Loin de battre la breloque ainsi que certains aiment à se le convaincre, la plume pamphlétaire de Gabonreview revisite les évidences économiques qui devraient placer le Gabon à l’antipode de sa «tragédie» économique, sociale, culturelle et surtout mentale.

Gabonais à la recherche du «minimum vital» sur la décharge publique de Mindoubé © news.alibreville.com

Gabonais à la recherche du «minimum vital» sur la décharge publique de Mindoubé © news.alibreville.com

 

Dans un meilleur monde, tout le peuple gabonais serait en mesure de comprendre que la logique voudrait que le Gabon, en tant que pays pétrolier, en tant que pays forestier, en tant que pays gorgé de mines de diamant, d’or et d’argent, de mines d’uranium, de fer et de manganèse… en tant que pays ayant une très faible démographie (pays sous-peuplé), pays jouissant d’un climat tropical humide, on devrait être capable de se réjouir, depuis plus de 50 ans, de nos productions agricoles. Ces dernières devraient nous offrir à tous une autosuffisance alimentaire. En tant que pays côtier de surcroît, le développement du tourisme au Gabon devait constituer une manne financière supplémentaire. En fait, en toute logique, le développement de tous les secteurs d’activité – sociaux, éducatifs, sanitaires, économiques et culturels – ne devrait souffrir d’aucune lacune !!! En toute logique, en additionnant tous ces arguments dans la plus simple arithmétique, le résultat est un pays prospère, un pays non pas sous-développé, non pas en voie de développement mais un pays absolument enviable en tous points de vue.

Pourtant on ne s’explique pas le fait que le Gabon soit aussi arriéré, par rapport aux autres pays d’Afrique. Mais, le Gabonais lambda continue à se la péter, à frimer, en pensant qu’il vaut mieux que les autres Africains, que les autres pays africains envient le Gabon, qu’il est privilégié d’être né Gabonais. Ce n’est pas une équation, c’est une ÉVIDENCE, une LOGIQUE. Pas besoin de faire les grandes écoles supérieures pour comprendre que la réalité du Gabon est toute autre qu’enviable, certes Gabon = pétrole = forêts = mines de diamant, d’or, d’argent = mines d’uranium, de fer, de manganèse = très faible démographie et climat tropical humide, mais c’est surtout un pays dont les productions agricoles sont insuffisantes, un pays dont les populations souffrent d’insuffisance alimentaire et de malnutrition, sans faire allusion à ceux qui doivent fouiller dans les décharges publiques pour se nourrir, en pensant au panier de la ménagère sans fruits et légumes, sans produits laitiers, sans charcuterie, dont le poisson et la bonne viande sont souvent du luxe, en pensant à la dame qui offre du Fanta et du pain à ses gosses en guise de petit déjeuner de rois ou encore à celle qui leur met de l’huile de friture sur le pain rassis comme tartinade pour atténuer le goût du café-misère. Tout cela devrait inciter notre éveil… C’est illogique qu’on vive d’importations agricoles, d’importation de produits vivriers dans un pays fertile et côtier qui ne manque pas de cours d’eau. Qu’est-ce que ça nous coûterait au juste d’élever des carpes, des dorades et des crevettes pour que ces aliments ne désertent jamais nos tables ?

Le sous-développement du Gabon touche tous les secteurs. On assiste à des investissements onéreux, à une absence flagrante de sens des priorités de la part de ceux qui occupent le trône depuis plus de 50 ans. On passe de détournement de fonds et de biens sociaux en détournement de fonds et de biens sociaux, en plus des injustices flagrantes, des crimes rituels et des crimes de sang, de l’insécurité grandissante, on jouit d’une police corrompue jusqu’à l’os. Mais comment en vouloir à des complexés qui luttent contre la faim, la soif, l’agonie de leur existence misérable, nourrir 4 enfants minimum avec des salaires de misère ; porter un uniforme qu’on craint plus qu’on ne le respecte sous le soleil «agnangoulé» et voir défiler sa vie sous un regard mélancolique ; vivre dans des logements moins propres que des chenils et inhabitables pour la plupart, devrait être le motif d’insurrection des forces de l’ordre mais à la place, leur cerveau conditionné pour souffrir, pour mourir pour leur présida, pour abattre et battre leurs frères, leurs enfants, leurs propres mères, ajoute un chapitre à la tragédie du Gabon.

Et pour finir, en contrôlant de la presse audiovisuelle, radiophonique et écrite, le pouvoir s’assure que le peuple reste bien endormi, bien assis confortablement devant ces programmes abrutissants à la Marimar ; des productions chinoises aux télénovela sud américaines qui bombent la tête des jeunes filles de contes de fées, d’hommes riches qui jouent de leurs privilèges et finissent par aimer et épouser la jolie petite paysanne qui jouent dans la boue et ne va pas à l’école ! Sans compter ces artistes dont les clips représentent le m’as-tu-vu ou l’akiba-monsieur-le-président «pour les efforts consentis pour MA carrière, merci du coup de pouce, MA famille ne mourra pas de faim et je ferai en sorte que vous soyez RÉÉLU, monsieur le Président».

Personne pour dénoncer les fortes répressions des étudiants qui réclament de meilleurs conditions de vie ; personne pour blâmer cette mafia. Personne ! Bien au contraire, ils s’empressent de dire que le Président n’est pas responsable des échecs des gouvernements qui se succèdent sous son haut patronage. Que les véritables responsables sont plutôt dans son entourage immédiat. C’est à croire que les fervents défenseurs de ce dernier sont complètement, absolument, irrémédiablement dénués de logique, comme si on mangeait leur esprit dans une marmite mystique. Car, en toute logique, le Gabon, pétrolier, forestier, minier ne devrait souffrir d’aucune lacune dans aucun secteur d’activité. Et nous autres, qui nous insurgeons, du mieux qu’on peut, qui nous battons, du mieux qu’on peut, pour réclamer une meilleure réalité à nos descendants, et nous autres, qui essayons de secouer les consciences, qui les supplions de réveiller et de révéler leur humanité, de lutter contre ces bêtes immondes déguisées en humains qui nous servent de dirigeants, on compte pour du beurre, d’ailleurs, de quoi parle-t-on ? Le Gabon est le premier pays d’Afrique centrale à offrir à ses populations (bien qu’elles vivent dans une alarmante précarité) des taxis-compteurs !!!

Réveillons-nous et reprenons notre pays!

#bringbackourcountryplease

 

 
GR
 

9 Commentaires

  1. Kombila dit :

    @GR, bonjour, MM. et Dames.
    Je veux comprendre, avec autant d’articles passionnants publiés sur votre site, pourquoi ce sont ceux qui défilent dans le bandeau « Ces articles peuvent vous intéresser », presque toujours les mêmes articles, que vous nous obligez de façon subliminale, à regarder chaque fois que notre écran défile dans un sens ou un autre. Quel en est l’objectif ?

    • Wallan dit :

      Réveiller la conscience des gabonais tout simplement je crois.

    • Jeseraiprésident dit :

      Alors là mr Kombila si ta rien compris,tu ne comprendra plus jamais,désolé pour toi,mais bon.Gabon review superbe Analyse de la situation Politique,Économique,social et culturelle du Gabon.

      • Kombila dit :

        @jeseraipresident, bojour !
        Merci pour ta réaction. Mais je suis désolé : je t’invite à me relire pour t’apercevoir de ta propre méprise. Mon observation porte sur le bandeau situé au-dessus de la plage des commentaires, au bas d’un article. Cela fait plusieurs semaines que GR nous étouffe avec les mêmes clichés en nous proposant d’en lire ou relire les articles attachés. A ce sujet, j’aimerais, moi et peut-être beaucoup d’autres lecteurs aussi, pouvoir relire par exemple, les articles d’Ika Rosira ou de Roxane Bouenguidi ou de quelqu’un d’autre. Pourquoi nous invite-t-on avec une telle régularité à revisiter les mêmes articles que chacun reconnaitra, parmi les nombreux et beaux documents publiés chaque jour par
        Gabonreview ? Une fois de plus, je t’invite, cher compatriote, à me relire. Merci de ton intérêt.

    • liberty89 dit :

      Qui peut me dire ce que signifie «agnangoulé» ? Merci de la réponse

      • François Ndjimbi dit :

        Selon la légende, « agnangoulé » est un néologisme formé par Paul Marie Yembit qui fut premier vice-président du Gabon, de 1961 à 1966. Se basant sur le mot « ngnangou » (« jour » en Punu, et par extension ou par métaphore « soleil »), il voulait parler d’un soleil ardent. À l’époque parler un français pédant était à la mode. En cherchant à épater ses auditeurs, Yembit a créé ce néologisme purement gabonais et qui a traversé le temps depuis lors. Donc, « soleil agnangoulé » = soleil ardent, soleil caniculaire, soleil étouffant.
        Merci de continuer à nous suivre.

        • liberty89 dit :

          Merci pour cette réponse « éclairante »…. Je lis Gabonreview au quoitidien et l’actualité gabonaise n’a pas de secret pour moi !… ce n’est d’ailleurs pas le site sur lequel je m’informe sur votre beau pays.

  2. Martin Luther NZOUBA dit :

    Je félicite l’équipe de rédaction de GabonReview pour votre ligne éditoriale qui est en faveur du plus grand nombre. Il est temps de se poser les bonnes questions. Qu’est-ce que chacun peut entreprendre pour favoriser l’alternance politique tant espérée par le Peuple tout entier? Que faut-il réunir comme pièces pour créer un institut de sondage? Au moins on aura un baromètre qui mesurer l’impopularité du sans papier national et la popularité des Opposants.
    PEUPLE Gabonais, lève-toi et prends ton destin entre tes mains!

  3. Le Miroir de la petite émergence dit :

    Tu as tout dit IKA; il n’y a pas meilleures analyses que celles que tu viens de faire.

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