Cri de colère de la chefferie traditionnelle Orungu, à Port-Gentil ! Constatant une exploitation illégale et à grande échelle du sable sur son site de «Mand’Orungu» par des expatriés, elle hurle sa désolation face à la violation des lois minières et interpelle les autorités, notamment sur la destruction de l’environnement.

Ces exploitations sauvages ont provoqué l’avancée rapide de la mer et la salinité des eaux de la mangrove. © Gabonreview

 

Au Gabon et à Port-Gentil en particulier, la demande croissante en sable, produit indispensable à la construction, a causé un boom en ce qui concerne le développement illégal des activités d’extraction. Ce qui participe à la destruction des écosystèmes. Dans le département de Bendjé, sur le site «Mand’Orungu» à plus de 2 kilomètres après le stade Michel Essongué, des marchands illégaux sont pointés du doigt par la chefferie traditionnelle Orungu. Ils sont accusés d’extraction à grande échelle et illégale de sable.

Demande croissante de sable

© Gabonreview

Alertées sur cette activité tentaculaire sur ce site, héritage de la royauté Orungu, les autorités coutumières n’ont pu rien faire si ce n’est constater les dégâts environnementaux. Sur cette partie de la presqu’île de Mandji, existent plusieurs lacs artificiels qui se sont formés. La nappe phréatique a été endommagée considérablement et les sédiments détruits. À un mètre en dessous du niveau initial du sable, c’est la biodiversité qui a été ravagée, faisant place à des traces d’érosion le long du site. Dans le même temps, des arbustes traînent au sol sur la partie pittoresque du paysage.

La prolifération de cette activité est relative à la demande croissante de sable, dont le prix du camion est fixé entre 80 000 francs CFA et 200 000 francs CFA. «Nous avons constaté que des individus viennent massacrer le site en y prélevant du sable. Nous ne pouvons pas accepter cela. Ils ont été convoqués, mais jusqu’à ce jour, personne n’est venue», a dénoncé le conservateur foncier de la communauté Orungu, Mbity Nkezet. Il explique, dépité, qu’un lac artificiel a été formé à l’arrière du site à cause de cette extraction du sable. «On ne peut pas continuer comme ça. Ce n’est pas concevable ! Nous allons saisir les administrations compétentes», a-t-il promis.

Avancée rapide de la mer, salinité des eaux de la mangrove

En termes de conséquences écologiques, l’avancée rapide de la mer, en raison des tonnes de sable prélevées, est visible. La salinité des eaux de la mangrove s’est de même accentuée. Depuis de nombreuses années, les carrières d’exploitation de ce minerai se créent à tous les coins de Port-Gentil et ses environs, sans que cela n’interpelle les autorités locales. L’activité fleurit et le département de Bendjè, la direction provinciale de Mines et Carrières restent muets devant la violation régulière du Code minier. La loi n°017/2014 du 30 janvier 2015 qui régule le secteur minier au Gabon.

Mais aussi, la loi n°007/2014 du 1er août 2014, relative à la protection de l’Environnement sont biaisées au quotidien par des opérateurs économiques véreux, moins soucieux de la préservation de l’environnement. Actuellement, l’objectif est donc de protéger la ville de Port-Gentil contre ceux et celles qui ont développé, dans le noir, leur commerce mal réglementé. D’où le cri d’alarme de la communauté traditionnelle Orungu qui compte saisir la justice, afin que les personnes pointées du doigt répondent de leurs actes.

 
GR
 

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