Un débat portant sur les trois ans de pouvoir d’Ali Bongo a été l’occasion pour deux universitaires gabonais de croiser le fer, ou plutôt le verbe, sur la RTG chaîne 1. L’avantage n’allait pas toujours au plus gradé, entre Daniel Franck Idiata et Jonathan Ngomo.

Spectateur devant la télévision - © D.R.

La RTG1 a organisé, le jeudi 18 octobre dernier, un débat sur le troisième anniversaire de l’accession d’Ali Bongo à la magistrature suprême. Un beau débat, en tout cas, qui opposait le Parti démocratique gabonais (PDG), représenté par Emmanuel Nzé Békalé, son secrétaire général adjoint, et Rigobert Ikambouayat Ndéka, directeur du Centre d’études politiques du parti d’Ali Bongo, et l’Union des forces du changement (UFC), représentée par Pierre-Claver Maganga Moussavou, président du PSD, également porte-parole de cette coalition de l’opposition, et Samuel Mendou, président de l’une des trois ailes du Mouvement de redressement national (Morena) et membre de cette coalition.

Le débat a révélé deux hommes, Rigobert Ikambouayat qui a toutefois trébuché sur la Chine, pays non démocratique présenté comme un modèle pour le Gabon, et Samuel Mendou, qui ne s’était pas montré aussi éloquent par le passé et «à la hauteur». Bien sûr, Pierre-Claver Maganga Moussavou a brillé par l’étalage de sa maîtrise des arcanes politiques et des enjeux de l’heure, ainsi que par sa parfaite connaissance de la lucarne (le petit écran), tandis que Emmanuel Nzé Békalé a su, lui, donner la réplique par moments. Match nul entre les deux camps. Chacun a su défendre son camp, argument sur argument, idée après idée, et non injure sur injure.

Charles Mvé Ella et Ernest Ndassikoula n’étaient pas sur le plateau, et le PDG s’en est mieux tiré. Mais un autre débat opposait, à l’intérieur de ce débat, deux universitaires : Daniel Franck Idiata, professeur des universités et Commissaire général du Centre national de la recherche scientifique et technologique (Cenarest), et Jonathan Ngomo, docteur en géostratégie et géopolitique, maître-assistant à l’Université Omar Bongo. Devant les analyses pertinentes et les points de vue argumentés de son interlocuteur, le Pr. Idiata paraissait mal à l’aise. Il a fini par avouer qu’il est membre du Conseil national du PDG, soulignant ainsi implicitement qu’il aura du mal à être objectif. Et c’est ce qui s’est vu tout au long de cette émission de trois heures animée par David Joseph Ella Mintsa.

Au lieu d’un avis d’universitaire, Daniel Franck Idiata, ancien militant du Rassemblement national des bûcherons (RNB) et de l’Alliance démocratique et républicaine (Adere), a plutôt donné des points de vue partisans. Il en a été ainsi au sujet de l’Enseignement : pour le Pr. Idiata, l’embellie du secteur de l’Éducation a coïncidé avec l’arrivée de Séraphin Moundounga qui fait, selon lui, «du très bon travail». Avec Moundounga, «on a redéfini ce qu’est une école, un collège, un lycée, une faculté». Ainsi, Michel Menga et tous ses prédécesseurs n’ont donc rien fait ? Pourtant, sous l’ère Moundounga depuis trois ans, ce secteur reste l’un des plus décriés pour le manque de structures d’accueil, l’absence de dialogue avec les syndicats, le manque de considération pour les collaborateurs, et la «fracture identitaire» inscrite au fronton de ce ministère. Il est vrai que, «en politique, l’intelligence n’est pas une vertu, un peu de sottise n’a jamais nui à l’affaire».

Très à l’aise, le Dr. Jonathan Ndoutoume Ngomo a, quant à lui, objectivement apporté de la «fraîcheur» dans ce débat, donnant des réponses que l’on est en droit d’attendre d’un chercheur. Il a, dans le même temps et avec pertinence, donné sa vision du Gabon qui est tout sauf statique et arrêtée. Avantage Ndoutoume Ngomo !

 
GR
 

10 Commentaires

  1. La Fille de la Veuve dit :

    Comment la RTPDG a-t-elle pu croire qu’elle pouvait faire avaler au Gabonais qu’Idiata serait autre chose que membre du PDG.

    Connaissez-vous un haut responsable de l’Administration Gabonaise, Secretaire General, Directeur General, etc. qui ne soit pas du PDG ?

  2. Alozack dit :

    Comment dès lors pourrait-on (les citoyens gaboanais)se tourner vers les universitares gabonais lorsqu’un problème de société se pose, ancrés qu’ils sont entre fumisterie et obscurantisme?

  3. ni lire ni écrire dit :

    Tiens tiens, un vrai débat contradictoire sur la RTG… désolé d’avoir raté cela. C’est une bonne chose si le pouvoir libère la parole de manière continue. On va peut être enfin aborder les vrais questions.

  4. Ndambo dit :

    Idiata est un cireur de pompes qui voltige et butine là où il y a des intérêts. Ce professeur du CAMES qui se fait passer pour un agregé n’a surpris que ceux qui ne le connaissent pas. Allez voir à quoi ressemble le grand CENAREST depuis son arrivé. Mais il est là, héritier de cette noble Institution. Juste pathétique !

  5. jules obiang dit :

    Je n’ai pas suivi ce débat. Mais les choses ce sont ainsi passé, C’est que c’est le gabon qui Gagne. Et que la Démocratie doit aller plus loin qu’un simple beau débat, mais se transformer en très beau système de séparation de pouvoir et de la reconnaissance du r6ole des partis politiques et enfin de reconnaître et d’accepter de se soumettre à la Voix du peuple.

  6. Encore eux dit :

    Le débat public impartial et démocratique est la meilleur arme pour l’homme du commun de faire passer son message!

    Nul doute que ce genre de débat emmèneront les gabonais à plus de considération et de questionnement sur la gestion de leur cité!

    le Gabon et les Gabonais en ont énormément besoin!

  7. BONGO dit :

    En fait les opposants au gabon ne connaissent pas les chiffres, car ils ne lisent pas les journaux ni internet. Certains disent que leur absence au palais des députés fait en sorte qu’ils ne maîtrisent pas les chiffres. Même l’actualité gabonaise à la TV, ils ne la suivent pas. C’est pitoyable. C’est plutôt la diaspora qui maîtrise les chiffres du GABON.
    Comment Maganga Moussavou peut t-il ignorer les couts de réalisation des infrastructures au Gabon ? Tout est sur la toile internet ou dans les reportages des chaines de télévision.
    Quand on affirme à l’écran de TV que le projet de construction des 3 universités au gabon a été financé sous Omar Bongo ondimba et que l’argent avait été détourné par les ministres de l’époque, tout le monde reste bouche cousue. c’est vraiment inadmissible, le PDG n’a en face de lui aucun partie politique crédible. En effet la pose de la première pière de la construction des universités a été faite par Omar Bongo. Le financement de la BAD avait été obtenu en 2010 sous le gouvernement ali bongo ondimba, soit une cagnote de 81 milliards de CFA. cette somme avait été encaissée et détournée puis qu’aucune réalisation n’est sortie de terre jusqu’aujord’hui. Qu’on arrête de dire aux animaux que le financement avait été fait sous omar bongo ondimba. L’obtention du finacement avait fait l’objet d’une médiatisation comme d’habitude (à la TV, sur gaboneco.com etc …). par exemple la ZES NGOK a couté 103 milliards de CFA, c’est publié partout dans les journaux ou sur internet. Le financement des 5000 logements est fait sur le buget de l’état gabonais depuis 2010 soit une somme de 200 milliards de cfa chaque année, mais ces sommes sont purement détournées par les différents ministres en charge de l’habitat. Les députés, les sénateurs, le CES et la cour des comptes sont au courant de ses détournements à ciel découvert sur le budget régalien, mais tout le monde se contente de sa côte part pendant que la population vie avec 2 dollars par jour. Si l’opposition actuelle n’est pas efficace ou complice des détournements qu’ils se retirent. On ne peux être invité à une émission de télévision sans avoir des arguments c’est de l’opposition à l’aveuglette. Un opposant au gabon doit savoir qu’un kilomètre de route bitumé coute 1 milliards de cfa, si le gouvernement annonce 30 km, c’est qu’il a dépensé 30 milliards, ça doit être automatique. La construction du stade d’agondjé a été financé sur le budget de l’état gabonais sur 4 ans de 2008 à 2011(80 milliards en 2008, 120 milliards en 2009, 150 milliards en 2010 et 200 milliards en 2011) or le président de la république dans une interview affirme qu’il s’agissait d’un don de la chine. Mais où sont passsés les sous votés sur les différents budgets ? Vous prenez la population gabonaise pour des idiots ? des peuples incultes ? peut être des eclaves du 21 ieme siècle…

  8. NDONG dit :

    Une remarque avec cette phrase «  » »le Gabon et les Gabonais en ont énormément besoin! » » » Le président est a lancé mille projets à la fois si bien qu’aucun n’est pas terminer à l’heure actuel combien de chantier actuellement au gabon ?paris ne s’est pas construit en 3 ans il est vrai qu’Ali veut construire le pays et ça se voit avec tout ces chantiers
    ce que les gabonais (es) doivent faire c’est être vigilent sur les travaux et chantiers il est à nous tous ce GABON CHACUN doit apporté sont édifice je trouve que le Gabonais est devenu exigent trop même c’est ça qu’il faut voir sur la conduite des affaires on ne peut être exigent pour ce que tu ne participes pas
    Le Président réfléchit à tout et votre exigence est trop

  9. on s'en moque dit :

    Mr IDIATA a quelle inspiration pour tenir un débat de haut niveau? UN monsieur grisé par l’alcool, les étudiantes de l’UOB, et le PDG qui les tient tous captifs sans possibilité de s’élaver en esprit, à longeur de journée ils réflechissent sur les phrases qui vont plaire à l’honorable NZOUBA NDAMA sont mentor, oubliant que la science avec internet n’est plus celle des temps qu’il a présenté son master en linguistique à l’université de Lilles. On le croise tous les soirs dans les matitis de LBV ivre…

  10. Déesse Guishire dit :

    Le Gabon entier appartient aux gabonais, et non au PdG, non la famille Bongo, non ces ministres, ni aux centaines d’étrangers divers qui s’approprient des terrains, des biens matériels etc…. Y en a marre, nous gabonais sommes prioritaires pour l’accès au logement,à la santé, à l’éducation bref !.Y a t-il réellement un plan social sûr et efficace depuis 3 ans , Non , non, non. Donc voilà c’est une triste réalité, les promesses nous sommes vraiment fatigués de les entendre sans jamais se réaliser.

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