S’il y a une levée de boucliers ces dernières semaines pour fustiger la qualité du service public de l’eau et de l’électricité fournie par la Société d’électricité et d’eau du Gabon (SEEG), ses responsables font remarquer, de leur côté, que les fraudes à elles seules occasionnent d’énormes pertes financières, plombent les performances et les programmes d’investissement de cette entreprise. On invoque des pertes circonscrites entre 30 et 50 milliards de francs CFA par an sur les réseaux d’électricité et d’eau.

Parmi ces compteurs figurent certainement des branchements inopportuns. © GabonReview

 

Alors que le service public que l’eau et de l’électricité est de plus en plus décrié à travers le territoire national, et que le gouvernement de la Transition a instruit la Société d’électricité et d’eau du Gabon (SEEG) de préconiser la distribution d’eau potable, dans le Grand Libreville, via des camions cubitainers, il est de bon aloi de rappeler que lors d’une conférence de presse début-janvier, le top management de la SEEG avait fait savoir que la structure perdait entre 30 et 50 milliards de francs CFA, par an, au titre des fraudes sur les réseaux de distribution, autant de l’eau potable que de l’électricité. 

S’exprimant sur la situation, le directeur général de la SEEG, Joël Lehman Sandoungout, indiquait : «nous faisons face à une fraude massive, voire endémique sur nos réseaux de distribution d’eau potable et d’électricité, tant à Libreville qu’à l’intérieur du pays». Ce qui lui avait renchérir que «les branchements pirates font perdre à la SEEG entre 30 et 50 milliards de francs CFA».

Toute chose contribuant à asphyxier le secteur, plombant les programmes et les projets d’investissement de la SEEG, mais surtout l’amélioration du service au client. Dans ce contexte, le directeur général avait fait noter que cette lutte contre avec les branchements pirates est obligatoire, car la fraude coûte cher et nuit gravement à la réputation et à la rentabilité de tout le secteur. «Elle constitue une menace grave pour l’atteinte des objectifs de développement économique et social du pays», soulignait-il.

Début-janvier, face à l’ampleur du phénomène et son impact sur le consommateur, au final, la SEEG a engagé des missions de contrôle en vue de débusquer les indélicats. Opération de contrôle des installations, de mise en conformité des branchements d’électricité et d’eau potable et de recouvrement des impayés dans le Grand Libreville, elle a permis, en seulement trois jours, de dévoiler 209 installations frauduleuses sur 780 branchements contrôlés.

La plupart des usagers, en situation illicite, avaient branché leur câble ou leur tuyau d’eau directement au réseau et sans compteur. De même, des cas de compteurs trafiqués avaient été notés.  Pour se défendre, les fraudeurs et voleurs invoquent régulièrement «l’incapacité de la SEEG à combler de manière quantitative et qualitative la demande en eau et électricité à travers le pays». 

 
GR
 

4 Commentaires

  1. DesireNGUEMANZONG dit :

    Je n’avais même pas 10 ans que cette culture du trafic des compteurs d’eau et d’électricité existait déjà. Il est de bon aloi de dénoncer cette situation. La répression est tout aussi efficace. Tout agent de la SEEG impliqué dans un trafic doit être licencié. Tout gabonais se branchant illicitement dans un réseau aura une amende de 50000 Fcfa. Il faut en finir avec la culture des « petits arrangements » qui plombe la gestion stratégique de cette société. La SEEG fait partie du patrimoine national. Elle doit continuer à exister. Aidons-la.

    Une règle en finance, on ne peut pas dépenser l’argent qu’on a pas. Pour investir, il faut des sources de financement. Si les clients ne règlent pas leur facture, alors l’entreprise ne peut pas payer ses fournisseurs et investir dans le renouvellement des équipements.

    En plus dénoncer les petits clients, il faut aussi dénoncer les grands clients qui ne règlent pas leurs factures d’énergie et d’eau. Et en publier la liste. Aux Etats-unis, c’est une pratique courante: on l’appelle « Name and Shame » traduit en français par « mise au pilori ». Dorénavant, la liste des gabonais qui trafiquent sera publié. Toute comme des entreprises qui ne règlent pas leurs factures (État y compris).

    Monsieur le PDG, faites preuve de courage non pas en dénonçant un système (on le connaît déjà), mais en publiant la liste des indélicats et contrevenants.

    La SEEG n’est pas le père Noël. Produire de l’énergie et de
    l’eau et la distribuer à un coût. Si cette entreprise ne peut même pas atteindre son seuil de rentabilité (bénéficie =0), alors elle est appelée à disparaître. Ce que nous ne souhaitons pas. Pour restaurer les institutions, il faut faire preuve de patriotisme. Payer ses factures, c’est un acte patriote. Le changement de mentalité, c’est maintenant !

  2. Desiré dit :

    C est un vrai sac de noeuds. Et avec un management qui ne sait pas si l entreprise a à faire face à 30 milliards de fraude ou 50 milliards, (près du simple au double ), il n’est pas très compliqué dans l analyse de comprendre que e dame seeg est tout près de la noyade .

  3. Hermann O. dit :

    La SEEG gagnerait à lorgner également du côté de ses propres agents véreux. C’est un secret de Polichinelle. La quasi totalité de ces branchements illicites se font avec la complicité des agents de la SEEG.

  4. La SEEG est aussi responsable de tous ses problèmes.Tu payes les unités de 13000 tu ne consommes que pour 11.000 le reste va dans les taxes Ex : Tva, CSE COM etc… la hausse du prix du kilowatts est un problème qu’il faudrait revoir. Le compteur Edan coûte cher. Dans un pays comme le notre il devrait coûter 50.000 pas plus,même lorsque tu commandes un compteur,il faut attendre 1 siècle pour l’avoir et il faut miser, on est obligé d’utiliser un seul compteur parfois à 4, il supporte beaucoup de charge et les unités finissent vite… Franchement ELLE encourage les gens à voler. La SEEG nous vole, c’est nous qui payons ses charges à l’état….

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