En Turquie, le 26 mars, une étudiante gabonaise a été retrouvée morte dans un ruisseau. L’affaire continue de défrayer la chronique et l’opinion, qui s’interroge sur les circonstances de ce drame, réclame justice.

Le corps sans vie de Jeannah Danys Dinabongho Ibouanga transporté par des membres de l’AFAD, l’organisme national public de gestion des catastrophes en Turquie. © D.R.

 

«Justice pour Dina !» Sur les réseaux sociaux, le hashtag n’a pas été créé autour de cette affaire qui défraie la chronique depuis dimanche 26 mars, mais la phrase est partagée par bon nombre d’internautes et l’opinion. Dina, de son vrai nom Jeannah Danys Dinabongho Ibouanga, était une étudiante gabonaise arrivée à Karabük en Turquie il y a environ 3 mois, pour la poursuite de ses études. Âgée de 17 ans, la jeune fille devait fêter ses 18 ans le 5 mai prochain, mais a été retrouvée morte à moitié nue le 26 mars dans une rivière à environ 200 km de Karabük. Elle était étudiante en classe préparatoire à l’Université de Karabük où, titulaire d’un bac D obtenu au Gabon, elle était inscrite en Génie mécanique. Que s’est-il passé ?

Noyade ou meurtre ?

Une autopsie réalisée par les autorités turques aurait révélé que la jeune fille est morte par noyade, mais les étudiants gabonais à Karabük n’y croient pas. Ils ont d’ailleurs manifesté après ce drame pour attirer l’attention des autorités et crier justice pour leur camarade. Évoquant un meurtre, ils se disent convaincus qu’elle a été assassinée. S’ils ne disent pas grand-chose sur la personnalité de Dina, ils en veulent pour preuve le fait que la défunte aurait quitté l’appartement où elle vivait en colocation, le 25 mars aux environs de 22h «pour aller charger son téléphone» et une conversation qu’elle aurait eue avec sa mère le 24 mars et dans laquelle elle se plaignait d’avoir eu une altercation avec des Turcs pour une histoire de téléphone, d’être victime de racisme parce que noire, et de propositions indécentes de la part des Turques. Vrai ou faux ?

«Ils refusent de me rendre le téléphone parce que je suis noire», dit-elle dans l’audio qui circule sur les réseaux sociaux. Selon certaines indiscrétions, Dina aurait acheté un téléphone à Karabük pour l’envoyer au Gabon. N’ayant pas de retours concernant ce colis, elle se serait rendue à la Poste avec un de ses amis pour avoir des nouvelles. Là-bas, elle n’aurait pas reçu d’informations précises et les choses auraient dégénéré la poussant à demander de l’aide à des agents. Selon ces indiscrétions, tout est parti de là. Dans l’audio, elle explique donc à sa mère qu’on refuse de lui rendre ledit téléphone parce qu’elle est noire tout en la suppliant de la laisser changer de ville.

Terre de racisme ?

«Maman je ne peux plus supporter, il faut m’enlever de Karabük maman», a dit la victime. «Tu vas entendre qu’on m’a frappé ou qu’on m’a tué… Maman laisse-moi partir là-bas pardon… Si tu me trouves morte ici maman, ce sont les turcs», a prononcé la victime qui voulait quitter Karabük pour Zakaria une autre ville de la Turquie. D’autres à côté d’elle ayant séjourné à Karabük pour une raison ou une autre, se plaignent tout aussi de racisme en relativisant pour certains. «Karabük c’est plus une ville pour les études. En réalité c’est un bled, les gens sont fermés et quand on est noir ce n’est pas toujours évident, mais on fait avec. Certains sont racistes et d’autres pas. C’est mélangé», a témoigné une Gabonaise résidant désormais à Istanbul.

«Il y a beaucoup de racisme à Karabük. C’est vrai qu’il y en a qui cachent un peu, mais dans leurs actions on arrive à voir leur côté raciste. C’est quasiment partout et surtout dans les petites villes. Moi à un moment donné, j’ai dû changer de ville d’étude, mais même dans la ville dans laquelle j’étais arrivée c’était difficile. Pour un simple renseignement, ils te crient dessus, ils se comportent mal, c’était difficile», a déclaré une autre étudiante gabonaise étant finalement rentrée au Gabon pour diverses raisons. Comme ses camarades restés à Karabük, elle souhaite que justice soit rendue à Jeannah Danys Dinabongho Ibouanga. «Noyade ou assassinat, qu’on nous dise la vérité», dit-elle.

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Marilou dit :

    « Âgée de 17 ans, la jeune fille devait fêter ses 18 ans le 5 mai prochain, mais a été retrouvée morte à moitié nue le 26 mars dans une rivière à environ 200 km de Karabük. »
    Donc elle a décidé de se mettre à moitié nue pour faire une baignade nocturne et se serait noyée??

  2. […] : Gabon Review / FAAPA / TV5 Monde / Actu Cameroun / Hurriyet Daily News (média […]

  3. Ryong dit :

    Pourquoi envoyer une mineur dans un pays lointain sans défense?
    Oh non Dieu

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