Tout en fustigeant l’absence d’un budget d’investissement consacré au département dont il a la charge, pour mener à bien sa mission visant la matérialisation de la Décentralisation au Gabon, Mathias Otounga Ossibadjouo sollicite, entre autres, une enveloppe budgétaire de 1,41 milliard de francs CFA en 2021, essentiellement consacrée aux dépenses du personnel de son ministère.

Mathias Otounga Ossibadjouo, ministre de la Décentralisation, de la Cohésion et du Développement des territoires. © Arel Photograhie

 

Pour Mathias Otounga Ossibajouo, la conduite du programme « Coordination des politiques de développement et appui à l’action locale » nécessite plus d’argent que ce qui a souvent été mis à la disposition du ministère en charge de la Décentralisation. Face aux députés membres de la Commission des Finances, du Budget et de la Comptabilité publique, le ministre de la Décentralisation, de la Cohésion et du Développement des territoires a donc souhaité que son département bénéficie d’une enveloppe budgétaire de 1,41 milliard de francs CFA en 2021, conformément au projet de Loi des finances (PLF) actuellement en examen à l’Assemblée nationale.

Cet argent, a défendu le membre du gouvernement la semaine dernière, servira « essentiellement aux dépenses du personnel » mis à contribution pour rendre effective dans quelques mois l’autonomisation des collectivités locales, rapporte la presse de l’Assemblée nationale. L’année dernière, le budget alloué à ce programme était de 935 millions de FCFA et des poussières. Insuffisant, a jugé Mathias Otounga Ossibajouo.

Pour le programme « Pilotage et soutien aux politiques de décentralisation et d’aménagement du territoire« , le ministre estime par ailleurs qu’une enveloppe de 425 millions de FCFA serait suffisante en 2021, alors que celle-ci a été seulement de 80 millions de CFA en 2020. Une grande partie de cet argent, soit 350 millions de FCFA, pour les dépenses des biens et services.

Le 12 juin dernier, le Conseil des ministres a adopté le projet de loi fixant les modalités de transfert des compétences de l’État aux collectivités locales. Ce qui laisse penser que la Décentralisation est pour bientôt. C’est du moins ce qu’espèrent de nombreux élus.

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Mbeda Mboma dit :

    Nous exigeons une feuille de route pour tes ces budgets et des programme de réalisation a cours, long, et moyen terme. et tout ceci publié dans les media de la place avec des rapport de réalisation a chaque étape. sinon le détournement des budget n’est plus encouragés et acceptable dans ce pays.

  2. Endundu dit :

    Mais où en sont- ils avec le fonds d’investissement départemental( FID) ?

  3. Paul Bismuth dit :

    La décentralisation suppose un transfert de compétences de l’Etat aux collectivités locales. Et pour qu’elle soit viable, il faudra accompagner ce transfert de compétences d’un transfert de moyens financiers (dotations) et prévoir la possibilité pour les collectivités locales de détenir des capacités financières autonomes (ex : impôts, taxes). Car la décentralisation doit permettre une autonomie, non seulement institutionnelle, mais également financière de ces entités locales.

    Cependant, pour que cette décentralisation soit efficace, il faut revoir la politique d’aménagement du territoire. En effet, celle-ci doit s’effectuer de telles sortes qu’elle entraîne une meilleure répartition des activités économiques et des services publics sur le territoire national. Car, pour l’heure, les activités économiques et les services publics se concentrent essentiellement sur libreville et Port-Gentil. Et, c’est cela qui explique le declin démographique de l’hinterland. Or, là il y a des activites, il y a des Hommes (et inversement) , il y a de l’argent. Donc, il est juste de considérer qu’une politique d’aménagement du territoire pus équilibrée offrirait aux collectivités locales les ressources nécessaires (financières et humaines) pour la mise en œuvre des compétences qu’elles recevront de l’Etat.

    L’aménagement est un élément clé de la réussite de la décentralisation. Aussi, messieurs les dirigeants, songez un peu plus à l’hinterland dans vos plans d’aménagement (s’ils existent).

Poster un commentaire