Face au déficit d’environ 1 347 enseignants, la ministre de l’Éducation nationale a annoncé la mise à disposition progressive dès 2025 de 1 800 enseignants. En attendant, Camélia Ntoutoume évoque la mutualisation dans certaines zones. Et face à la demande pressante dans les matières scientifiques où il faut combler le gap de 900 enseignants, elle appelle pour l’heure au sursaut patriotique.

Camélia Ntoutoume-Leclercq, ministre de l’Éducation nationale. © Capture d’écran/Gabonreview

 

Alors que le deuxième trimestre a démarré au Gabon, plusieurs établissements scolaires publics à Libreville comme à l’intérieur du pays manquent d’enseignants. La même rengaine depuis quelques années dans le pays qui compte 24 bassins pédagogiques au 1er degré pour 1 641 établissements répertoriés. Parmi eux, environ 712 établissements publics, 180 catholiques, 85 protestants, 25 de l’Alliance chrétienne et missionnaire du Gabon, 6 pour l’enseignement islamique et 93 établissements fermés pour diverses raisons. Au second degré, 9 bassins pédagogiques pour 122 établissements publics. C’est d’ailleurs dans l’enseignement du second degré encore appelé enseignement secondaire, que le déficit se fait le plus ressentir.

Sur les 24 814 agents de l’État exerçant dans le secteur de l’Éducation nationale, 5 872 sont des enseignants du second degré. Pas assez pour couvrir la demande. Selon le ministère de l’Éducation nationale qui parle de 236 703 élèves répertoriés, le déficit en enseignant est estimé à 1 347, toutes matières confondues. Il va donc falloir combler cet écart et à en croire Camélia Ntoutoume Leclercq, le ministère de l’Éducation nationale s’y attèle. Participant à l’émission « Les Grands dossiers » de Gabon 1e, elle a annoncé que 1 800 enseignants seront mis sur le marché dès 2025. Actuellement en formation à l’École normale supérieure (ENS) et à l’École nationale des instituteurs (ENI), ils seront pour ainsi dire, progressivement affectés à l’issue de leurs formations à partir de l’année 2025.

Camélia Ntoutoume-Leclercq s’exprimant le 14 janvier. © Gabonreview/Capture d’écran

Des mesures d’accompagnement particulières pour les matières scientifiques

En attendant leur mise à disposition, «le ministère a pensé à la mutualisation de certaines zones pour le respect du quota horaire», a informé Camélia Ntoutoume. «Lorsque vous ne faites pas tout votre quota horaire dans un établissement, vous êtes appelé à aller dans un établissement du même bassin pédagogique pour compléter votre quota», a-t-elle expliqué soulignant que la démarche devrait aider à résoudre le problème du manque d’enseignants dans certains établissements. Alors que ce manque est criard dans les matières scientifiques : Mathématiques, Sciences de la vie et la terre (SVT) et Sciences physiques, Camélia Ntoutoume Leclercq a dit lancer «un appel au sursaut patriotique».

Notamment aux apprenants de l’Université des sciences et techniques de Masuku (USTM). Le déficit dans ces matières, a-t-elle indiqué, est de 900 enseignants. Au-delà de cet appel au sursaut patriotique, dit-elle, d’autres solutions sont envisagées. «Nous sommes en train de travailler avec le DG de l’ENS pour que nous puissions aller sur une formation en alternance. Nous travaillons également avec les ministères du Budget et de la Fonction publique parce que derrière, il y aura une question de masse salariale en plus des 1 000 postes budgétaires qui ont été donnés à l’Éducation nationale», a-t-elle indiqué soulignant que pour ces enseignants dans les matières scientifiques, des mesures d’accompagnement particulières seront prévues.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. DesireNGUEMANZONG dit :

    Quel est l’objectif de Mme la Ministre de l’Education nationale?

    Est-ce lutter contre l’échec scolaire? Est-ce lutter contre les déserts académiques (manque d’enseignant.es)? Est-ce améliorer la qualité des contenus enseignés pour les futurs besoins du pays en matière de développement?

    Il me semble qu’il y a une incohérence entre l’efficience scolaire demandée aux apprenants (1) pour obtenir une bourse et le manque d’enseignants.

    Il me semble qu’il y a une incohérence entre les besoins du pays et l’orientation des formations. Opte t-on pour une formation scientifique ou sophiste?

    Mme le Ministre, pourriez-vous, dans la mesure du possible, avoir un objectif clair et mesurable?

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