Sans le citer nommément, dans une lettre rendue publique ce samedi par un de ses avocats, l’ancien administrateur directeur général de Gabon Oil Company (Goc) qui semble avoir une dent contre son prédécesseur, affirme que celui-ci a laissé l’entreprise dans le rouge, avec notamment «plus de 40 milliards de FCFA d’opérations non identifiées [et] plusieurs dons de plus d’un milliard de FCFA à des personnes physiques».

Arnauld Engandji Alandji peu après sa nomination à la GOC, en 2015. © J.A./François Xavier Bourgeois

 

Condamné à 12 ans de réclusion criminelle et 76 millions de FCFA d’amende en plus de 20 milliards de FCFA à titre de dommages et intérêts, Christian Patrichi Tanasa Mbadinga a été reconnu coupable, entre autres, de détournement de fonds publics par la cour criminelle spécialisée, le 20 juillet dernier. L’ancien patron de la Goc, de la Gom (Gabon Oil Marketing) et de Sogara continue de clamer son innocence. Dans une lettre rendue publique ce 30 juillet par son avocat Me Anges Kevin Nzigou, il affirme plutôt avoir permis à la Société nationale des hydrocarbures (SNH) et ses filiales de sortir de la situation difficile dans laquelle il les a trouvées.

«Lors de ma prise de fonctions en mai 2018, toutes les entités du groupe étaient dans le rouge», écrit-il avant d’énumérer : un déficit de -6 milliards de FCFA pour la Goc, un déficit de -13 milliards de FCFA pour la Gom, «une assistance sous perfusion des trois filiales de la Gom, une dette fiscale et douanière de plus de 40 milliards de FCFA, des dettes fournisseurs de plus de 50 milliards de FCFA».

À tous ces mauvais points, Christian Patrichi Tanasa ajoute que la viabilité et la survie du groupe étaient également menacées par un investissement de plus de 80 milliards de FCFA sur les choix stratégiques antérieurs. Or, ces mauvais choix et ces déficits sont à mettre à l’actif d’une seule personne : son prédécesseur Arnauld Engandji Alandji, nommé en début octobre 2015 pour assurer l’intérim de Brice Toulekima, suspendu par le conseil d’administration à l’époque. Durant le procès, du 17 au 20 juillet, ses avocats n’ont d’ailleurs pas cessé d’exhorter la cour à entendre l’ancien patron de la Goc. Ils n’ont pas été entendus.

1 milliard de FCFA de don à des personnes physiques 

Qu’à cela ne tienne, depuis sa cellule à  »Sans-Famille », Christian Patrichi Tanasa affirme, sans le citer nommément, que sous la direction d’Arnauld Engandji, à la Goc, des opérations non identifiées et sans aucune pièce comptable ont été effectuées pour un montant total de plus de 40 milliards de FCFA. Celles-ci concernaient notamment des attestations de perception de fonds ainsi que plusieurs dons d’un milliard de FCFA à des personnes physiques.

«Ces faits sont objectifs et vérifiables, et même vérifiés», défend l’ancien manager, disant se baser sur un audit réalisé à son initiative par le commissaire aux comptes du cabinet Deloitte, sur la période 2016-2018. «Ma gestion passée à la tête de la Gabon Oil Company n’a jamais fait l’objet de critiques de la part de ceux qui la contrôlent, à savoir : le conseil d’administration et le commissariat aux comptes», écrit-il.

Christian Patrichi Tanasa Mbadinga, en qui de nombreux observateurs perçoivent un acharnement et une haine personnelle envers son prédécesseur, revendique une progression de plus de 50 milliards de FCFA entre son arrivée à la Goc et son départ.

 
GR
 

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