Terre d’Espérance, un groupe de réflexion sur le développement local, organise en février 2024 un colloque sur le destin tourmenté de la province de l’Ogooué-Ivindo, entre espoirs déçus et renouveau possible. Le symposium est placé sous la supervision du Pr Flavien Enongoué, ancien ambassadeur, au demeurant président de Terre d’espérance. L’Ogooué-Ivindo, une province gabonaise marquée par l’histoire.

Image de fond : les chutes de Kongou dans l’Ogooué-Ivindo. © Petitfute/GabonReview (montage)

 

‘’Dans ses Lettres d’Afriques, Gérard Serre décrit et analyse la situation qui prévalait notamment au Gabon lorsqu’il était Administrateur colonial, précisément chef du District de Mekambo de 1949 à 1951. Il y affirme que : «Autant vous dire que dans l’A.E.F., c’est le Gabon qui a de loin la réputation la plus minable et que de ce point de vue, à l’intérieur du Gabon, c’est l’Ogooué-Ivindo qui bat tous les records»’’

Ainsi débute un appel à communication tout récemment lancé par le groupe de réflexion Terre d’Espérance pour un colloque pluridisciplinaire prévu en février 2024 à l’Université Omar Bongo. Le texte de l’appel met en lumière le destin singulier de la province de l’Ogooué-Ivindo, ayant longtemps souffert d’une image négative la présentant comme «la dernière des provinces du pays», minée par «l’enclavement et le sous-développement économique» malgré les efforts entrepris (Gérard Serre). Pourtant, explique celui-ci, «pendant 1⁄4 de siècle, précisément du crépuscule de l’aventure coloniale française à la fin de la première décennie de l’Etat indépendant (1955-1970), la région suscitait une grande espérance aussi bien chez les populations que chez les dirigeants».

Cette espérance était née de la découverte, dès 1895, d’un fabuleux gisement de fer à Belinga : «plus d’un milliard de tonne, avec une teneur en fer supérieur à 60%». Dans les années 1950, «la relance de l’économie de la colonie, après la douloureuse épreuve de la guerre, reposait sur cette région. Au sommet du pouvoir colonial, on en parlait en termes d’espoir du Gabon», rappelle Terre d’Espérance. Le premier président Léon Mba en fera même un enjeu géopolitique prioritaire.

Mais les différents projets d’exploitation ont fini par échouer, plongeant la région dans une «angoisse collective», qui contraste avec les immenses espoirs initiaux. D’où le thème proposé pour le colloque : «L’Ogooué-Ivindo, de l’angoisse à l’espérance». Quatre axes sont proposés pour explorer cette histoire singulière : histoire/société/culture ; politique/éducation/santé ; espace/environnement/développement durable ; économie/infrastructures/transport.

Les chercheurs sont invités à soumettre des propositions de communication d’ici fin 2023, pour une publication des actes prévue en 2024. L’objectif est de mieux comprendre, dans une perspective à la fois rétrospective et prospective, le destin toujours suspendu de cette province gabonaise, entre angoisses héritées et espoirs renouvelés.

 
GR
 

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