Le débat sur le maintien ou non du Sénat parmi les institutions de la prochaine République gabonaise enfle ces dernières semaines. Au Dialogue national inclusif ouvert le 6 avril dernier au stade d’Angondjé, les commissaires de la Commission Politique et de la sous-commission Régime et Institutions politiques planchent sur ce dossier. Au regard des différentes et très nombreuses contributions, les Gabonaises et Gabonais n’en veulent plus du Sénat.

Noël Bertrand Boudzanga, Télesphore Ondo et Gira Ondzagha, le 13 avril 2024, au stade d’Angondjé. © GabonReview

 

Faisant le bilan à mi-parcours des travaux en Commissions et sous-commissions du Dialogue national inclusif, le 13 avril, le président de la Commission politique, le professeur Noël Bertrand Boudzanga, le président de la sous-commission Régime et Institutions politiques, le Pr Télesphore Ondo et le rapporteur adjoint de cette sous-commission, Gira Ondzagha, sont revenus sur les positions exprimées par le peuple concernant le maintien ou non du Sénat et de certaines institutions. Globalement, la balance penche pour la suppression de la chambre haute du Parlement, d’autant plus que l’Exécutif affiche des ambitions pour une gestion parcimonieuse des dépenses publiques.

Accompagnés du rapporteur général du Bureau du Dialogue national inclusif (DNI), Monseigneur Jean-Bernard Asseko Mve, Noël Bertrand Boudzanga, Télesphore Ondo et Gira Ondzagha ont laissé entrevoir les réponses aux préoccupations des populations, exprimées par l’entremise des journalistes. A mi-parcours de ces travaux en effet, les Gabonais veulent de plus en plus connaitre les tendances et surtout savoir si leurs contributions sont prises en compte.

Sur le cas particulier du Sénat, présenté par plus d’un comme «une institution budgétivore aux infimes résultats», de nombreuses contributions estiment que cette institution comme bien d’autres «n’a pas atteint ses objectifs». «Elles n’ont pas été à la hauteur des missions qui leur ont été assignées», disent-ils. Malgré tout, le Pr Noël Bertrand Boudzanga rappelle que le Senat, l’Assemblée nationale et la Cour constitutionnelle relèvent de la vie de l’État. Et de se demander «pourquoi autant d’institutions si la démocratie n’a finalement pas été validée ?».

Pour M. Boudzanga, «le coup d’État est l’argument ultime de l’échec du processus de démocratisation». «On peut dire aujourd’hui que nous avons dépensé beaucoup d’argent pour assurer la démocratie et qu’elle n’a jamais fonctionné», a-t-il regretté. C’est dans ce sens que constatant l’échec des institutions telles que le Senat, la Médiature, l’ANUTTC, la CNLCEI, plusieurs contributions exigent leur simple suppression.

«Les Gabonais ne veulent plus de cette manière de faire… L’obligation de rendre des comptes s’impose au regard des propositions faites», a fait savoir Télesphore Ondo, non sans indiquer que pour le Sénat, certains souhaitent son maintien pour un renforcement de la décentralisation.

Pour trancher, le dernier mot sera connu à l’issue du référendum qui, au terme du DNI, devrait permettre la validation de la nouvelle Loi fondamentale.

 
GR
 

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