Entreprise de logistique, Peschaud Gabon est au cœur d’une controverse médiatique et fait face à une fronde sociale exprimée sur les réseaux sociaux. Des vidéos virales et le contexte économique difficile mettent en lumière une situation complexe. Se défendant face aux allégations de mauvais traitements par ses employés, la direction dénonce une manipulation syndicale et s’efforce de désamorcer les tensions.

Edouard Sanguinetti, directeur résident de Peschaud Gabon, dénonce l’instrumentalisation dont son entreprise serait victime, malgré l’instauration d’un dialogue constant. © GabonReview (Montage)

 

Le groupe Peschaud Gabon, acteur de la logistique terrestre, fluviale et maritime au Gabon, est en proie, depuis quelques semaines, à une fronde sociale s’exprimant de manière virulente sur les réseaux sociaux. Au cœur de cette histoire se trouvent des vidéos virales, des allégations de mauvais traitements et des tensions syndicales, le tout exacerbé par un contexte économique difficile. Trois vidéos montrant des employés se plaignant de mauvais traitements ont, en effet, été massivement relayées et visionnées sur les réseaux sociaux.

Interrogé sur cette crise, Edouard Sanguinetti, directeur résident de Peschaud Gabon, dénonce l’instrumentalisation dont son entreprise serait victime, malgré l’instauration d’un dialogue constant : «On crée de l’instrumentalisation sur notre personnel et qui s’est levé sur la base de discours populiste», explique-t-il. Les troubles seraient orchestrés par «un syndicat extérieur à l’entreprise, qu’on ne connaissait pas auparavant». Ce syndicat parvient, grâce à «des discours populistes», à mobiliser les mécontentements. Une vingtaine d’employés se seraient montrés particulièrement réceptifs à ces discours contestataires, alors même que les procès-verbaux de conciliation, datant du 02 novembre dernier, font foi d’une volonté de régler certaines affaires en internes .

Justifiant cette montée soudaine des revendications, M. Sanguinetti rappelle le contexte économique dégradé que traverse le Gabon depuis plusieurs années : «On sort de dix ans de crise, d’abord pétrolière en 2015, qui a duré jusqu’en 2018 et qui a été très rapidement suivie de la crise Covid», explique-t-il. À cela s’ajoute désormais l’inflation mondiale qui pèse nécessairement sur le Gabon. «On subit une inflation internationale assez conséquente et impacte, évidemment, l’économie de l’entreprise», précise le directeur de Peschaud Gabon.

Ce contexte économique difficile a des répercussions sur l’activité du groupe Peschaud qui reconnaît traverser des «problèmes d’entreprise». Mais la direction de Peschaud Gabon assure dialoguer régulièrement avec les instances représentatives du personnel, ainsi qu’avec les syndicats traditionnels. Jusqu’à présent, «on a un dialogue extrêmement serré avec nos équipes, réguliers, cordial et qui s’est montré très efficace jusqu’à aujourd’hui», affirme Edouard Sanguinetti.

Si le directeur résident de Peschaud Gabon s’efforce de minimiser la portée des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, il n’en brosse pas moins les contours, notamment le contexte professionnel de leurs auteurs. Soutenant que ces vidéos ne racontent pas l’histoire complète, il indique que premier employé filmé, touchant par ses propos, est en réalité un homme aux prises avec d’énormes problèmes personnels, dont une maladie grave, et il est sur le point de prendre sa retraite. L’entreprise a pris des mesures pour l’aider, mais cela n’a pas empêché d’autres vidéos de surgir.

Le deuxième employé, un nouvel arrivant dans l’entreprise, a accusé Peschaud Gabon de manière virulente. Remettant en question leur crédibilité, M. Sanguinetti qualifie ses allégations de «calomnieuses et fallacieuses». Le troisième employé, qui avait disparu de l’entreprise pendant des mois après un incident sur un site, est réapparu pour participer à cette controverse, exposant dans la foulée un des clients majeurs de l’entreprise.

Malgré ces attaques venues de l’extérieur, Edouard Sanguinetti affirme que Peschaud Gabon reste concentré sur son efficacité opérationnelle et la performance de ses équipes, notamment par un effort de formation continue. Selon lui, le groupe gabonais demeure fondamentalement attaché au dialogue social apaisé. Les prochaines semaines diront si cette approche permettra de désamorcer les tensions.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Jean Jacques dit :

    Le pays est déjà dans les mains des cancres, les cyniques, menteurs, les affamés leS criminels, les fangs en tête, les faux opposants, le machin de société civile.

  2. Ango Nicolas dit :

    Un discours de déniement insensé du directeur de Peschaud. Il parle de campagne de dénonciations venues de syndicat extérieur, parler des causes de ces revendications, telles, les conditions de travail, les salaires, les changements de statuts professionnels et.. un discours vide, des explications et propos, farfelues et désobligeants, qui prouvent le peu de respect de cette société, comme tant d’autres au Gabon, pour le ses employés, surtout nationaux.u

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