La croissance de l’économie gabonaise devrait s’établir en moyenne à 3% en 2024 selon certains experts, grâce notamment aux importants investissements attendus dans le pays. Alors que certains indicateurs tendent à biaiser ces perspectives positives, la question est globalement abordée au Dialogue national inclusif d’Angondjé. Une vue de l’esprit ? Président de la commission Économie, le Pr Gabriel Zomo Yebe relève que le pays a souvent eu «une croissance de mauvaise qualité», résultat de la réunion de «trois ingrédients».

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Au Gabon, les promesses du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) confortées par les chiffres du ministère de l’Économie et des participations conjugués aux prévisions positives de certains experts donnent un espoir de relance de l’Économie. Des prévisions qui reposent néanmoins sur la mise en œuvre des réformes structurelles nécessaires pour diversifier l’économie, les importants investissements attendus dans certains secteurs, l’optimisation des recettes ou encore la création d’emplois. Entre chômage, coupures d’électricité récurrentes et bien d’autres facteurs, d’aucuns redoutent que ces perspectives positives ne se traduisent pas dans les faits.

Instantané de la conférence avec les commissaires de la commission Economie. © GabonReview/Capture d’écran

«Près 38% de taux de pauvreté, 37 à 38% de jeunes au chômage»

S’ils sont tentés d’évoquer une vue de l’esprit, au Dialogue national inclusif (DNI) dont les travaux se poursuivent à Angondjé, le Pr Gabriel Zomo Yebe, président de la commission Économie a abordé cette question le 18 avril. «Le constat au Gabon c’est que nous avons un déficit démocratique, des performances économiques relativement faibles. Des fois lorsqu’on a une croissance économique c’est une croissance de mauvaise qualité», a-t-il déclaré relevant que cette mauvaise croissance s’accompagne du chômage, de l’accroissement de la pauvreté, des indicateurs sociaux qui sont mauvais.

«Par exemple, nous avons aujourd’hui à peu près 38% de taux de pauvreté, 37 à 38% de jeunes au chômage, ce qui est énorme», a-t-il commenté. «Lorsque vous avez ces trois ingrédients dans un pays en général ça finit mal», a-t-il poursuivi parlant pour ainsi dire, du déficit démocratique, des performances économiques relativement faibles et des mauvais indicateurs sociaux. «Nous avons donc ces trois ingrédients réunis», a souligné le Pr Zomo notant  une causalité symétrique entre eux. «Cela voudrait dire que la situation politique influence la situation économique, elle influence la situation sociale», a-t-il dit.

Le Pr Gabriel Zomo Yebe s’exprimant le 18 avril. © GabonReview/Capture d’écran

Avoir une stratégie industrielle

«Donc si vous résolvez un seul pan de ce problème, vous n’allez rien résoudre», a-t-il expliqué. Alors que la diversification de l’économie permet de jeter les bases d’une croissance soutenue, il affirme qu’elle «est obligatoire aujourd’hui». «Si nous voulons avoir des revenus un peu plus élevés, il nous faut diversifier notre économie. Sinon, je ne vends pas cher la peau du Gabon», a-t-il soutenu. Cette diversification peut s’appréhender par la remontée des filières traditionnelles et la création des filières nouvelles. «Lorsqu’on regarde les contributions des Gabonais, je pense qu’ils veulent petit à petit avoir les deux diversifications», a-t-il indiqué.

«Cela implique d’avoir une stratégie industrielle à mettre en œuvre», a fait savoir le Pr Zomo. Cela implique donc des propositions concrètes pour atteindre des objectifs spécifiques, voire concurrents, et un peu plus de 3 500 contributeurs espèrent d’ailleurs que des solutions probantes sortent de ces assises pour résoudre leurs préoccupations. «Pendant longtemps on a eu des conférences politiques qui n’ont rien résolu. Cela voudrait également dire qu’aujourd’hui si on ne regarde que l’aspect politique, on ne va pas résoudre les problèmes du Gabon», a-t-il déclaré.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Jean Jacques dit :

    Ça signifirait mal dans les URNES ceux qui parlent pensent que olingui doit rester au pouvoir, ils oublient qu’il y’a plus des jeunes au chômage, le scénario du Sénégal sera appliqué tous les politiciens actuels civiles ou militaires devenaient être SANCTIONNÉ DANS LES URNES.

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