Libreville accueille depuis ce lundi 13 mai, à l’initiative de l’Organisation africaine des institutions supérieures de contrôle des finances publiques (Afrosai), avec le concours de l’Union africaine (UA) et de la coopération allemande), l’atelier sur «la revue des rapports nationaux de la réunion préparatoire d’audit régional coordonné sur les flux financiers illicites (FFI)». Le rendez-vous de la capitale gabonaise à laquelle prend part la Cour des comptes est l’ultime étape d’un processus débuté en juillet 2022. Il doit permettre de s’assurer que les observations dans les rapports sont documentées, explicitées et accompagnées des recommandations pratiques pour les pays pour lutter contre ce fléau.

Les officiels présidant l’ouverture des cinq jours de travaux de l’Afrosai à Libreville. © GabonReview

 

Les experts et représentants des Cours des comptes des pays membres de l’Organisation africaine des institutions supérieures de contrôle (ISC) des finances publiques (Afrosai) sont réunis à Libreville, ce lundi 13 mai, dans le cadre de l’atelier consacré à «la revue des rapports nationaux de la réunion préparatoire d’audit régional coordonné sur les flux financiers illicites». Unis dans la lutte contre les flux financiers en Afrique, à travers le projet d’audit coordonné sur les FFI, ils devront également se pencher sur l’«audit du cadre législatif, réglementaire et institutionnel de la mobilisation des recettes fiscales».

Les travaux ont été ouverts par le représentant du Premier président de la Cour des comptes, Alain Christian Iyangui, empêché. Le doyen de cette institution, Pierre Maganga-Bakita, a en effet rappelé que «l’Afrique perd chaque année environ 88,6 milliards de dollars US, en raison de la fuite illicite des capitaux». «Ce qui équivaut à 3,7 % du Produit intérieur brut (PIB) du continent», a-t-il dit, citant un rapport de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) de 2020.

Cet atelier critique est donc destiné à l’examen des projets de rapports d’audit presque finalisés, de chaque ISC, et entamer ensuite la discussion et la préparation du rapport d’audit final consolidé sur les flux financiers illicites (FFI). Toute chose devant apporter une réponse adéquate aux différents gouvernements confrontés à une raréfaction des ressources.

Pour le représentant du Premier président de la Cour des comptes, «les flux financiers illicites entendus comme les transferts transfrontaliers des capitaux issus d’activités illicites tels que l’optimisation fiscale agressive, l’érosion de la base imposable, la corruption méritent une attention particulière des gouvernements».

Auditeur général adjoint du Kenya, Fredrick Odhiambo, a souligné que cette semaine chargée permettra de fouiller dans «les différents rapports nationaux pour identifier les tendances, défis et opportunités au sein de chaque pays et harmoniser les approches utilisées pour garantir un rapport d’audit complet qui reflétera véritablement, l’ampleur et la nature des FFI dans notre région». Le Kényan ajoute qu’ils auront à examiner les versions presque complètes de ces rapports d’audit nationaux «pour garantir leur cohérence avec les critères, pistes de réflexion et objectifs contenus dans le plan d’audit et s’assurer que les recommandations s’attaquent efficacement aux causes profondes des lacunes observées». «Je vous encourage à participer activement et à vous engager dans le dialogue constructif», a-t-il recommandé.

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«L’enjeu est important»

Président de chambre à la Cour de Compte du Gabon et chef de mission de l’équipe gabonaise, Alex Euv Moutsiangou, a fait savoir que «l’enjeu est important». «Il faut donc une stratégie pour limiter la sortie de l’argent de nos pays, de notre continent parce que cet argent peut servir pour notre développement. C’est-à-dire construire des écoles, des routes, des hôpitaux, à permettre à nos pays de se développer», a-t-il fait savoir.

Le rendez-vous de Libreville fait suite à de précédentes réunions depuis 2022. «Nous sommes dans un processus d’audit. Nous avons eu des réunions qui ont porté sur la planification de la mission d’audit, sur l’évaluation des constatations. Nous sommes là maintenant pour parler du contenu des rapports», a-t-il précisé. Les experts vont les passer en revue pour s’assurer que les observations sont documentées, explicitées et accompagnées des recommandations qui soient pratiques pour les pays. Toute chose devant leur permettre de mobiliser plus de recettes et faire face à la demande sociale extrêmement importante dans tous les pays africains.

Pendant les cinq jours de travail, les participants devront également se pencher sur l’«audit du cadre législatif, réglementaire et institutionnel de la mobilisation des recettes fiscales».

 
GR
 

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