Au cours d’un mouvement d’humeur au ministère des Eaux et Forêts, le 1er septembre à Libreville, les agents du Syndicat national des professionnels des eaux et forêt (Synapef) ont été chargés à coups de bombes lacrymogènes. Ordonnée par le directeur de cabinet du ministre, cet acte de répression conforte les grévistes dans leur mouvement, comme l’a rappelé le président du Synapef dans cet entretien accordé à Gabonreview. «Nous n’arrêterons notre mouvement que lorsque nous aurons eu gain de cause», a prévenu Didier Atome Bibang.  

Un agent du Synapef montrant sa blessure après avoir reçu une bombe lacrymogène, le 1er septembre 2020. © Gabonreview

 

Didier Atome Bibang, le président du Synapef. © Gabonreview

Gabonreview : Pouvez-vous refaire le film de la charge dont vous avez été victimes ?

Didier Atome Bibang : Depuis le 15 juin, nous sommes en grève générale illimitée. Nous avons entamé des négociations mais avons constaté que la tutelle joue la carte de l’usure : nous tournons en rond et rien n’avance. Nous avons donc décidé d’intensifier le mouvement, notamment au niveau du ministère où il n’était pas très visible. Chose surprenante ce matin, c’est le directeur de cabinet du ministre qui descend pour nous signifier que nous n’avons pas le droit de faire du bruit alors que l’article 18 de la loi 18/92 est claire. Nous ne pouvons pas perturber le travail en silence, mais en faisant le bruit que le suggère un mouvement de grève. Jusqu’à à présent nous avons observé toutes les dispositions règlementaire de notre grève. Face à notre refus d’obtempérer, le directeur de cabinet a instruit les agents de gendarmerie, en poste au ministère des Eaux et Forêts, de nous charger avec des bombes lacrymogènes. Nous déplorons des blessés dans nos rangs.

Cet acte de répression va-t-il refroidir votre mouvement ?

Absolument pas, bien au contraire. Nous n’arrêterons notre mouvement que lorsque nous aurons eu gain de cause. Demain, nous reviendrons au piquet de grève encore plus déterminés. Et nous allons toujours riposter.

Aperçu des manifestants. © Gabonreview

Un message à la tutelle par rapport à ce qui s’est passé ce matin ?

Nous avons suffisamment envoyé des messages à la tutelle, nous n’avons plus à discuter avec elle. Nous nous en référons désormais à l’autorité supérieure, le chef de l’Etat Ali Bongo. Nous ne voulons plus discuter avec le ministre des Eaux et Forêts, parce qu’on ne se comprend pas. Ce dernier refuse d’appliquer la loi et accéder à notre demande en prétextant la crise économique découlant de la pandémie du Covid-19. Nous sommes d’accords, mais nous n’avons pas inventé ce que nous réclamons. Dorénavant, vu qu’on a donné l’ordre aux gendarmes de nous charger alors que nous ne cassions rien du tout, que nous avons toujours fait notre grève dans la légalité, nous décidons ici et maintenant de plus discuter avec le ministre.

Que revendiquent les agents des Eaux et Forêts ?

Nous revendiquons simplement le paiement et retour de nos primes, notamment la prime sectorielle. Dans les dispositions de l’article 285 du Code forestier, l’Etat nous concède une prime sur la base des taxes et redevances qui sont payées en matière forestière. Et c’est cette ristourne, dont le gouvernement nous a privé depuis 2014, que nous voulons. D’autant plus que la prime sectorielle a été restaurée en 2015 dans d’autres dans départements ministériels comme les Mines et les Hydrocarbures.

Votre grève tirerait en longueur à cause du manque de solidarité dans vos rangs…

Il n’en est rien. Ceux qui le disent sont des agents qui sont en train de manœuvrer pour semer la zizanie au sein du groupe. Nous sommes actuellement deux syndicats aux Eaux et Forêts. Et les deux syndicats parlent le même langage.

 
GR
 

4 Commentaires

  1. actu dit :

    Bravo la Synapef

    Tout notre soutien a ces braves compatriotes qui defendent leurs droits legitimes.

    pourquoi le Ministre refuse-il de rendre des comptes que vous lui demander depuis longtemps?

  2. Serge Makaya dit :

    LEE WHITE, tu es blanc de peau et noir de coeur et d’âme. A Ntare Nzame!!
    Tu n’as même pas HONTE de te comporter de la sorte. Toi qui aurait pu montrer l’exemple, te voilà maintenant comme bon nombre des corrompus du système pourri et sanguinaire des Bongo-Valentin. A Ntare Nzame!! Va te faire FOUTRE dans ton sale royaume d’Angleterre. Pitié!!

  3. Herrvé Omva dit :

    Arrêtez vos histoires de racisme. Nous savons tous que le ministère des EF est une tanière de gros magouilleurs depuis des années. De nombreux agents du MINEF sont dans cette grosse soupe au choux. Jugeons le Ministre Lee sur le travaille mais vos histoires de racisme c’est de la pure bassesse.

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