Souhaitée par une bonne frange des Gabonais, la commission Vérité-Justice-Réconciliation ne sera pas mise en place lors du Dialogue national inclusif d’avril 2024. Selon le ministre de la Réforme des institutions, la mise en place d’une telle commission nécessite un temps parfois très long au regard des implications qui en découlent. Elle suggère sa mise en place par le président de la République élu à l’issue de la Transition, celle-ci n’ayant pas la prétention de régler cette question.

Murielle Minkoué Mezui épse Mintsa, le 22 mars 2024, à Libreville. GabonReview

 

Lors d’un échange avec la presse le 22 mars, le ministre de la Réforme des institutions a annoncé qu’il n’y aura pas de commission Vérité-Justice-Réconciliation lors du Dialogue national inclusif d’avril prochain. «À entendre les critiques, d’aucuns pensent que le gouvernement de la Transition n’a pas la volonté d’aborder cette question», a relevé Murielle Minkoué Mezui épse Mintsa. «Il faut savoir que la question a été posée dans les contributions. Pourtant, mettre en place une telle commission nécessite un temps parfois très long car il est question notamment de mener des enquêtes pour la manifestation de la vérité», a-t-elle précisé.

Instantané de l’échange avec la presse. © GabonReview

«Il n’est pas exclu que le Dialogue national décide de l’agenda de cette commission mais je ne peux préjuger de rien», a déclaré le membre du gouvernement en charge de l’organisation du Dialogue. «Pensez-vous que le Dialogue sera suffisant pour se pencher là-dessus ? Sommes-nous qualifiés pour ça ?», a interrogé Murielle Minkoué Mezui. Et d’assurer que le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) s’engage à travers le président de la Transition à mettre en œuvre, une fois les conclusions du Dialogue reçus, tous les mécanismes nécessaires à la mise en forme des conclusions.

«Le CTRI n’a peur de personne»

Murielle Minkoué Mezui fait également remarquer que dans les appels à la mise en place cette commission nombreux sont ceux qui n’évoquent que les aspects humains. Or, dit-elle, il ne s’agit pas que des vies humaines. «C’est mieux en notre sens, qu’elle soit mise en place par le président élu au terme de la Transition», a déclaré Murielle Minkoué Mezui relevant qu’au Rwanda, ça fait 30 ans qu’ils sont dessus et qu’en Afrique du Sud la mise en place a pris du temps. «Nous ne voulons pas bâcler cette étape», a-t-elle fait savoir. «Les contributions qui ont évoqué ce sujet seront, je l’espère, rassemblées pour qu’il y ait une recommandation qui invite les autorités après la Transition à mettre en place cette commission», a commenté le ministre.

«Les plaies sont là, les blessures sont béantes, il y a des compatriotes dont on n’a toujours pas retrouvé les corps, il y a des compatriotes qui ont tant perdu», a poursuivi le membre du gouvernement.

En un mois, a indiqué Murielle Minkoué Mezui, le gouvernement de la Transition ne prétend pas pouvoir poser et résoudre ce problème. «C’est un sujet tellement délicat et tellement important pour notre pays que nous préférons qu’il ait un cadre spécifique pour traiter ce sujet», a-t-elle conclu notant par ailleurs que par certaines actions, le CTRI s’engage à rétablir la justice et régler certains crimes financiers. «L’audit de Delta synergie est déjà un gage. Le CTRI n’a peur de personne. Le CTRI a pour seule ambition de satisfaire les besoins des Gabonais», a-t-elle dit.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Serge Makaya dit :

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  2. Gayo dit :

    La difficulté à mettre la commission Vérité-Justice-Réconciliation pendant la période courte de la transition se comprend. Toutefois une chose est certaine, elle se fera. De la même façon que tard des personnes ont peu répondre des meurtres de Sankara, Norbert Zongo, les massacres sous Dadis Camara, de la même façon des gens tôt ou tard répondront des massacres de 2009 à Port-Gentil et de 2016 au QG de Jean-Ping. Peut être Oligui lui-même est impliqué, mais qu’il se rappelle que son peuple qui veut juste la vérité et un peu de justice n’est guerre rancunier, qu’il sache que le peuple gabonais lui sera redevable à jamais de l’acte qui nous a délivre de 56 ans d’esclavage du PDG et des Bongo. Si il aime le Gabon, il n’a pas à avoir honte, ni peur d’assumer les actes posés sous les ordres d’Ali Bongo car tu t’es plus que racheté. Fidélité et honneur à la patrie, veut aussi dire que l’image et l’honneur d’un seul homme ne vaut pas le sacrifice de l’honneur de tout une nation. Oligui en tant que soldat qui a juré fidélité au Gabon, le peuple attend de toi ce petit sacrifice, lever le voile sur ce passé sombre où probablement tu es impliqué, pour laver l’honneur souillé de la nation. Pour rebâtir le Gabon, on a besoin de mettre fin au règne du mensonge, du déni, des injustices et de l’impunité. Nous avons besoin de soigner les plaies encore restées ouvertes et dont les cris des victimes montent au ciel attirant sur notre pays des blocages.

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