Suite à la parution d’un article sur Gabonreview.com en date du 5 octobre 2023, des supputations ont circulé, présentant les employés gabonais d’Assala Gabon et le syndicat ONEP comme étant privilégiés. En réponse, les concernés entendent livrer leur part de vérité sur le contexte économique, la contribution réelle qu’ils ont apportée à la compagnie, et leur position face aux allégations dudit article. Ci-après, leur droit de réponse, détaillé et point par point.

© Montage GabonReview

 

Droit de réponse des employés gabonais d’Assala Gabon

Dans un article du media en ligne Gabonreview.com datant du 5 oct 2023, citant comme source une lettre de la direction d’Assala Gabon en direction du Ministre du pétrole, un ensemble d’information en direction du grand public tend à faire passer les employés gabonais d’Assala Gabon et le syndicat ONEP pour des privilégiés.

  • Contexte général de l’entreprise Assala Gabon

Assala Gabon, filiale d’Assala Energy, société basée à Londres, est la propriété du fonds de pension américain Carlyle, l’un des quatre plus grands fonds de pension au niveau mondiale.

A son arrivée en 2017, à la suite du rachat des actifs de l’Anglo-Néerlandais Shell au Gabon pour 525 millions USD, la compagnie produisait environ 40,000 barils de pétrole, pour un cout du baril se situant à l’époque autour de 50 USD.

Au moment de son rachat aujourd’hui par Maurel & Prom pour environ 750 millions USD, six ans après son arrivée, la compagnie produit environ 55,000 barils de pétrole (soit une augmentation de 37,5%), pour un prix du baril se situant autour de 80 USD.

L’augmentation de la production ainsi établie est la conjugaison des efforts entre l’investissement consentit par Assala Energy et le travail acharné des employés. La compagnie Assala Energy emploi environ 420 gabonais et 120 expatriés.

Durant les six années d’exploitation en terre gabonaise, Assala Energy a été largement bénéficiaire, profitant à la fois d’une augmentation de la production, d’un effort accru des employés à baisser les couts d’exploitation, d’un contexte fiscale intéressant et d’une hausse importante du prix du baril.

  • De la préservation de l’emploi qui serait garantie par la direction d’Assala Gabon

Les employés gabonais d’Assala rappellent que la préservation des emplois n’est ni une faveur, ni un don. C’est une exigence légale, et une décision de bon sens du point de vue du business.

En effet, Maurel & Prom et ses 280 employés opèrent principalement le champ d’Onal dans la région de Lambaréné. Le fait pour elle de racheter les actifs d’Assala Gabon, qui eux sont situés du côté de Gamba et dans la zone de Rabi, fait qu’il serait matériellement impossible pour cette dernière de s’y déployer avec ses effectifs actuels. Les 420 employés gabonais opérant les champs de Gamba, Atora, Rabi, Toucan et Koula ne sont donc pas de trop, mais au contraire, ils sont la garantie d’une continuité efficace des opérations de production pétrolière, pour la nouvelle entité, et partant pour le pays tout entier.

  • Des 60 millions USD de prime de ‘bonne séparation’

Ces chiffres, propagés dans les médias sans aucun contexte, tendraient à faire passer les employés gabonais pour des insensés et des privilégiés qui n’auraient aucun sens rationnel quant à l’environnement économique dans lequel ils évoluent.

Nous rappelons que le montant de la transaction (vente des actifs d’Assala) se situe autour de 750 millions USD ; les 60 millions de bonus ne représenteraient donc que 8% du montant de la vente. Rapporté à la production journalière, ce bonus ne représenterait que 14 jours de production, sur les 2190 jours (six ans) de production d’Assala depuis son arrivée au Gabon.

Les employés gabonais d’Assala estiment que le montant demandé n’est que la reconnaissance de leur contribution à la bonne santé de l’entreprise. Car ce sont bien ces employés gabonais, qui au plus fort de la crise de Covid 19, ont sacrifié leur temps et leurs familles, et ont accepté de payer le prix en passant d’un régime 4 / 4 (c.-à-d. 4 semaines de travail sur site isolé puis 4 semaines de repos), au régime 2/5/4 (c.-à-d. 2 semaines en confinement isolé, puis 5 semaines de travail sur site isolé, pour 4 semaines de repos). Ceci étant un exemple parmi d’autres de la part d’effort qui a été la leur durant ces 6 dernières années.

Enfin, s’agissant de la divulgation des montants des bonus de performance, il est à noter que ces bonus sont proportionnels à la performance au travail de chaque employé, et sont payés à la fois aux employés gabonais et aux expatriés.

Pour rappel, chaque employé expatrié d’Assala gagne en moyenne 3 fois le salaire (en plus du bonus de performance) d’un employé gabonais. Parmi les autres avantages des employés expatriés, on peut citer :

  • La prise en charge totale des frais de scolarité aux lycée français de Port-Gentil (en moyenne 3 millions de CFA par an, pour chaque enfant)
  • Le logement dans le cite huppé de SOGARA (moyenne des loyers autour de 1,5 million FCFA par mois)
  • La gratuite du véhicule
  • La prise en charge du personnel de maison

Les 120 employés expatriés trustent les positions les plus hautes dans l’organisation d’Assala Gabon, que ce soit au siège de Port-Gentil, ou sur les sites de production ; et ce, à diplôme et années d’expérience souvent inferieurs aux employés gabonais les plus méritants. Situation qui tout à fait auditable, et pour laquelle les inspecteurs du Travail ont été saisis à plusieurs reprises. Par ailleurs, le montant moyen du bonus de performance par employé de 100 millions de francs CFA en six ans met en lumière les dérives de le direction générale d’Assala Gabon dans le mode d’attribution d’un bonus qui est supposé récompenser la performance individuelle, mais qui est devenu discrétionnaire et utilisé comme moyen de répression. Depuis 2019, le personnel gabonais d’Assala Gabon a toujours dénoncé que ces bonus sont attribués de façon discriminatoire, sans lien avec la performance individuelle ou collective. Pire encore, seuls les expatriés et quelques privilégiés proches de la direction générale d’Assala en étaient les principaux bénéficiaires.

  • De la détérioration de l’image du Gabon sur le plan international à la suite d’une possible grève

Sans vouloir donner du grain à moudre, les employés gabonais rappellent aux opérateurs économiques « internationaux » et aux dirigeants de la Nation que le secteur des hydrocarbures au Gabon demeure extrêmement attractif, et les domaines à explorer encore nombreux.

Pour preuve, Assala Gabon a fait récemment une découverte sur les bords de la lagune Ndogo, dans la ville de Gamba. D’autres opérateurs pétroliers, notamment BW Energy, et Perenco ont connu de bons succès lors de leurs récentes campagnes d’exploration.

Les employés gabonais rappellent qu’il appartient à la direction d’Assala de revenir sur la table des négociations avec une proposition sérieuse qui tient compte des caractéristiques du secteur particulier qui est le nôtre, et qui témoigne de la considération que la direction aurait pour les employés. Ils rappellent aussi, à toutes fins utiles, que malgré le climat délétère installé par la direction londonienne d’Assala Energy, en 6 ans de collaboration, il n’y a eu aucune grève de la part des employés gabonais.

Enfin, à l’endroit du nouveau repreneur Maurel & Prom, les employés gabonais d’Assala assurent leur disponibilité à mettre leur connaissance et leur expertise au service de la nouvelle entité, dans le but d’en faire à terme, le premier producteur de pétrole au Gabon.

 
GR
 

10 Commentaires

  1. Ndong dit :

    Un gabonais travaillant dans le pétrole est un privilégié par rapport aux gabonais normaux donc arrêtez vos salades ! Urgence pour le CTRI d’enquêter sur Assala, 420 gabonais et 120 expatriés ce qui représente un taux de près de 30% d’expatriés contre 10% légalement. Honteux !

    • Gabon d'abord dit :

      Cher Ndong étant employé du secteur je suis surpris par votre réaction. Qu’entendez vous par privilégié ? Il suffit de prendre quelques paramètres pour comprendre que la masse salariale ne comprends que 25% des budget d’exploitation des sociétés pétrolières et ensuite cette masse est a 60% par les expatriés….alors que la majorité des locaux sont une main d’oeuvre Performante et très bien formée, souvent des ingénieurs sortis des plus grandes écoles de France, Canada et USA. Ces personnes travaillent parfois 12 heures par jours avec un stress…et comme vous venez comparer ces employés a l’ensemble des Gabonais comme si on leur distribuaient de l’argent gratuitement…Allez y chercher sur le net ce que gagnent les Angolais, les equato guinéens, les nigérians avec leur pétrole puis vous revenez on va discuter. Sinon nous allons nous enfermer dans un débat d’une pauvreté intellectuelle. 50 ans de PDG ne s’effacent pas d’un clin d’œil

  2. Tata Nzame dit :

    Une classe de privilégiés qui ne pensent pas aux autres.
    Les grèves répétitives organisés par l’ONEP ont chassés de Port-Gentil , un certain nombre d’entreprises qui sont allés pour la plupart à Pointe Noire.
    Et c’est toute l’économie de Port-Gentil qui en a subi les conséquences désastreuses qui font que la ville est mourante.
    Les grèves illégitimes et les abus de l’ONEP et de certains syndicats chassent les investisseurs étrangers et les poussent à aller voir ailleurs.

  3. NBHYBOM dit :

    Gabonreview.com a simplement restitué fidèlement les propos des employés d’ASSALA sans agrémenter. Alors qu’il avait mis un peu du sien dans la lettre de la Direction d’ASSALA au Ministre du pétrole.
    Hum! Tous ces avantages! Mais à quel moment ils touchent à leurs salaires?

    * La prise en charge totale des frais de scolarité aux lycée français de Port-
    Gentil (en moyenne 3 millions de CFA par an, pour chaque enfant).
    * Le logement dans le cite huppé de SOGARA (moyenne des loyers autour de 1,5
    million FCFA par mois).
    * La gratuite du véhicule
    * La prise en charge du personnel de maison

  4. Ateba dit :

    Les travailleurs d’assala réclament tout simplement ce qui leur revient de droit car ils travaillent et ils ont le plein droit, en quoi sont-ils privilégiés ? Ils n’ont pas le même rythme de travail qu’un fonctionnaire qui travaillent ( pour certains) à peine 4h par jour.

    • Tata Nzame dit :

      Leur revient de droit ?
      Ils ont un salaire en échange de leur travail selon la convention collective du secteur et leur droit garantit par le code du travail du Gabon.
      Ils ne sont pas propriétaires de la société.
      C’est cette insécurité sociale qui chassent les investisseurs.

      • Gabon D'abord dit :

        Ca se voit que vous n’avez JAMAIS travaille dans un secteur competitif !!!!! Dans lequel on parle de performance ! Ca ne vous dit rien ? Les ventes qui se font ne sont pas dus a des difficultes economiques mais a des entreprises productives et florissantes dans lesquels travaillent jour et nuit des gens (A la difference de la FP ou on « sort » a 16h00 sans s’assurer que l’on ait ete performant ou pas). Donc lorsqu’une vente comme celle est fait des personnes qui ne sont ni nationaux, ni residents se mettent des centainres de milliards dans les poches en se vendant a l’exterieur nos entreprises et nous sommes encore au niveau de la petite Jalousie, au niveau du « panier a crabe »….Vous ecrivez et reflechissez avec des emotions…..

      • NBHYBOM dit :

        Je pense que vous ne savez pas de quoi vous parlez. Dans ce cas, lisez et passez sans laisser un commentaire.

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