Le Gabon prévoit de mettre, très prochainement, 5 milliards de dollars de crédits carbone sur le marché. Des tonnes de CO2 valant plus de 2823 milliards de francs CFA. Une manière pour le pays de pousser encore un peu plus loin, dans la lutte contre les changements climatiques.

Le Gabon s’engage dans la monétisation de sa séquestration de carbone. © pourlascience.fr

 

Bon élève réputé en matière de lutte contre les changements climatiques, le Gabon va pousser son engagement encore plus loin. Le pays d’Ali Bongo entend monétiser sa séquestration de carbone en mettant sur le marché, dans les semaines à venir, 5 milliards de dollars de cette unité. Soit près de 3000 milliards de francs CFA. «C’est la nécessité d’investir durablement dans ces forêts afin que les forêts créent des emplois et des moyens de subsistance pour le peuple gabonais. La possibilité d’utiliser cette absorption nette comme une matrice très simple de vos contributions à la lutte contre le changement climatique pourrait potentiellement financer des pays comme la République démocratique du Congo pour changer leur voie [vers le changement climatique]», a expliqué le ministre gabonais de la Forêt, dans une interview parue le 26 octobre sur Aljazeera.

«Au Gabon, nous ne pouvons pas simplement arrêter d’utiliser la forêt, mais je ne pense pas que nous en ayons besoin. Nous pouvons continuer à faire de la foresterie, à créer des emplois et à maintenir ce stock de carbone aussi élevé qu’il est, mais cela coûte de l’argent et des investissements. Il y a donc des coûts à cela et si le carbone peut compléter ce que nous faisons déjà, cela pourrait potentiellement faire une grande différence», a ajouté Lee White. Le ministre gabonais s’exprimait en prélude à la Conférence de Glasgow de 2021 sur les changements climatiques (Cop 26) qui s’ouvre le 31 octobre.

Un crédit carbone est une unité correspondant à l’émission d’une tonne de CO2. Ce nouveau système de crédit a été développé par le protocole de Kyoto et a pour rôle d’orienter les entreprises vers la lutte contre le réchauffement climatique. Chaque entreprise se voit attribuer un certain nombre de crédits carbone, qui lui sont propres et qui correspondent à ce qu’elle peut émettre en termes de CO2. Si l’entreprise, ayant réduit ses émissions, possède un excédent de crédits, elle peut les mettre en vente sur le marché du carbone. Une tonne de carbone non émis équivaut à un crédit carbone.

Sur ce principe, une entreprise qui n’a pas réussi à réduire suffisamment ses émissions et qui se retrouve au-delà de son quota peut alors racheter les crédits carbone d’une entreprise excédentaire. Ils lui permettent d’acquérir une marge supplémentaire d’émission de CO2 et de repousser ses limites autorisées. Le crédit carbone essaye toutefois de ne pas pénaliser les firmes qui ont du mal à respecter les quotas d’émission de gaz à effet de serre.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Le Patriote dit :

    Vous jouez avec les mots. Vendre ses crédits carbone est une erreur stratégique. En effet, quand un pays vend ses crédits carbone, cela implique deux choses négatives :

    1) nous savons tous que ce sont les usines qui polluent en produisant des gaz à effet de serre. Donc, si le Gabon vend ses crédits carbone, il n’aura plus de marge pour investir et diversifier son économie. Le Gabon ne pourra plus créer des emplois et se développer ;

    2) en vendant ses crédits carbone, le Gabon encourage les autres pays à dépasser leurs quotas, à polluer l’atmosphère et à se développer.

    Question : à quel jeu joue le blanc de Minkebe ? Chers compatriotes, quand vous comprendrez, il sera trop tard. On dirait que l’histoire du blanc des plateaux Bateke n’a pas servi de leçon.

  2. NGOMAH dit :

    On ne crée plus d’usines, on  »nous » donne 3000 milliards en contrepartie de l’arrêt du développement économique,voire de la petite agriculture villageoise. En fait on vend la forêt pour celui ou ceux qui donnent le magot

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