Dîner fatal à Nzeng-Ayong : le père a avoué, mais n’explique pas ses motivations

Selon ses propres déclarations, Clément Awouma, ressortissant camerounais, est bien l’auteur de l’empoisonnement ayant coûté la vie à trois de ses cinq enfants dimanche soir à Nzeng-Ayong, à Libreville. Le père de famille dont la concubine est actuellement entre la vie et la mort ne justifie pas encore ce qui l’a motivé à verser une substance toxique dans leur marmite de riz.

C’est au quartier dit Nzeng-Ayong Lac que le drame a eu lieu. © D.R.

Une tragédie familiale qui secoue depuis le dimanche 17 août Nzeng-Ayong, quartier populaire du 6e arrondissement de Libreville, où une famille a été frappée par un drame d’une violence inouïe. Clément Awouma, ressortissant camerounais vivant en concubinage avec Alix Pama Niangui, une Gabonaise, est accusé d’avoir empoisonné trois de ses cinq enfants ainsi que leur mère, lors d’un dîner familial, rapporte L’union ce mardi 19 août 2025. Si ce drame soulève une onde de choc dans le quartier et au-delà, interrogeant sur les ressorts d’une telle violence au sein du foyer, le quotidien révèle aussi qu’après son interpellation par les agents du commissariat de police dudit quartier, le suspect «a avoué avoir administré volontairement le poison, mais reste muet sur ses motivations».

Dès lors, la substance toxique ayant été saisie pour analyse, c’est à la police scientifique d’en déterminer la nature et aux enquêteurs de tirer le fin mot de cette histoire sordide. Pour l’heure, à Nzeng-Ayong Lac, chacun y va de son commentaire, certains affirmant connaître les véritables raisons ayant poussé le père de famille à agir. De ce que l’on sait, issu des premiers éléments de l’enquête, c’est que le drame s’est bel et bien noué autour d’un repas de riz, préparé et servi à la demande du père qui aurait par la suite versé une substance toxique dans la marmite avant d’inviter sa compagne et leurs enfants à passer à table.

Deux enfants épargnés, une tentative de dissimulation

Peu après avoir mangé, les plus jeunes — Roy (1 an), Sara (3 ans) et Daniel (4 ans) — ont été pris de convulsions. Malgré l’intervention rapide des secours, les trois enfants sont décédés. La mère, également empoisonnée, a été transportée d’urgence à l’hôpital. Son état reste critique.

Fort heureusement, deux des cinq enfants ont échappé à la tragédie : l’un, puni, n’a pas pris part au repas ; l’autre, incommodé par une odeur suspecte émanant du plat, a refusé de manger. Ces détails ont permis aux enquêteurs de reconstituer les faits avec précision.

Après avoir quitté les lieux, Clément Awouma serait revenu pour tenter d’effacer les traces de son acte, en remplaçant la marmite incriminée. Mais la police, alertée rapidement, l’a interpellé. C’est d’ailleurs lors de son audition qu’il a reconnu avoir administré le poison.