Plus de 4000 dossiers de fonctionnaires sont en attente de régularisation au ministère du Budget. Leur traitement est très lent en raison de la prudence budgétaire observée par le ministère. Véhiculées par des syndicalistes, des allégations de corruption et de préférences accordées à certains fonctionnaires sont dénoncées en off. Elles font état d’une mafia dans les rouages de la Fonction publique et du Budget, avec une inégalité de traitement entre les fonctionnaires ordinaires et ceux proches des autorités.

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Plus de 4000 dossiers de fonctionnaires sont en attente de signature au ministère du Budget pour régularisation (avancements automatiques, recrutement, reclassements…). Ce ministère montre peu d’empressement pour traiter ces dossiers au motif que «la masse salariale pourrait en subir une hausse»…

Il pourrait s’agir d’une criminalité organisée, avec deux gangs : celui du boulevard Triomphal (Fonction publique) et celui de l’avenue Rose-Francine Rogombé (Budget). À la bouche, toujours la même rengaine : «Nous avons un accord avec le FMI qui ne nous autorise pas d’excès ; d’où cette prudence budgétaire que nous observons», comme l’a indiqué à notre rédaction un responsable de la Solde. Cela expliquerait aussi pourquoi l’arrimage des pensions-retraites au nouveau système des rémunérations se fait, depuis 2015, avec le pied sur le frein. Cependant, «Tout va lentement lorsqu’il s’agit de Gabonais lambda», rétorque un leader de centrale syndicale.

«Mais, dès lors qu’il s’agit des responsables des deux ministères (Fonction Publique et Budget), toutes ces précautions sont ignorées. Ils se sont, pour la plupart, fait établir des changements de corps en devenant inspecteurs généraux des Finances pour avoir la retraite à 65 ans !», ajoute le chef syndicaliste.

C’est le cas du directeur général de la Fonction publique, Édouard Mfoula Mbome. Trois à quatre mois après son arrivée au ministère de la Fonction publique, son texte d’inspecteur général des finances, ainsi que celui d’autres directeurs généraux et directeurs ont été rapidement signés. «Mfoula Mbome est le chef de file de ce gang situé au boulevard Triomphal, de cette caste qui a pris le contrôle de l’ensemble de l’appareil administratif et qui recherche tous les avantages dont ils peuvent bénéficier», renseigne le même leader syndical. Un vrai scandale d’Etat sur lequel les inspecteurs généraux de services ou les services compétents devraient jeter un regard.

Le deux poids-deux mesures, toujours en vigueur

Cette disparité entre dossiers à examiner montre bien qu’une mafia s’est progressivement installée dans les rouages du réseau Fonction publique/Budget. Le ministre de la Fonction publique a toujours laissé faire. Mais, sur les dossiers de fonctionnaires lambda, elle évoquera toujours la «prudence budgétaire».

Très permissive, Madeleine Berre est aussi connue pour ses largesses à ses proches. Un grand nombre d’entre eux auraient été intégrés à la Fonction publique, en dépit de toutes les mesures de restriction prises par le gouvernement depuis 2015 : pas de recrutement, pas d’intégration, pas d’avancement. Mais certains, parmi ses proches, arrivent à passer entre les mailles du filet.

Pendant ce temps, de nombreux fonctionnaires attendent un avancement depuis 2016, 2017 ou 2018. Des promotions entières (2017, 2018) de l’ENS et de l’ENI attendent, en effet, les arrêtés d’intégration à la Fonction publique. Le deux poids-deux mesures est toujours en vigueur au boulevard Triomphal et à l’avenue Rose-Francine Rogombé.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. CYR Moundounga dit :

    Bjr. Moi je dit toujours, apres avoir dénoncé on fait quoi ? Amen.

  2. Paul Romain BUSSAMB BU BOUSSOUGOU dit :

    Derrière ses airs de garçon bien élevé, Mfoula Mbome serait donc comme ça ?

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