La brigade de gendarmerie du centre de Booué, appuyée par Conservation Justice, a mis aux arrêts le responsable de l’Entreprise Kone Sciage et Bois (EKSB) et l’ancien représentant de la communauté du village Abenelang. Il est reproché à ces derniers des actes d’abus de confiance et détournement du Fonds de développement local (FDL).

Le système d’hydraulique inachevé envahi par de hautes herbes. © D.R.

 

Le procureur de la République près le tribunal de Libreville vient d’instruire une affaire de détournement de fonds de développement local dans la province de l’Ogooué-Ivindo, concernant le responsable de l’Entreprise Kone Sciage et Bois (EKSB), Koné Mamadou et l’ancien représentant de la communauté du village Abenelang, Augustin Dzoumeli. Placés en détention préventive, ces présumés escrocs sont accusés d’abus de confiance et détournement du Fonds de développement local (FDL).

Cette action en faveur des communautés de l’Ogooué-Ivindo serait l’émanation d’une seconde plainte de la communauté villageoise d’Abenelang, le 24 janvier 2023 après celle de 2022 n’ayant sensiblement rien produit. Il est concrètement reproché au responsable de l’EKSB, l’inachèvement et l’abandon depuis 2020 des différents chantiers qui lui ont été attribués. Il s’agit de la construction d’un château d’eau et d’un système d’hydraulique audit village, pour lequel, il aurait touché la somme de 7.603.344 FCFA issue du FDL et la construction de logements d’enseignant au village Poteau-Ciment pour un montant d’environ 7.600.000 FCFA du FDL.

La construction d’un château d’eau abandonné. © D.R.

Arrêté et interrogé, Koné Mamadou a déclaré avoir donné 3.000.000 FCFA, issus du Fonds de développement local de 7.603.344 FCFA, à des autorités administratives et à l’ancien représentant de la communauté du village Abenelang, Augustin Dzoumeli. Cet ancien représentant communautaire, qui siégeait au sein du comité de gestion et suivi de projet (CGSP), présidé par le préfet du département de la Lope, va à son tour être interpellé. Interrogé, il déclara qu’il avait touché une somme de 300.000 FCFA issue du FDL ceci en plus de sa rémunération. Il était chargé de surveiller les travaux avant de devenir salarié de l’entreprise EKSB en qualité de chef de chantier et responsable de la paie.

Mis en place en 2014, et issu essentiellement de la responsabilité sociétale des entreprises (RES), le FDL est depuis quelques années, l’objet de détournement important dans plusieurs provinces de l’arrière-pays. Outre l’Ogooué-Ivindo, plusieurs cas similaires existent dans l’hinterland. Des décisions fortes pourraient servir de précédent et dissuader les personnes malveillantes d’abuser davantage des communautés en détournant les fonds prévus pour leur développement.

 
GR
 

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