Participant au Dialogue nationale inclusif (DNI), Jean Gaspard Ntoutoume-Ayi, le directeur général de la Dette, a été abordé au sujet de cette grand-messe nationale visant la restauration des institutions et la renaissance du Gabon. Pour lui, une analyse approfondie des conclusions des travaux sera nécessaire, certaines d’entre elles, jugées prioritaires pour l’intérêt du pays, seront mises en œuvre immédiatement, tandis que d’autres le seront ultérieurement. Dans l’entretien ci-dessous, accordé le 27 avril à GabonReview, à l’issue de la grande plénière ayant validé le rapport général des travaux, il livre rapidement ses impressions.

«Ce qui a été arrêté ici est le résultat d’un consensus qui propose des choses pour l’avenir de notre pays. Il faut aussi qu’à froid, on regarde nos propositions, qu’on se demande si elles sont réalistes et réalisables», dixit Jean-Gaspard Ntoutoume Ayi, le 27 avril 2024 à Angongjé. © GabonReview

 

GabonReview : Que retenir de ces deux semaines d’intenses travaux ?

Jean-Gaspard Ntoutoume Ayi : Ce que je retiens, c’est d’abord la grande diversité des participants. Diversité en termes de corps social. Je pense qu’on peut convenir que l’essentiel du corps social national était réuni. Il y a aussi l’intérêt et le sérieux dans les travaux, même sur les questions difficiles. Les gens ont accepté de discuter, de dire les choses, de se dire les choses avec les ambitions de parvenir à un consensus à la fin. Je pense qu’on y est parvenu et c’est ce qu’on doit retenir de ces deux semaines de travaux.

Le report global a été validé par acclamation. Est-ce à dire que les choses étaient si simples ?

Pas du tout ! Pas du tout ! Ça veut dire qu’on a fini par se mettre d’accord. On n’est pas forcément parti sur des positions communes, mais on est parvenu à des positions consensuelles, à la fin. C’est cela qu’on a acclamé. Chacun de nous, je pense, pendant ces travaux, a dû renoncer, un peu, à quelque chose, à une attente ou à une exigence, pour qu’ensemble, on puisse parvenir à un résultat, sans sacrifier l’essentiel.

Le Gabon sort d’années difficiles, pensez-vous que ce qui a été arrêté, à travers ce Dialogue national, va être appliqué demain ? Ne sera-t-il pas un Dialogue de plus ?

Non ! Ce n’est pas un Dialogue de plus. Mais, il faudrait que nous convenions de la chose suivante : je suis de ceux qui étaient contre le fait qu’un Dialogue puisse être souverain. Pourquoi ? Ce qui a été arrêté ici est le résultat d’un consensus qui propose des choses pour l’avenir de notre pays. Il faut aussi qu’à froid, on regarde nos propositions, qu’on se demande si elles sont réalistes et réalisables. Et même, à bien des égards, c’est ma déformation professionnelle qui le veut, si elles sont légales et conformes. Donc, il y aura un travail à froid, où il faudra prendre toutes les conclusions de ces travaux, et puis regarder, au nombre de ces conclusions, celles qui, dans l’intérêt du pays, doivent être mises en œuvre immédiatement ou plus tard, et celles qui, peut-être aussi, dans l’intérêt du pays, gagneraient à ne pas être mises en œuvre, même si ça émane de la volonté des Gabonais. Les dirigeants ne suivent pas le peuple. Les dirigeants élèvent le peuple.

Donc, à un moment donné, il faudra que les dirigeants de notre pays prennent les mesures pour élever le peuple.

Peut-on donc avoir l’espoir qu’il y aura vraiment une restauration, pour un nouveau Gabon ?

Ça, c’est notre rôle, à chacun de nous. Les centaines de Gabonais qui ont travaillé ici, ont travaillé dans l’intérêt de tous. Et il faudrait que nous, les Gabonais, comprenions que nous devons poursuivre ce travail dans l’intérêt de tous et de chacun.

 
GR
 

9 Commentaires

  1. Éternité dit :

    Monsieur,
    Les dirigeants ne suivent pas le peuple, mais élevé le peuple ?
    Cette assertion a été le créneau de tous les gouvernements depuis les 56 dernières années… Être le guide du peuple, penser pour lui et ne jamais écouter ses aspirations…si c’est le sentiment qui ressort de cette grand messe…alors j’ai vraiment peur pour mon Gabon

    • inongo Ayile dit :

      Les dirigeants élèvent le peuple. C’est tellement bien dit que cela ne souffre pas d’équivoque. Pendant 56 ans les dirigeants ont imposé au peuple leur volonté jusqu’à le réduire au silence. Ils échouent aux élections, ils s’imposent et au besoin, tuent à la moindre contestation. Or, les dirigeants ont pour mission de porter au firmament les désidérata du peuple. Se conformer à sa volonté collectivement exprimée. C’est aussi cela élever un peuple.

  2. Gayo dit :

    On se demande ce que certains qui combattaient Ali Bongo hier ont fumé depuis qu’ils jouissent des privilèges de leurs nominations. Monsieur Jean Gaspard Ntoutoume-Ayi, c’est vous qui venez dire, les dirigeants ne suivent pas le peuple, après tout ce qu’on a vécu avec Ali Bongo? Est-ce un lapsus ou en tant que disciple de celui qui avait pris la clef de la fraude du PDG vous êtes un homme à craindre. Venez reformuler si c’est un lapsus. Même votre guide Machiavel ne sera pas d’accord avec vous. Certes monsieur Ntoutoume Ayi tout ce que demande le peuple n’est pas réalisable et réaliste et applicable mais dire que les dirigeants ne suivent pas le peuple c’est un autre niveau de la bêtise et c’est ce que faisait Ali Bongo. On ne peut pas élevé un peuple si on ne le suit pas, si on ne l’écoute pas, sinon il ne vous suivra pas non plus et vous allez conduire le pays dans le mur.

    • Jean Gaspard Ntoutoume Ayi dit :

      Très cher Gayo,

      Si François Mitterrand avait suivi le Peuple en 1981, il n’aurait pas aboli la peine de mort, car le peuple français était majoritairement pour la peine de mort.

      Probablement me suis-je mal exprimé. Mais mon propos est de dire qu’un dirigeant doit, au regard des attentes exprimé par son peuple, faire les choix qui élève celui-ci et renoncer aux choix qui ne sont pas bien pour le pays et pour son peuple.

      Si le peuple formule des attentes qui pourraient conduire le pays à la division, il revient aux dirigeants de privilégier l’unité du pays et d’en convaincre le peuple. Si le peuple fait le choix de la facilité, le dirigeant doit convaincre le pays de la nécessité de la rigueur afin d’obtenir le développement et le progrès nécessaires au bien être de tous.

      C’est en cela que je confirme cette assertion : « Les dirigeants ne suivent pas le peuple. Les dirigeants élèvent le peuple ». Ils élèvent le peuple afin de le placer au-dessus de sa condition du moment.

      Si le Peuple a pour obsession Ali Bongo, les Dirigeants doivent convaincre le Peuple que ce qui importe, c’est le Gabon, son avenir et l’avenir de nos enfants et petits-enfants.

      Je ne suis pas allé au Dialogue pour me venger d’Ali Bongo ou des PDGISTES pour tout le mal qu’ils ont fait à notre pays. Je suis allé au Dialogue pour participer à offrir à notre pays, à nos enfants et petits-enfants un avenir meilleur que les 14 années que nous venons de passer.

      Je ne suis pas Haineux. Je veux que nous construisions notre pays et non que nous le divisions.

  3. Gayo dit :

    De toutes les façons malgré les grandes qualité du personnage, je me mefie de lui parce qu’il dit fièrement qu’il est un disciple de Mba Obame. Pour moi ce dernier n’etait qu’un manipulateur qui voulait se venger de son frère Ali Bongo.

  4. Le Nouveau dit :

    Des mesures concretes :
    suppression de 19 des 20 barrages policiers pour aller sur Lastourvilles,Oyem , Mouila, etc…
    Arret des controles intempestifs dans Lbv
    Remboursement des cautions versées par les étrangers et jamais remboursées
    lorsque ceux ci retournent au Pays
    Officialisation du circuit de l’ argent passant par le CEDOC
    Officialisation du circuit de l’ argent et de tous les biens confisqués à la famille Bongo depuis 6 mois …
    AVANÇONS DANS LA CLARTÉ SVP

  5. Henri dit :

    Incroyable sortir une bêtise pareil . Mais donc pourquoi avez vous mis en place un dialogue?
    Très déçus par vous cher monsieur , vraiment

  6. Lemacom dit :

    Monsieur JGNA,
    J’ai du mal à comprendre votre assertion « Les dirigeants ne suivent pas le peuple. Les dirigeants élèvent le peuple »
    Pouvez vous être plus explicite dans cette même tribune pour éclairer ma lanterne ?

    • Jean Gaspard Ntoutoume Ayi dit :

      Très cher Lemacon,

      Si François Mitterrand avait suivi le Peuple en 1981, il n’aurait pas aboli la peine de mort, car le peuple français était majoritairement pour la peine de mort.

      Probablement me suis-je mal exprimé. Mais mon propos est de dire qu’un dirigeant doit, au regard des attentes exprimé par son peuple, faire les choix qui élève celui-ci et renoncer aux choix qui ne sont pas bien pour le pays et pour son peuple.

      Si le peuple formule des attentes qui pourraient conduire le pays à la division, il revient aux dirigeants de privilégier l’unité du pays et d’en convaincre le peuple. Si le peuple fait le choix de la facilité, le dirigeant doit convaincre le pays de la nécessité de la rigueur afin d’obtenir le développement et le progrès nécessaires au bien être de tous.

      C’est en cela que je confirme cette assertion : « Les dirigeants ne suivent pas le peuple. Les dirigeants élèvent le peuple ». Ils élèvent le peuple afin de le placer au-dessus de sa condition du moment.

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