Après un second revers en MMA à Abidjan, le jeune combattant gabonais Ernest Mba garde le cap avec détermination. Portrait d’un athlète forgé par l’adversité, animé par l’ambition, et conscient de son potentiel.

Ernest Mba, le drapeau en cape, la tête baissée mais l’esprit debout : symbole d’un guerrier en apprentissage, prêt à se relever pour mieux représenter le Gabon. © Montage GabonReview

 

Il est tombé, mais il se relèvera. Samedi 17 mai 2025, sur le ring d’Abidjan, Ernest Mba s’est incliné dès le premier round par une clé de bras (Juji Gatame) face à l’Ivoirien Anderson Gogoua. Ce deuxième combat professionnel en MMA s’est achevé comme le premier : sur une défaite. Pourtant, loin d’être une fin, cette étape marque une mue. Celle d’un jeune homme qui apprend à transposer sa science du combat pied-poing au monde impitoyable du MMA.

Ernest Mba, dans la cage MMA à Abidjan. Et photo de famille, avec quelques membres de la team gabonaise (extrême gauche – 3è photo) et au Cameroun avec le champion du monde de MMA Francis Ngannou. © D.R.

«Ces deux combats m’ont énormément appris. Comme en kick-boxing, où j’ai aussi connu des débuts difficiles avant de devenir champion d’Afrique, je suis convaincu que je progresserai et que je finirai par m’imposer dans cette discipline», affirme-t-il avec calme et lucidité.

Ce n’est pas un vœu pieux. Avant de pénétrer les cages du MMA, Ernest Mba a dominé les rings africains en Kick-Boxing et en Muay Thaï, décrochant les titres continentaux avec une régularité de métronome. Ce passé de champion n’est pas qu’un bagage technique, c’est un socle mental. Ce sont des heures d’effort, de renoncement, de coups encaissés et rendus, qui forgent l’homme autant que l’athlète.

Pour rappel, MMA signifie Mixed Martial Arts, en français Arts Martiaux Mixtes. Il s’agit d’un sport de combat complet combinant différentes disciplines martiales : boxe, jiu-jitsu brésilien, lutte, muay thaï, judo, karaté, kick-boxing, etc.

Son baptême en MMA a eu lieu au Cameroun, lors du tout premier gala international organisé par la Fondation Francis Ngannou. Une scène de prestige, une première immersion dans la cage, et un défi relevé sans détour. Puis, en Côte d’Ivoire, il s’est confronté à une adversité encore plus médiatisée. Ce deuxième combat, diffusé sur Canal+ Sport 1 dans 48 pays d’Afrique et d’Europe, l’a propulsé dans la lumière, malgré la défaite. Mais Ernest Mba ne boxe pas pour l’instant. Il bâtit.

Un talent brut à structurer

Car derrière le sportif, il y a un appel, un cri sourd adressé aux institutions et aux partenaires économiques : celui du besoin de soutien. Il ne le cache pas : «Avec un accompagnement solide, je suis persuadé que je peux aller loin. Le talent ne suffit pas, il faut des moyens, de la structure et de la confiance. J’ai prouvé dans d’autres disciplines que je pouvais rebondir. Je ferai de même en MMA

Sa demande est claire : reconnaissance, investissement, visibilité. Non seulement pour lui, mais pour tout l’écosystème gabonais du combat, qu’il porte dans sa voix avec une sincère gratitude. «Le Gabon regorge de bons combattants, mais aussi des coachs de grande valeur comme Paul Essono (Coach Pablo), Jean Christian Mackaya et bien d’autres. Ils jouent un rôle crucial dans la formation, la vulgarisation et le développement du MMA dans notre pays. Ils méritent donc toute la reconnaissance possible pour le formidable travail qu’ils abattent au quotidien

Dans ses mots, aucune aigreur, mais une exigence lucide. Ernest Mba incarne cette génération de sportifs africains talentueux, mais en quête d’accompagnement à la hauteur de leurs ambitions. Avec sa force tranquille, il s’impose déjà comme une figure montante du sport de combat gabonais.

Ernest Mba a 24 ans, un passé de champion, une présente rigueur, et un futur à écrire. Son potentiel est là, évident : technique acquise, mental éprouvé, aura croissante. Si les défaites d’hier bâtissent les victoires de demain, alors l’histoire de ce jeune homme est encore loin d’être terminée. Elle commence à peine. Et elle mérite d’être suivie. De près.

 
GR
 

0 commentaire

Soyez le premier à commenter.

Poster un commentaire