, Annie Gisele Nyangui Moukagni, s’adressant aux agents syndiqués, le 1er septembre 2025. © GabonReview
À bout de nerfs, le syndicat des professionnels des mines (Sypromines) a tenu s’exprimer sur ce qu’elle considère comme «mépris» de la part du ministre des Mines. Ce lundi 1ᵉʳ septembre, ses membres se sont réunis au sein même du ministère pour exprimer leur frustration face à une situation jugée insoutenable. Selon la présidente du syndicat, Annie Gisele Nyangui Moukagni, le ministre serait sourd à leurs revendications. «Toutes les revendications qui sont mises dans le cahier de charges qui ont été posées sur cette table, rien n’a été fait», a-t-elle affirmé.
Dans cette dynamique, elle a expliqué que le ministère souffre de nombreux problèmes qui s’accumulent sans que rien ne soit fait. Malgré une précédente assemblée générale tenue en juin 2025, où le syndicat avait déjà demandé le départ du ministre si la situation ne s’améliorait pas, aucune des revendications n’a été prise en compte. Le ministre aurait pourtant affirmé dans les médias que les problèmes étaient sous contrôle, une déclaration jugée « fausse» par Mme Nyangui Moukagni.
Les points de friction sont donc nombreux et variés, soit le reflet d’une gestion jugée opaque et inefficace. Le syndicat souligne plusieurs points importants à savoir : le refus du paiement de la rentrée scolaire pour les agents. Le manque d’installations des directeurs provinciaux, nommés depuis neuf mois et qui ont dû rejoindre leurs postes à leurs propres frais. Elle a expliqué : «Les directeurs provinciaux qui ont été nommés depuis 9 mois, aujourd’hui, ont dû aller d’eux-mêmes, à leurs propres frais, pour prendre leur fonction. Ils n’ont même pas été installés. Les recrutements, rien n’a été fait»

La présidente du Syndicat des professionnels des mines, Annie Gisele Nyangui Moukagni. © GabonReview
À côté de ces manquements, le Sypromines souligne : le blocage des dossiers de recrutement à la Fonction publique qui aurait entraîné un sous-effectif chronique et le déploiement d’agents sans statut ni mission claire. Le Problème de la distribution des parcelles promises aux agents, un projet qui a été mal géré et qui stagne depuis des mois. Le Refus de signer les arrêtés encadrant les acquis des agents et de leurs familles, notamment l’assurance maladie (Ascoma) pour les enfants sous tutelle et la détérioration des conditions de travail : «Aujourd’hui, il manque à solder le compte auprès de l’opérateur, pour que nous soyons en possession de nos parcelles. Tous les petits acquis que nous avons eus ici, auparavant, pour les avoir, il a fallu qu’on se batte», dénonce-t-elle.
Des conditions de travail déplorables
Le syndicat a également dénoncé une grave détérioration des conditions de travail. «Au stade où nous en sommes, aucune direction générale n’a même une rame de papier, n’en parlons plus de l’encre, nous n’avons plus rien, rien, rien. Même les bureaux, il n’y en a pas. Les chaises pour s’asseoir, il n’y en a pas. On va continuer comme ça ?» fustige le syndicat. Il dénonce aussi le manque de budget de fonctionnement pour les directions générales, et l’insécurité due aux travaux de réhabilitation du bâtiment en cours.
D’après la présidente du Sypromines, cette situation est jugée insoutenable, car, il semblerait que tous les fonds du ministère ont été accaparés par le cabinet du ministre, laissant les directions générales sans le moindre moyen de fonctionner. Une situation intolérable pour les agents, qui se disent «fatigués de crier» et de vivre dans l’incertitude.
Pour boucler leur assemblée, le syndicat a lancé un ultimatum au président de la République, l’interpellant pour qu’il trouve une solution, car ils se disent fatigués et exténués. Une action drastique qui vise à attirer l’attention sur la situation et à mettre un terme à ce qu’ils considèrent comme une «chosification» du personnel.
Thécia Nyomba (Stagiaire)

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