Objet d’une interpellation pour le moins musclée dont une vidéo partielle a fait le tour des réseaux sociaux le samedi 23 février, suscitant le tollé de certains mouvements associatifs, Privat Ngomo, responsable général du mouvement souverainiste et anti-françafrique dénommé «The NewPower» ou le Nouveau Pouvoir, a recouvré la liberté en fin de soirée du même samedi. L’homme est connu pour avoir, le 12 juillet 2019, lu un discours devant l’ambassade de France au Gabon, barrant le trafic routier pour interpeler les autorités françaises sur la crise politique au Gabon. Il explique son samedi à travers cet entretien aussi express qu’un café du matin.

Scènes de la vidéo ayant abondamment circulé sur les réseaux sociaux au sujet de l’interpellation de Privat Ngomo par des inconnus. © Capture d’écran/Gabonreview

 

Gabonreview : Que s’est-il passé le samedi 23 février à l’hôtel Hibicus ?

Privat Ngomo, responsable général du mouvement NewPower. © D.R.

Privat Ngomo : Je suis Privat Ngomo, Responsable général du mouvement NewPower, foncièrement souverainiste, ouvertement anti-françafricain et fondamentalement néopanafricaniste. Je suis également le premier Président d’une ONG panafricaine nouvellement créée Organisation Néopanafricaniste de Souveraineté (ONS) et enfin, actuellement, je suis le porte-parole d’une structure ad’ hoc dénommée Fédération des Mouvements Citoyens et Anti-françafricain du Gabon (FMCAG) mise sur pied pour « recevoir » le président français Emmanuel Macron qui est aussi le maître de la Françafrique que nous dénonçons.

J’avais annoncé sur les réseaux sociaux que je ferai une importante déclaration politique en rapport avec la venue au Gabon d’Emmanuel Macron, le samedi 25 février 2023 à partir de 15h30, dans un hôtel de la place. A 15h20 à mon arrivée, je suis interpellé par six agents de la Direction générale des contre-ingérences et de la sécurité militaire (DGCISM ou B2) qui m’exigent, sans convocation, plainte ou mandat d’amener de les suivre. Je refuse d’obtempérer et leur rappelle l’article 1er, alinéa 2 du titre préliminaire des principes et droits fondamentaux de notre constitution. Ils n’en n’ont cure et décident manu militari de me jeter dans la banquette arrière du pick-up blanc, de marque Ford, et de m’entrainer, sans ma volonté, dans les locaux de l’administration du B2. En fait, j’ai été kidnappé, enlevé et cela devant tous les autres clients de l’hôtel Hibiscus, au quartier Louis.

Où les ‘kidnappeurs’ vous ont-ils amené et que s’y est-il passé ?

J’ai posé la question à l’officier de police judiciaire (OPJ) qui m’a interrogé à 21h30 quels étaient les mobiles de mon arrestation. Il faut préciser que j’ai été kidnappé à l’hôtel à 15h25, emmené aux services du B2 à 15h45 environ, et relâché après mon entretien avec l’OPJ. Ce dernier n’a pu me dire les raisons exactes ou les mobiles qui justifiaient cette arrestation illégale. J’ai donc compris que des instructions, à un très haut niveau, ont été données, d’abord pour m’empêcher de faire cette importante déclaration, ensuite pour me mettre en garde à vue afin de casser la dynamique du One Death Summit organisée par notre Fédération contre le One Forest Summit d’Emmanuel Macron et d’Ali Bongo Ondimba. Ils m’ont finalement relâché vers 22h10, à Owendo, près de l’usine Sobraga dans une ruelle sombre et glauque non goudronnée.

Quel était l’essentiel de la déclaration que vous deviez faire ?

Si vous êtes patient, vous serez édifié en même temps que tous les Gabonais et les Africains qui me suivront en direct sur une chaîne panafricaniste, Tempo Africa qui, émet aux Etats-Unis d’Amérique, couvre toute l’Afrique francophone et touche les communautés francophones vivant aux Amérique du nord, centrale et du Sud. Encore un peu de suspense et en fin d’après-midi, ce jour dimanche 26 février 2023, à partir de 16h00, vous accéderez au contenu de mon importante déclaration.

 
GR
 

4 Commentaires

  1. Rembourakinda dit :

    Il paraît que le Gabon est un état de droit… Laissez-moi rire. Chez-nous, on sait dire une chose et en même temps faire le contraire,voilà pourquoi après moult années d’indépendance nous sommes toujours des pays en voie de développement. Vivre au Gabon dans ces conditions est suicidaire pour moi, je n’y ai plus mis les pieds depuis 1980, quel dommage, avec beaucoup de projets à réaliser.

  2. Moussavou Ibinga Jean dit :

    Non M. Ngomo, on ne peut pas être souverainiste et panafricaniste en même temps… Le panafricanisme signifie l’abandon de tout ou partie de sa souveraineté au bénéfice d’une entité plus large. J’ai parfois l’impression que la souveraineté, selon vous, c’est le rejet de la France de la France. C’est une lecture un peu simpliste des choses

  3. AYI dit :

    @Moussavou. Il n’ y a aucune opposition entre la souveraineté et le panafricanisme. Etre souverainiste c’est vouloir la souveraineté pleine et entière de son pays. Le panafricanisme est avant tout un courant de pensée qui s’est enrichi avec le temps et qui prône la reconnaissance des droits du peuple noir, la restauration de sa dignité dans le monde, l’indépendance totale du continent africaines la FEDERATION des Etats africains. Comme vous le voyez, il n’ y a aucune opposition. Tout est centré sur le peuple noir. That’s all.

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