Livrant son sentiment sur l’état du football national, le défenseur des Panthères et du CF Mounana ne cache plus son envie de changer de vie, d’aller exprimer ses talents sous d’autres cieux.

Aaron Appindangoye (N°2), lors du match de la Can 2015 contre la Guinée Equatoriale. © AFP/Getty Images

Aaron Appindangoye (N°2), lors du match de la Can 2015 contre la Guinée Equatoriale. © AFP/Getty Images

 

Un pays ne peut prétendre au statut de grande nation de football sans un championnat local suffisamment développé et relevé. C’est peut-être cet aspect qui manque cruellement aux Panthères, récemment éliminées de la Coupe d’Afrique des nations. Professionnalisé il y a deux saisons, le championnat national de football ne l’est que de nom. Alors que l’essentiel des championnats de football ont amorcé leur phase retour, celui du Gabon, comptant pour la saison 2014-2015, n’a toujours pas démarré, faute de moyens. Comptant parmi les deux seuls internationaux à évoluer au pays, Aaron Appindangoye ne cache plus son intention d’aller faire valoir ses talents sous d’autres cieux. «Pour que les Gabonais aient envie de rester au pays, il faudrait déjà que le niveau de notre championnat s’améliore. Et aussi que nos clubs puissent nous assurer des salaires avec des sommes pas très loin de celles que l’on pourrait gagner en Europe», dit-il dans les colonnes du journal Le Monde. «Mon objectif est de sortir moi aussi du Gabon. Ça fait quand même pas mal d’années que je joue ici et le rêve de tout jeune football africain, c’est de s’expatrier», poursuit-il.

Evoquant les déboires du championnat national de football, le sociétaire du CF Mounana laisse transparaître son désarroi. «Cette saison, c’est encore plus compliqué que d’habitude : alors qu’il devait reprendre en septembre dernier, il y a cinq mois, notre championnat national n’a toujours pas redémarré», explique-t-il. «Depuis la rentrée, nos clubs ne font que des matchs amicaux entre eux», ajoute-t-il. Le joueur de 22 ans déplore que le public local ne soit vraiment intéressé que par les performances de la sélection nationale. «Au Gabon, le football est le sport numéro un, aucun sport ne passe avant. Mais je suis au regret de constater que les gens s’intéressent surtout à notre équipe nationale», déplore-t-il, ajoutant : «Quand les Panthères jouent au pays, que ce soit à Libreville ou en province, à Bitam, on fait le plein à chaque fois. Alors que pour des matchs entre clubs, il n’y a pas beaucoup de monde au stade. Même pour des matchs de première division, ils sont à peine une centaine de supporteurs en tribunes. Et parfois encore moins».

Dans ces conditions, comment un joueur en manque de compétition-t-il pu être sélectionné pour la Can. Le défenseur explique que sélectionneur avait demandé à plusieurs locaux de faire un stage avec lui, pour tester leur niveau. «Finalement, il n’a retenu que deux joueurs : moi-même et un autre de mes coéquipiers», affirme-t-il.

 

 
GR
 

4 Commentaires

  1. gabon tchouoooo dit :

    Le vent nuisible de l’émergence n’épargne rien ni personne ! Ne laissant sur son passage que déceptions, déboires, déconvenues, déchéances, médiocrité,…

  2. rodrigue dit :

    … désillusions, promesses, médiocrité, résignation,…

  3. le puant dit :

    Mon petit , si tu as des propositions interessantes venant de l’etranger , n’hesite pas .

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