Après la présentation, le 7 mai, par les chercheurs et tradipraticiens, d’un médicament pour le traitement du Covid-19 dans le pays, le Comité en charge de la riposte contre cette pandémie dans le pays a appelé à la prudence. Le Gabon ne disposant d’aucun protocole thérapeutique national, le Copil se méfie de ce produit qui ne présenterait pas toutes garanties. Il dénonce une persécution de plus contre le gouvernement.

Le Copil émet des réserves quant à l’efficacité de la Fagaricine. © Laboratoires TBC

 

Interrogé sur la recevabilité de la Fagaricine par le comité en charge de la riposte contre le Coronavirus au Gabon, le porte-parole du Copil a décliné une réponse littéralement négative, le 7 mai : «Pour ce qui est de la Fagaricine, nous sommes pour les initiatives locales. Mais l’OMS dit OK pour les initiatives locales à condition que cela se fasse selon les règles de respect normatif en matière de recherches médicinales». Le pays, comme l’a souligné le Premier ministre Julien Nkoghé Békalé, ne disposant pas de protocole thérapeutique national, aurait donc besoin du quitus de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), pour mettre en branle un protocole, conformément à une procédure à suivre. «Donc si on découvre un médicament, il faut faire des essais conformément à la norme de recherche», a rappelé Guy-Patrick Obiang.

Pour le Copil, la recherche dans le cadre de la Fagaricine doit être approfondie. «Ce n’est pas tout de donner un médicament qui soigne la toux ou la fièvre. La pharmacopée doit être capable de dire comment ce médicament agit au niveau du rein», a souligné Guy-Patrick Obiang non sans formuler quelques interrogations. N’y-a-t-il pas de risque d’insuffisance rénale ou d’insuffisance hépatite ? Y-a-t-il des effets sur le sang ? «Si toutes ces informations sont données au Copil, pourquoi nous n’encouragerons pas l’initiative gabonaise ? Nous disons tout simplement que nous devons être prudents», a-t-il insisté. «C’est cette prudence qui fait que le gouvernement ait choisi un protocole thérapeutique qui a été étudié d’abord chez les animaux», a-t-il ajouté.

«Persécution du gouvernement» et précisions des chercheurs Gabonais

Selon le porte-parole du Copil, les praticiens de la médecine traditionnelle assurent disposer de médicaments qui permettent de soulager la douleur, mais qui, croit-il savoir, ne soignent ni ne guérissent pas pour autant le Covid-19. «Donc, attention, soyons prudents», a-t-il lâché. «Nous avons l’impression que chaque fois qu’il y a de la nouveauté en matière de Covid, les gens persécutent le gouvernement», s’est-il emporté. «Nous avons aujourd’hui un médicament qui nous a permis de guérir plus de 110 personnes. Dites-nous que ce médicament pose problème aujourd’hui», a-t-il ajouté visiblement agacé. Pour Guy-Patrick Obiang, au Gabon il faudrait se limiter à une approche sur la base de l’efficacité du protocole thérapeutique du Dr Raoult aujourd’hui normé sur le plan international. «C’est vrai que nous voulons encourager la Fagaricine qui est le médicament du Dr Pyebi mais nous disons tout simplement qu’il continue son approche avec beaucoup de sérénité», a-t-il dit.

A en croire Guy-Patrick Obiang, si le Premier ministre demandait aux praticiens de la médecine traditionnelle de se réunir, c’était autour de l’’Institut de pharmacopée et de la médecine traditionnelle (Iphametra). Or, ce ne serait pas le cas. Les chercheurs se sont réunis au sein du Centre gabonais de recherches en éthique de santé (Cegares). Au cours de leur présentation de la Fagaricine le 7 mai, ils appréhendaient déjà la réponse du Copil en assurant que la recherche n’est pas encouragée. «Le Pr Donatien Mavoungou a été traité d’empoisonneur», a déclaré le directeur de recherche en philosophie de la médecine et de l’éthique médicale comparée, Simon Pierre Mvome Ndong. «Pyebi n’ayant pas trouvé des solutions dans son pays est allé en France. Et c’est en France que le produit a été testé en laboratoire», a-t-il indiqué.

Pour ces chercheurs, la Fagaricine reste une solution à court terme dans le cadre de la riposte au Gabon. «Vous ne pouvez pas demander aux gens une chose et son contraire. Quand ils vous amènent le fruit de leurs recherches, vous vous asseyez dessus», a dit Simon Pierre Mvome Ndong indiquant que le Cegares travaille au niveau national et international avec la participation de la France, Ouagadougou et Madagascar. «C’est dans ce circuit que le recherches du Dr Pyebi a été réalisé. Sa trajectoire est la même que celle du congolais avec le Covid Organics», a-t-il signalé.

 
GR
 

12 Commentaires

  1. Serge Makaya dit :

    La parole de l’OMS est parole fond de VÉRITÉ ? Autrement dit, aujourd’hui si l’OMS demande de vacciner toute la population gabonaise, vous obeirez ? A Ntare Nzame !!!

  2. Steed dit :

    Tout d’abord un grand bravo à toutes les personnes qui se démènent pour trouver une solution au plus grand défi scientifique de notre survie à ce jour que constitue la riposte au COVID19.

    Une question au COPIL : Selon les prémisses de votre argumentaire de rejet, rien ne devrait vous autoriser à utiliser la chloroquine. Elle est certes connue comme molécule ANTIVIRALE, mais son champ d’application actuel est nouveau.
    De même, cette substance est réputée vénéneuse par l’organisme de certification du pays qui vous sert de modèle.

    Devons nous comprendre que votre refus est simplement dogmatique?? Et que les
    Chercheurs locaux sont à l’avance condamnés pour proposer une solution qui arrachera le pain à la bouche de vos laboratoires de reference?

    Ou bien sagit il d’un alignement immodéré sur les instructions de vos maîtres à penser qui vous retire toute désir d’expérimenter autre chose que ce qu’ils préconisent?

    Votre discours n’est pas scientifique. Il faudra nous dire les choses clairement.

    Vous avez ouvert une porte à la Chloroquine qui est pourtant caractérisée comme une substance vénéneuse.

    Mais vous refusez d’offrir l’espace d’essai à un produit local non caractérisé de vénéneux par les mêmes canons que vous utilisez vous vous-même.

    Quel est votre problème ? S’agit il d’un complexe d’infériorité qui vous amène à inférer négativement sur vos propres ressources locales et à leur fermer toute porte quand à la démonstration de leurs promesses?

    Car, si tel est le cas, autant vous le dire tout de suite, vous devez dégager très vite!!!!

    Ça suffit cet alignement stupide et indigne, en décohérence totale avec vos propres clés de raisonnement inductifs.

    • bill ngana dit :

      Curieuse coïncidence : le Pr Donatien Mavoungou (Paix à son âme) avait été trouvé mort quelques semaines seulement avant le débarquement du Coronavirus au Gabon. Alors qu’à l’international, ce brillant chercheur gabonais était accueilli chaleureusement, au Gabon, chez lui, il était traité de tous les mauvais noms. A entendre le porte-parole du Copil, on croirait ainsi que tous les Gabonais qui se dévouent à la recherche ne sont pas sérieux. C’est dommage que les choses soient ainsi. A mon humble avis, le Copil aurait dû commencer lui-même par se montrer sérieux, en demandant un temps de réflexion durant lequel il aurait usé de son autorité et de ses immenses moyens techniques et financiers, pour mettre au point un protocole de recherche et tester cette Fagaricine ou un autre produit. Quoique l’on sache déjà, même si c’est un autre sujet, que ce médicament est déjà breveté et vendu en pharmacie au Cameroun voisin depuis de longues années. L’OMS, auquel le Copil se réfère aujourd’hui, avait déclaré hier que le médicament malgache, mis au point par un congolais, n’était « pas bon ». Si le Copil agit comme l’OMS, c.à.d s’appuyer sur les grands laboratoires pour empêcher l’apparition sur le marché ou la mise au point de nouveaux médicaments par des chercheurs inconnus, on va attendre longtemps encore la reconnaissance d’un produit viable issu de nos « petits » pays. La question est de savoir : le Copil gagne quoi là-dedans ? Des Gabonais meurent ; les soigner avec un produit peu rassurant ou les condamner définitivement à leur triste alors qu’on dispose pourtant d’un produit supposé capable de leur éviter ce triste sort, on voit ce que choisit le Copil. Alors, vous vous étonnez que les Gabonais ne vous fassent pas confiance ?

  3. Endundu dit :

    Mais diantre!!! Nous sommes dans quel pays? Le Copil doute du médicament trouvé par des scientifiques et tradithérapeutes du Gabon ? A quand la réconnaissance de nos capacités et valeurs ? Vous aussi. Oooooh.

  4. Julien N'goua dit :

    Voilà pourquoi nous n’allons jamais progresser. Parce que vous avez fait de la race blanche le symbole de la vérité, et de la race noire le symbole du mensonge. La race blanche à finit par vous convaincre que tout ce que vous faites est négatif, et que tout ce qu’ils font est positif.

    Quand nous étions enfants, au catéchisme on avait un livre où le diable était dessiné en noir. Je ne vous cache pas combien de fois, enfant, j’étais sidéré par ces images. Et quand je posais la question au prêtre qui faisait le cours de catéchisme, sa réponse étaient bien évasive. Et nous étions toujours mal à l’aise avec celà. Il est temps que ça cesse cette mascarade.

  5. don corleone dit :

    Allons-y doucement

  6. Maroga Guy dit :

    Ai je mal compris ou non? la Fagaricine n’est pas déjà un produit homologué et qui est sur le marché?? ses effets secondaires sont donc connus et estimés supportables !!!!! bien évidement que l’homologation a été faite des pathologies autres que le Covid-19!
    Si tel est le cas c’est quoi le protocole qui serait différent que celui de la chloroquine …quand on sait tout le remoud qu’il y a eu autour des premières annonces du professeur Raoul!!!

    Ayez des Couilles, diantre!!!

    Merci d’éclairer ma lanterne sur la fagaricine svp!!!

  7. MONSIEUR A dit :

    Tout simplement PATHETIQUE!!!!

    Par cette réponse, le COPIL vient de me convaincre définitivement que nous sommes encore sous domination coloniale. Dans les domaines scientifique et technique, personne ne détient le monopole de la vérité.

    Pourquoi attendre l’OMS alors que les Gabonais sont entrain de mourir???

    Pourqoui attendre l’OMS pour tester et valoriser nous mêmes notre pharmacopée???

    Est-ce que l’OMS vous donne des autorisations pour aller voir nuitamment ces mêmes tradipraticiens pour vos besoins professionnels et santé???

    Non, Non et NON. L’OMS n’est pas DIEU. Vous avez les mêmes niveaux d’études que les gens de l’OMS. Encourageons nos recherches Scientifique et Technique GABONAIS…

  8. Léon dit :

    Il faudrait bien poser le débat sur l’espace médiatique. Les jours à venir nous mettrons face à la réalité. Prendre le risque de subir l’hécatombe, avec des nouvelles infections, de nouveaux morts et les répercussions sur la vie sociale et économique du pays, sans oublier la possibilité d’un confinement total du territoire. Où prendre le risque de se mettre à dos l’OMS et compter sur la richesse de la pharmacopée gabonaise pour sauver les vies en danger. Aux députés du Gabon et aux sénateurs, ayez des couilles.

  9. Mangongui dit :

    Désolé dirigeants de ce pays. Quand je pense que tous les week-end vous etes chez moi à Mitzic, à Ekobé etc….. C’est OMS qui a validé ces bains nocturne?
    Testé la fagaricine c’est tout.
    Merci.

  10. Wilsatr dit :

    OMS organisation des lobbies parmi lesquelles la fondation Bill et Melinda gate. Comment L’OMS peut-elle favoriser la recherche locale s’ils savent qu’ils sont perdants si celle si prospère?. Parmi toutes les recherches locales qui ont été faites en Afrique qu’elle est celle qui a été approuvée par l’OMS? Aucune tout simplement et ceux sont eux qui refusent l’utilisation de la chloroquine car elle coûte moins chère à cause du vaccin qu’ils veulent à tout prix imposé et dont le prix serait à leur bénéfice. Félicitations aux chercheurs gabonais.

  11. Ikobey dit :

    Est ce que l’on peut mettre un médicament en vente qui n’aurait fait la preuve de son efficacité et sa non dangerosité ?. Pour cela il faut appliquer un protocole d’essais cliniques, c’est la rigueur scientifique.
    Est-ce parce que l’on est Gabonais que l’on peut se passer de prendre toutes ces précautions ?. Je refuse, pour ma part, de servir de cobaye !

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