L’élection présidentielle nigériane, qui s’est déroulée le 28 mars 2015 dernier, a livré, le 31 mars au soir, son verdict : une alternance démocratique a conduit le général à la retraite de 72 ans au pouvoir. Et si le pays le plus peuplé d’Afrique montrait la voie à suivre ?

Affiche de campagne du candidat Muhammadu Buhari, vainqueur de la présidentielle 2015 au Nigeria. © D.R.

Affiche de campagne du candidat Muhammadu Buhari, vainqueur de la présidentielle 2015 au Nigeria. © D.R.

 

Challenger de Goodluck Jonathan, Muhammadu Buhari a été élu président du Nigeria à l’issue de l’élection présidentielle organisée les 28 et 29 mars dernier. Agé de 72 ans, le candidat du All Progressives Congress (APC– Congrès de tous les progressistes) a réussi le tour de force de se faire élire après trois vaines tentatives. Ancien président (janvier 1983- août 1985), le général à la retraite a obtenu 15 424 921 voix, soit 53,9 % des suffrages exprimés. Le président sortant n’a pas attendu la proclamation officielle des résultats pour saluer et féliciter son adversaire, déclarant qu’aucune ambition personnelle ne valait le sang des Nigérians. «J’ai promis à ce pays des élections libres et justes. J’ai tenu ma parole», a déclaré Goodluck Jonathan, qui a appelé les mécontents à contester par les voies légales, avant d’ajouter : «L’unité, la stabilité et le progrès de notre cher pays sont plus importants que tout le reste». Pour sa part, le vainqueur a rendu hommage au sortant. «Notre pays a rejoint la communauté des nations qui remplacent par les urnes un président en place au cours d’un scrutin libre et honnête», s’est-il félicité.

Ces interventions ont le mérite de calmer les esprits et surtout http://francepharm.net d’éviter au Nigéria de connaître un autre épisode douloureux, après les contestations d’il y a quatre ans, ayant fait plus d’un millier de morts. A l’unanimité, les observateurs saluent l’esprit de démocratie qui a habité les Nigérians. Pour les uns, il s’agit d’un «scrutin historique conclu par une alternance démocratique et pacifique, un phénomène inédit dans ce pays». La victoire de Muhammadu Buhari marque donc un tournant majeur dans l’histoire politique du Nigeria, qui a connu six coups d’Etat militaires depuis l’indépendance en 1960, et qui a été gouverné par le même parti, le People’s Democratic Party (PDP- Parti populaire démocratique), depuis la fin des dictatures militaires, il y a seize ans.

L’élection de Muhammadu Buhari suscite énormément d’espoir, notamment chez les habitants du nord du Nigéria, dont beaucoup se sont sentis marginalisés, ces dernières années, à cause de la secte islamiste, Boko Haram. Les sympathisants de Muhammadu Buhari espèrent donc que grâce à sa connaissance du terrain, sa probité, son sens de l’engagement, il parviendra à mettre fin aux atrocités des islamistes. Si les attentes sont grandes (écoles, routes, hôpitaux, etc.), les autres Africains, eux, restent admiratifs de ce qui vient de se passer au Nigéria. «Un parti d’opposition qui chasse le parti au pouvoir par les urnes en Afrique ! », s’est exclamé un journaliste gabonais, ajoutant : «En Afrique, on croit qu’on ne peut pas être au pouvoir, organiser des élections et les perdre. Le Nigéria nous donne la leçon contraire». Pourvu que cela serve de leçon…

 

 
GR
 

2 Commentaires

  1. missive dit :

    Les gabonais il faut suivre

  2. ALLEZLESBURKINABE dit :

    Bravo à Goodluck Jonathan pour avoir accepté sa défaite aux urnes. Togolais, Congolais des 2 Congos, Africains en général…une belle leçon à suivre.. Il faut savoir quitter les choses avant que les choses ne vous quittent…
    Merci

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