Lord Ekomy Ndong, artiste gabonais renommé, présente actuellement son exposition «Biyema» à l’Institut français (IFG) jusqu’au 30 novembre. Cette exposition offre aux visiteurs un aperçu de son univers artistique, mettant en avant des masques créés par lui-même et son projet «Intelligence artifricaine» qui marie le design numérique et la tradition africaine. L’exposition offre une expérience immersive dans un monde africain traditionnel, mêlant objets réels et virtuels, avant de dévoiler des œuvres intitulées «Transepiration» ou «Transe en danse» Lord Ekomy Ndong a accordé à GabonReview une interview partageant sa vision artistique. L’intégralité de notre entretien. 

Lord Ekomy Ndong rencontré le 13 novembre à l’IFG. © Gabonreview

 

L’entrée de la salle d’exposition et intérieur de la salle. © Gabonreview/D.R.

Gabonreview : Le nom de votre exposition est BiYeMa. Ce mot a-t-il un sens particulier ?

Lord Ekomy Ndong : Oui. En fonction de l’intonation ça peut vouloir dire, «nous avons su, nous avons compris». Ça peut vouloir dire «nous avons tenu bon, nous avons résisté». Ça peut aussi simplement désigner les masques, les sculptures qui sont si chers à nos traditions.

C’est justement une exposition de masques, mais en format numérique. Pourquoi ce choix ?

Pour montrer comment on peut trouver des manières d’adapter nos réalités, nos cultures et l’intelligence de notre art à tous les types de support. De la même manière qu’on peut sculpter un masque, on peut le dessiner avec un stylo, on peut le dessiner sur le sable de la plage, mais on peut aussi le réaliser en digital avec des pixels ou avec l’intelligence artificielle, comme c’est le cas de mon exposition.

Ces masques vous les avez pensés ou ils existent dans les cultures gabonaises ?

Ce sont des masques qui sont sortis de mon imagination et mon imagination se nourrit de la culture et de la tradition gabonaises avec lesquelles moi et mes parents avons grandi.

Ces masques sont-ils dédiés à la vente ?

Ils sont dédiés pour l’instant à l’exposition. Mais il y a des moyens de les vendre qui sont en train d’être développés. On parle du NFT. Il y a aussi des masques qui peuvent être réalisés physiquement, il y a des photographies grandeur nature comme celles qui sont exposées et qui sont disponibles à la vente. Pour ça, il faut se rapprocher de nous.

Vous parlez d’«intelligence artifricaine». Pouvez-vous nous expliquer ce concept ?

L’Intelligence artifricaine, c’est un mot que j’ai inventé pour la circonstance. C’est le nom du programme artistique que je suis en train de déployer dans les locaux de l’Institut français du Gabon (IFG) qui me donne cette opportunité. C’est un programme qui comprend l’exposition BiYeMa dont on vient de parler. Elle comprend la réalisation et la fabrication de deux pièces chorégraphiques, des pièces de danse. Une qui s’appelle «Transepiration» et l’autre qui s’appelle «Transe en danse». Ce programme contient aussi deux concerts de Lord Ekomy Ndong, donc du rap conscient haut de gamme le 17 et le 18 novembre. Ça, c’est le programme Intelligence artifricaine. Maintenant au niveau du sens, Intelligence artifricaine c’est juste une façon d’évoquer le fait qu’un artiste africain utilise son intelligence pour dompter la nouvelle technologie et s’exprime avec.

Exposition BiYeMa. © D.R.

Dites-nous en un peu plus sur les concerts.

Les concerts sont intitulés «Me nga ka». Le droit d’entrée c’est 5 000 francs CFA à partir de 19h à l’IFG, un concert de Lord Ekomy Ndong. J’ai fait beaucoup de choses ces derniers temps. J’ai fait une tournée à l’intérieur du Gabon il y a deux mois. J’ai beaucoup bougé, j’ai été au Luxembourg, au Maghreb, en France et je suis revenu. C’est une manière de boucler la boucle de l’album que j’ai sorti avec un concert qui soit différent, mais toujours avec cette façon d’utiliser la technologie pour la marier à l’esthétique de l’art africain.

Pour conclure ?

Pour conclure, j’invite tout le monde à faire un tour, voir l’exposition BiYeMa parce qu’elle est disponible pour tout le monde. L’entrée est libre, gratuite et c’est tous les jours jusqu’au 30 novembre. Il y a donc tout le mois pour venir voir. L’idée c’est de susciter l’inspiration des autres, des plus jeunes parce que je veux que la jeunesse africaine et gabonaise en particulier, s’approprie ces nouvelles technologies pour s’exprimer avec. Lorsqu’on s’approprie de quelque chose, nous on devient les plus forts et c’est l’occasion encore une fois de montrer notre génie et notre créativité, d’une part. D’autre part, j’invite tout simplement les fans de musique constructive, consciente et qui connaissent la musique de Lord Ekomy Ndong à venir célébrer de la musique positive, consciente et constructive avec moi.

 
GR
 

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