La Convention nationale des syndicats du secteur éducation (Conasysed) boude l’instauration d’une session de renforcement des capacités au bénéfice des enseignants du pré-primaire, laquelle conditionne désormais l’intégration de ces derniers à la Fonction publique.

Louis Patrick Mombo modérateur de la Conasysed. © africatime.com

© africatime.com

 

Si elle partait d’une bonne intention, la formation des enseignants du pré-primaire fait aujourd’hui débat. Lancée le 14 janvier, cette opération de renforcement des capacités est contestée par la Convention nationale des syndicats du secteur éducation (Conasysed), qui y voit une décision dite «deux poids, deux mesure». D’autant plus que cette formation, étalée sur deux mois, conditionne désormais l’intégration desdits enseignants à la Fonction publique, alors que certains ont exercé entre six et vingt ans avec une avance sur solde ou une solde de stagiaire de 80 000 francs par mois pour les plus chanceux. «Cette parodie de formation dont le but est d’éliminer les enseignants du pré-primaire qui travaillent, depuis des années, sans être intégrés, est une porte ouverte pour les autorités du ministère de l’Education nationale pour recruter en lieu et place desdits enseignants, leurs parents et amis», estime le délégué à la formation de la Conasysed dans les colonnes du quotidien L’Aube.

Selon Louis Patrick Mombo, «par cette pseudo formation synonyme d’élimination des enseignants du pré-primaire qui ont rendu des services à l’Etat, sans rien obtenir en contrepartie, comme le stipule les textes de la loi, tout travail mérite un salaire, le ministre de l’Education nationale vient de déterrer la hache de guerre». Une décision d’autant plus contestée que certains enseignants ont été récemment recrutés par la Fonction publique sans passer par cette formation. Actuellement, pas moins de 392 dossiers d’enseignants du pré-primaire sont sur la table du ministre de l’Education nationale pour validation.

La Conasysed exige donc «l’intégration immédiate et sans conditions des enseignants du pré-primaire». Elle demande également, en plus de la mise en place du système de rémunération avec le Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) à 300 000 francs et le point d’indice à 1500 francs pour fin janvier 2015, «le paiement des salaires du pré-primaire, pour fin janvier 2015, initialement prévu pour fin décembre 2014». Et le syndicat de prévenir qu’il n’entend pas cautionner «ce comportement injuste du ministre de l’Education nationale empreint d’ingratitude vis à vis des enseignants. Lesquels ont rendu des années durant services à l’Etat. Certains au péril de leur vie». «Nous n’hésiterons pas à entreprendre des actions syndicales fortes sur le terrain pour manifester notre mécontentement contre cette violation des droits de l’Homme au Gabon», lâche Louis Patrick Mombo.

 

 
GR
 

0 commentaire

Soyez le premier à commenter.

Poster un commentaire