ExxonMobil et Gabon : un partenariat stratégique pour l’essor du deep water

Le ministre du Pétrole et du Gaz, Sosthène Nguema Nguema, et ses collaborateurs ont eu une séance de travail, le 25 août dernier, avec une délégation d’ExxonMobil. Au terme des échanges, le maître des lieux a indiqué qu’il s’agissait d’une avancée majeure pour le secteur pétrolier gabonais. «ExxonMobil et les équipes du ministère travaillent depuis un bon bout de temps», a-t-il souligné, rappelant les discussions engagées successivement à Washington et à Luanda.

Le ministre du Pétrole et du Gaz, Sosthène Nguema Nguema (cravate rouge – à droite), ses collaborateurs et la délégation d’ExxonMobil, le 25 août 2025, à Libreville. © GabonReview
À la suite des premiers contacts à Luanda (Angola) puis à Washington (États-Unis d’Amérique), une délégation d’ExxonMobil, société pétrolière et gazière américaine, était le 25 août dernier à Libreville. À l’immeuble du Pétrole, elle a été reçue par le ministre en charge du Pétrole et du Gaz, Sosthène Nguema Nguema. S’en est suivie une séance de travail destinée à envisager solidement l’entrée de la société américaine dans l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures au large des eaux profondes gabonaises.
72 % du domaine pétrolier gabonais libre et inexploré

Les délégations posant à l’issue de la séance de travail. © GabonReview
Comme on a pu le constater à l’issue des travaux, le chef de département en charge des Hydrocarbures s’est dit satisfait de la rencontre, estimant que cette coopération «peut laisser penser ou présager la présence prochaine, dans les eaux profondes gabonaises, de la société américaine».
Lors de sa prise de fonction, Sosthène Nguema Nguema avait relevé que 72 % du domaine pétrolier gabonais, surtout en eaux profondes, était libre et inexploré. Le ministère s’est alors donné pour objectif d’attirer des majors internationales capables de développer ce potentiel. «En trois mois, nous avons initié très rapidement ce processus qui consiste à faire la promotion du bassin sédimentaire gabonais», a-t-il rappelé, insistant sur «un fort potentiel que les gens n’ont pas surtout exploité». Cette volonté de dynamiser la production nationale s’appuie sur une stratégie visant à placer les majors reconnues pour leurs compétences et leurs moyens techniques exceptionnels.
Relancer le secteur pétrolier
Le ministre a cependant reconnu l’existence de freins réglementaires ayant jusqu’ici ralenti l’implantation de grandes sociétés dans les eaux profondes du Gabon. «Nous avons reçu des instructions fermes du chef de l’État de rendre ce Code des hydrocarbures, qui va désormais être un Code pétrolier et un Code gazier, très attractif», a-t-il annoncé. Parmi les premières mesures envisagées figure la suppression du «bonus de signature» pour les exploitations en eaux profondes, car ce dispositif constituait, a-t-il indiqué, «la plus grosse pesanteur dans le secteur pétrolier gabonais». Ce geste vise à aligner la fiscalité gabonaise sur les standards internationaux, reconnaissant que le «risque en eaux profondes est très élevé».
Cette réforme législative et fiscale semble porter ses fruits puisque, selon le ministre, «depuis quelque temps, des majors frappent à la porte du ministère et sont intéressées par cette nouvelle vision». La séance de travail avec ExxonMobil s’inscrit pleinement dans ce nouveau dynamisme.
Sosthène Nguema Nguema a insisté sur l’importance d’une approche multidisciplinaire, impliquant «tous les experts gabonais, les sociétés nationales, les ministères de la Planification, des Finances». Ce qui démontre, a-t-il affirmé, «le sérieux que nous accordons aujourd’hui à ce projet d’installer, de relancer le secteur pétrolier».
«Ces sociétés peuvent aller chercher le pétrole à 7000 mètres de profondeur»
Par ailleurs, il a évoqué le défi technologique et financier que représente l’exploitation des eaux profondes. «Ces sociétés peuvent aller chercher le pétrole à 7000 mètres de profondeur.» Ce qui nécessite «un très gros investissement en termes de finances et en termes de technologies», a-t-il reconnu. Mais, a-t-il soutenu, le Gabon ambitionne de suivre l’exemple de ses voisins angolais et équato-guinéens, qui ont su tirer profit de l’offshore ultra profond. «Le Gabon, plus que jamais, est résolument prêt à aller dans le deep water», a-t-il conclu, précisant que cela exigera «des sacrifices, des efforts, aussi bien en termes de fiscalité qu’en termes d’encadrement juridique».
La séance de travail avec les représentants d’ExxonMobil a donc constitué une étape clé dans la stratégie gabonaise d’attractivité pour les majors, mais aussi une promesse d’accélération pour la production pétrolière du pays dans les années à venir.

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