Bertrand Homa Moussavou est sévère sur les conditions des détenus à la prison centrale de Libreville. Dans une interview à Gabon matin, le 12 octobre, l’avocat a souhaité la modernisation et l’humanisation de cette maison d’arrêt, afin de favoriser la réinsertion des détenus. 

Le président de l’Association gabonaise de droit pénal (AGDP)  Bertrand Homa Moussavou.© D.R.

 

Maitre Bertrand Homa Moussavou est choqué par les conditions de détention à la prison centrale de Libreville. Dans une interview parue le 12 octobre dans le journal Gabon Matin, l’avocat appelle à la modernisation et à l’humanisation de cette maison d’arrêt, afin d’améliorer les conditions des détenus.

En matière du respect des droits de l’homme au Gabon, le président de l’Association gabonaise de droit pénal (AGDP) n’a pas hésité à relever l’un des points sombres de la politique carcérale. : «Oui il y a des mauvais points. Les mauvais points c’est notre milieu carcéral qu’il faut moderniser et davantage humaniser».

«La police et la prison sont les points cardinaux qui permettent une fois qu’on les a vues ou visitées, on peut savoir dans quel pays nous nous trouvons. Et je pense que les prisons gabonaises ont besoin d’un autre paradigme. Elles ont besoin de se décentraliser, parce que généralement on ne fait pas de la politique pénitentiaire une politique publique», a-t-il indiqué.

Pour l’avocat, l’Etat a la responsabilité de définir une politique pénitentiaire plus humaine. Car, «il faut s’occuper également de la réinsertion du détenu. C’est beaucoup plus à ce niveau que se situe le problème. Les conditions de détention doivent véritablement être améliorées. C’est un impératif».

L’un des facteurs caractérisant la maison d’arrêt de Libreville est la surpopulation carcérale et son coralliaire, les mauvaises conditions de détention. Ce phénomène s’explique par deux facteurs : «le premier facteur est que le juge gabonais a été un peu formaté, formé dans son école de magistrature au tout répressif. Il prononce les peines fermes» Le deuxième facteur, relève l’avocat, c’est l’absence «des conditions de travail favorables pour les juges d’instruction, parce qu’ à l’instruction, il y a généralement un trop plein de dossiers». Si ces deux problèmes ne sont pas résolus, ce dernier craint que la prison centrale de Libreville ne s’enlise dans la déshumanisation du détenu.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Gildas Appolinaire OGOULA dit :

    Me HOMA MOUSSAVOU, je ne saurais que louer votre courage et votre implication face à cette réalité triste et malheureuse de notre système carcéral. Vous avez su dire haut et fort ce que beaucoup d’autres pensent tout bas car, relevons-le, la vie carcérale au Gabon devrait d’avantage interpeller notre Gouvernement, et donc nos dirigeants.

    Ce que vous avez dénoncé dans votre article de presse, j’ai pu personnellement m’en rendre compte lors de mon stage effectué au sein de la Prison Centrale de Libreville, dans le cadre de la préparation de mon Mémoire de fin de Cycle Master 2 Droit à l’université Omar BONGO, dont le sujet portait d’ailleurs sur : LA DETENTION PREVENTIVE AU GABON: LE CAS PARTICULIER DES MINEURS.

    J’aimerai que vous m’accordiez une audience s’il vous plait Me, afin de m’entretenir avec vous sur certaines questions qui présentent, à mes yeux, un intérêt capital et dont je reste persuadé que vous saurez m’y apporter des orientations.

    Respectueusement.

    Gildas Appolinaire OGOULA 077004908

    • Audrey Pénélope NTSAME MINTOGO dit :

      Bonsoir Monsieur OGOULA Gildas Appolinaire, je suis tout aussi admirative face à ces propos de Maitre HOMA MOUSSAVOU quant à l’état de notre système carcéral. Etudiante en Master 2 de Droit option Contentieux des droits et libertés fondamentaux, je suis énormément intéressée par cette thématique. En effet, dans le cadre dudit Master 2, j’envisage rédiger un mémoire dans ledit domaine. Vous l’aurez donc probablement compris, je vous adresse ce message afin d’obtenir si possibles quelques informations notamment quant aux éventuelles sources bibliographiques exploitables et autres orientations. Aussi, j’aimerais savoir s’il vous plait, comment puis-je effectuer un stage au sein de la Prison Centrale de Libreville? L’idée d’obtenir une réponse de votre part m’enchante d’avance. J’espère que vous verrez mon message.

      Bien respectueusement.

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