Selon les chiffres rendus publics par le ministre de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur, trop peu de jeunes gabonais optent pour une formation professionnelle, laissant ainsi planer un sérieux doute sur la capacité du pays à satisfaire les exigences du marché de l’emploi. Le Gabon pourrait donc avoir recours à la main-d’œuvre étrangère pendant longtemps encore.

Le Gabon compte encore trop peu de jeunes inscrits dans les filières techniques et professionnelles. © Getty Images/Photothek/Thomas Koehler

 

Les ambitions d’Ali Bongo liées à l’insertion professionnelle des jeunes gabonais sont-elles vouées à l’échec ? Le Gabon serait-il condamné à dépendre indéfiniment des travailleurs expatriés ? Si le président de la République, lors de son discours à la nation, le dimanche 16 août, a regretté que certains emplois et opportunités «échappent» à ses jeunes compatriotes et que, «faute d’alternatives nationales, les entreprises ont recours à de la main-d’œuvre étrangère», les chiffres liés à la participation des élèves à l’examen du baccalauréat ces dernières années laissent planer un sérieux doute sur la capacité du pays à satisfaire les exigences du marché de l’emploi.

Comme pour les années précédentes, cette année encore le nombre de candidats aux filières professionnelles est bas, et même trop bas, selon les estimations du ministre de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur. À l’occasion d’un récent séjour à Gamba, dans la province de l’Ogooué-Maritime, Pr Patrick Mouguiama Daouda a en effet évalué à 5000 le nombre de candidats inscrits dans les filières techniques et professionnelles au Bac contre 25 000 pour les filières générales.

Au micro de la télévision Gabon 1ère, le membre du gouvernement l’assure, «c’est insuffisant» pour répondre au besoin en main-d’œuvre nationale dans les entreprises en activité dans le pays. «Avec ce ratio, on ne peut pas satisfaire les exigences du marché de l’emploi, notamment dans les métiers qui sont essentiels pour le développement», reconnait-il.

Pas assez d’écoles de formation technique et professionnelle

S’il semble donc que les jeunes gabonais soient plus portés sur les «métiers de bureau» que les métiers manuels, l’offre de formation dans les filières techniques et professionnelles n’est pas non plus abondante. Le ministre de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur ne s’en cache d’ailleurs pas, alors que la construction de plusieurs écoles professionnelles a été abandonnée.

Pour Pr Patrick Mouguiama Daouda, «si on veut valoriser la formation technique et professionnelle, il faut qu’il y ait des structures. Or, on n’a pas suffisamment de lycées professionnels».

 
GR
 

7 Commentaires

  1. Mebiame Claude dit :

    Comme c’est bien triste.

  2. Alngaumault dit :

    C’est un truisme.

  3. Gayo dit :

    Quand on voit le train de vie des ministers, députés et directeurs du PDG avec des rémunérations et avantages indues, sans oublier Ali Bongo premier milliardaire du pays alors qu’il est plus connu comme travaillant pour le service publique à temps plein et non comme entrepreneur consacré, quel modèles et quelle motivation reste-t-il pour gagner aimer l’effort quand ce sont les partisans du moindre effort qui tirent tout le profit des ressources du pays et assèchent, rendent arides par conséquent Les autres chemins de development?. La culture de paresse, l’amour de la facilité inpulsés par la gouvernances des Bongos qui préfèrent donner la part d’argent qui devait servir à faciliter et sécuriser Les démarches des entrepreneurs au profit des politicards comme Bilié Bi Nzé qui sans métier a été enrichi uniquement par la politique sans mérite a tué l’amour du travail.

  4. diogene dit :

    Le manque de perspective de promotion des méritants au profit des courtisans malhonnêtes à des conséquences prévues par ce système qui n’a besoin que de pétrole et d’esclaves !

  5. Clotare dit :

    Citez nous les sources de cette étude svp.

  6. beka dit :

    Qu’elle s’adresse à GR, au ministre ou à un autre, votre question, cher ami @Clotaire, me parait hors de propos. D’autant que le Ministre de l’Education lui-même a donné des chiffres, en s’appuyant sur des données à sa disposition, données qui me semblent cependant largement en dessous de la réalité. Dans ces conditions, ce qu’il convient de rechercher, c’est plutôt une alternative crédible à une situation qui plombe l‘avenir d’un grand nombre de jeunes compatriotes, désireux sans doute de répondre à l’appel de la patrie pour engager son développement, mais qui sont peu ou mal, voire pas du tout outillés pour y arriver.
    Pour ma part, le mode développement choisi par l’autorité politique, au long de ces soixante dernières années, ne permet pas à ces citoyens en devenir, de s’orienter vers des emplois du secteur primaire. Notre ami Gayo en donne ci-dessus, des explications acceptables. Mais on peut envisager une solution. Dans les villes par exemple (comme on peut tout aussi bien trouver des solutions pour les zones urbaines), l’autorité publique pourrait décider de réserver un certain type d’emplois aux nationaux. Ce seraient des emplois dits de souveraineté qui présentent l’avantage supplémentaire de domicilier sur place ici au pays, une grande partie des revenus de ces nationaux, sinon leur totalité, constituant ainsi une épargne nationale souveraine à la disposition des opérateurs nationaux désireux de l’investir dans d’autres secteurs, et susceptibles par ailleurs d’attirer dans ces secteurs souverains, tous les autres jeunes que la législation en vigueur sort légalement du circuit scolaire avant leur majorité citoyenne. Ces jeunes, pour notre inquiétude à tous, sont à ce jour de déplorables désœuvrés à la charge de leurs parents.
    Mais peut-être que les précurseurs de ce système d’emplois dits de souveraineté serviraient d’appâts pour les jeunes de toutes les générations confondues. Tout dépend des objectifs de l’Etat et des ambitions qu’il se fixe pour ces jeunes.

  7. beka dit :

    Toutes mes excuses : bien vouloir lire ainsi qu’il suit, le deuxième paragraphe de mon commentaire :

    « Pour ma part, le mode de développement choisi par l’autorité politique, tout au long de ces soixante dernières années, ne permet pas à ces citoyens en devenir, de s’orienter vers des emplois du secteur primaire. Notre ami Gayo en donne ci-dessus, des explications acceptables. Mais on peut envisager pour eux, une autre solution. Dans les villes par exemple (comme on peut tout aussi bien trouver des solutions pour les zones rurales), l’autorité publique pourrait décider de réserver un certain type d’emplois aux nationaux ».

Poster un commentaire