L’entrepreneuriat, qui cristallise les attentions au Gabon, fait l’objet des discussions au Dialogue national inclusif (DNI) où les commissaires de la commission Économie doivent proposer des solutions pour que des jeunes s’y engagent et prospèrent. Dans ce contexte, Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, un membre du bureau du DNI estime que la création d’entreprises ne doit pas être la réponse donnée aux chômeurs. 

Instantané de la conférence avec la commission Économie. © Gabonreview

 

Si sous l’ancien régime l’entrepreneuriat cristallisait les attentions au Gabon, en cette période de Transition l’attention est davantage polarisée autour de cette question tant, comme les autorités déchues, celles de la Transition positionnent l’entrepreneuriat comme alternative au chômage des jeunes en particulier, qui atteint les 38% dans le pays. Beaucoup veulent à juste titre s’y lancer, mais se heurtent à plusieurs difficultés. Au Dialogue national inclusif (DNI) où la question alimente les débats, environ 2 000 contributeurs ont constaté que les procédures administratives régissant les PME/PMI sont lourdes et que l’État ne les accompagne pas suffisamment.

Ce, en relevant que le modèle économique gabonais «ne favorise pas l’entrepreneuriat et que les étrangers ont le monopole de certains secteurs». De l’accompagnement des entreprises autochtones à la réduction des prix des produits de première nécessité, ils ont tablé sur des propositions de solutions passées au crible au sein de la commission Économie de ce DNI.  Mais alors que la question de l’entrepreneuriat est prégnante, le président de cette commission estime qu’il va falloir créer des incubateurs dans les universités qui permettront d’accompagner les étudiants qui veulent se lancer dans ce domaine et les entrepreneurs en général. «Vous voyez bien ce qui se passe avec le concours de l’EPCA le nombre d’enfants qui veulent faire ce concours», a déclaré le Pr Gabriel Zomo Yebe.

Jean Gaspard Ntoutoume Ayi s’exprimant le 18 avril. © GabonReview

La responsabilité de l’État pointée du doigt

«Et pourtant un minimum d’effort et on pourrait leur donner l’envie de créer», a-t-il ajouté. Créer une entreprise au Gabon est pour ainsi dire difficile. La faire prospérer, encore plus. Et pour Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, un membre du bureau du DNI, l’État a échoué en la matière en orientant les meilleurs talents du pays vers l’administration, les entreprises du secteur parapublic, les entreprises pétrolières et minières. Il propose d’ailleurs de rectifier le tir d’autant plus que, note le Pr Zomo, «les Gabonais avant, avaient l’esprit d’entreprise». «Si l’État faisait le choix d’orienter les meilleurs talents de notre pays vers la création d’entreprises, les accompagner en conséquence, ce serait bien», a déclaré Ntoutoume Ayi.

Mieux, a-t-il ajouté, «aujourd’hui, il ne faut pas que la création d’entreprises soit la réponse que l’on donne à ceux qui n’ont pas trouvé du travail». «Il faudrait peut-être que la création d’entreprises soit la solution, j’ai envie de dire le premier prix, que l’on propose aux enfants les plus talentueux de notre pays. C’est difficile de créer une entreprise. C’est exigeant», a-t-il poursuivi. Suivant sa démarche, il devrait donc être question de trouver des mécanismes d’incitation pour que des jeunes gabonais talentueux aient la prétention de créer des entreprises après leurs études. «Peut-être qu’on verra la création d’entreprises comme quelque chose de positif. Comme étant l’excellence de l’excellence», a-t-il commenté.

Les étrangers au Gabon abusent indirectement de leur position dominante

Dans l’entrepreneuriat, un accompagnement de la puissance publique qui permettrait in fine, aux jeunes de se challenger. «Qu’on n’identifie pas le meilleur d’entre eux comme celui qui a fait le concours de l’ENA et qui a réussi, mais que le meilleur de la génération est celui qui a créé une entreprise et qui a pu faire marcher son entreprise», a-t-il argué. Alors cette question est intrinsèquement liée à celle du chômage et que les contributeurs pointent la trop forte présence des étrangers dans certains secteurs, le Pr Zomo note que compte tenu de la faible population, il n’est pas totalement envisageable des les interdire aux étrangers. Par contre, dit-il «il faut lutter contre la concurrence qui est déloyale et qui fait sortir les Gabonais en réalité de n’importe quel marché».

Selon lui, le Gabon n’a pas une bonne politique en matière de concurrence. «Ce qui fait que les étrangers qui sont déjà sur place abusent indirectement de leur position dominante», a-t-il affirmé. Un état de fait qui empêche par conséquent certains Gabonais entrepreneurs évoluant dans les domaines ou ces étrangers ont des positions dominantes, de prospérer. Ce, au-delà du fait que les Gabonais déplorent tout aussi que les banques ne les accompagnent pas dans l’entrepreneuriat avec leurs taux de crédits qu’ils jugent «trop élevés». Un constat de mise avec les maisons d’assurance qui elles aussi, disent-ils, «indemnisent difficilement».

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Jean Jacques dit :

    Ton maître qui est à la tête par les armes demande les enfants des pauvres d’entreprendre ses parents, ses femmes, son père ont transformé le Gabon comme leur entreprise où ils prennent les dossiers pour la fonction publique. OLINGUI et sa bande doivent é conscients que 2025 ils seront SANCTIONNÉ DANS LES URNES.

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