Connu pour ses talents sur les planches et à l’écran, Dominique Douma est également un écrivain confirmé et estimé des lecteurs. Après «Mwegi» et «Vokuna», il a placé en juillet dernier un nouvel opus aux Éditions Jets d’Encre : «L’assistant metteur en scène : chronique d’une tragédie». Roman de 160 pages présenté et dédicacé le 17 septembre à Libreville, l’ouvrage presqu’autobiographique témoigne des années passées auprès de quelques grands noms tel que Sony Labou Tansi, auxquels il rend hommage.

«L’assistant metteur en scène: chronique d’une tragédie». Première et quatrième de couverture. © D.R.

 

Artiste à plusieurs cordes puisque compositeur, chanteur, comédien ayant joué́ dans les classiques africains et européens, autant au Gabon qu’à travers le monde et dans les plus grands festivals, Dominique Douma s’est également mis depuis quelques années à la littérature. «L’assistant metteur en scène: chronique d’une tragédie» est le titre de son dernier roman paru, en juillet dernier. Publié aux éditions Jets d’encre, l’ouvrage qui dévoile «l’autre côté du rideau», a été présenté le 17 septembre dernier, lors d’une cérémonie de dédicace, à Libreville.

Dominique Douma, lors de la présentation de «L’assistant metteur en scène: chronique d’une tragédie», le 17 septembre 2021 à Libreville. © Capture d’écran/Gabonreview

Acteur, avec des rôles de premier plan dans de longs métrages tels que «Dôle» d’Imunga Ivanga, «Equateur» de Serge Gainsbourg ou encore «Le singe fou» d’Henri Joseph Koumba Bididi, Dominique Douma met en kiosque une œuvre-témoignage, mais aussi historique et «entraîne le lecteur de l’autre côté du rideau pour assister avec lui aux étapes de la mise en place d’un spectacle théâtral, rendant ainsi un vibrant hommage aux grands hommes qui ont croisé son chemin artistique». Il y dévoile les coulisses d’un monde qu’il affectionne : celui du théâtre. Plus encore, cette mise en lumière lui permet un clin d’œil à Sony Labou Tansi, Rocado Zoulou et Jean Pierre Klein, ces hommes qui l’ont fortement impacté et qu’il magnifie agréablement.

«Pour me libérer, il fallait que j’écrive un roman»

L’écrivain garde encore, en effet, les séquelles du crash, il y a plus de 30 ans, du DC 10 de la compagnie aérienne UTA dans lequel a péri Jean Pierre Klein. «Nous étions réunis à Brazzaville pour préparer le festival de Limoges. Nous avons vécu trois mois d’intense activité de création et malheureusement notre séjour a été endeuillé par la mort de Jean Pierre Klein qui avait péri dans le crash de l’avion qui devait nous ramener tous, de Brazzaville vers Paris», expliqué-t-il.

Douma Dominique ajoute : «j’aurais dû prendre le même avion, le 19 septembre, que Jean Pierre Klein. Mais il y a eu des circonstances qui ont fait en sorte que je change la date pour le 20. Et c’est comme ça que j’ai échappé à ce crash. C’est une histoire qui m’a beaucoup marquée parce que quand vous êtes avec des amis, vous donnez tout votre savoir pour un travail de création et qu’à la fin, il y ait par exemple une tragédie comme celle-ci, ça reste mémorable». «C’est une histoire qui a beaucoup trottiné dans ma mémoire et pour me libérer, il fallait que j’écrive un roman», a-t-il dit pour expliquer l’origine de ce roman.

Pour les jeunes générations, Jean-Pierre Klein, fondateur de l’Inecat (Institut national d’expression, de création, d’art et transformation), était un psychiatre, chercheur en psychothérapie, essayiste et auteur dramatique.

Dominique Douma rend également un vibrant hommage, dans cet opus, à Sony Labou Tansi, «l’emblème du théâtre négro-africain», Prix Renaudot de l’essai et Grand prix littéraire d’Afrique noire. L’auteur gabonais invoque le choc des cultures et le mysticisme des cultures africaines. «Si vous prenez la biographie de Sony Labou Tansi, sur internet, on dira qu’il a écrit des pièces de théâtre. Mais le côté foncier de Sony est le mysticisme. Personne ne sait qu’il est un homme mystique, qu’il a une croyance en la religion et quel genre de religion ?  Et son métier ? Il ne le faisait pas naturellement. Il faisait aussi appel aux ancêtres. Il se concentrait sur toute la cosmogonie congolaise pour créer», a laissé entendre Dominique Douma, soulignant que son roman «essaie de retracer tout cela».

Ce tout dernier livre de Douma est donc un exutoire. Il permet à l’auteur un soulagement certain. On y trouve comme une auto-psychanalyse lui permettant de se débarrasser d’un lourd passé, lourd de moments intenses vécus dans l’univers des créateurs d’œuvres de l’esprit. Pour le lecteur, c’est l’occasion de découvrir d’autres facettes des personnages célébrés et bien d’anecdotes sur eux, d’apprendre un peu plus sur cette cosmogonie dans laquelle puisait Sony Laby Tansi pour parvenir à sa dense production littéraire, et surtout de comprendre les merveilles qu’offrent les coulisses du monde du théâtre.

 
GR
 

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