L’association SOS prisonniers Gabon a répertorié au cours de ses visites de terrain à la prison centrale de Libreville, 18 détenus dont les peines ont expiré, ou déclarés non coupables, actuellement maintenus à la maison d’arrêt de la capitale.

‘’Sans-Famille’’, la maison d’arrêt de Libreville. © Gabonreview

 

L’association SOS prisonniers Gabon a interpellé le 11 juin le ministre de la Justice, chargé des Droits de l’Homme, Erlyne-Anthonela Ndembet-Damas sur la situation de 18 détenus de la prison centrale de Libreville dont les peines ont expiré, ou déclarés non coupables. Dans sa requête, l’ONG a joint une liste sur tableau de ces prisonniers sur laquelle y figurent leurs noms, leurs dates de mandats de dépôt, leurs motifs d’incarcération, leurs dates d’audience, leurs peines, et enfin une colonne observation, notant depuis quand le détenu aurait dû sortir de prison.

«Madame la ministre, si ces personnes qui ont déjà été jugées et ont purgé leur peine ne sont pas maintenues pour une autre cause en prison, je vous prie de bien vouloir instruire le Parquet de la République de bien vouloir procéder à leur libération immédiate», a sollicité SOS prisonniers Gabon, pour qui, ces détentions sont abusives.

Selon SOS prisonniers Gabon, cette situation serait due à un manque de suivi administratif à savoir, le manque de résultats d’audience au Greffe de la prison, et l’absence de communication de l’ordre de mise de en liberté du parquet de la République. S’interrogeant sur l’absence d’humanité et de conscience professionnelle des agents de l’administration judiciaire et pénitentiaire, au regard de cette situation, qui semble loin d’être un cas isolé dans les prisons du Gabon, l’ONG rappelle, que «lorsque l’État prive une personne de liberté, il lui incombe de veiller sur elle, y compris à la gestion de son dossier. Les administrations judiciaires et pénitentiaires et les autres autorités publiques chargées de la détention doivent veiller scrupuleusement à la légalité du titre de détention du détenu. Mais, malheureusement, on constate que la gestion de certains dossiers des détenus de la prison centrale de Libreville est faite avec une légèreté sans pareille».

Profitant de cette situation, l’ONG a sollicité d’Erlyne-Anthonela Ndembet-Damas un changement dans la pratique de la recherche des décisions ou des résultats d’audience au Tribunal qui consiste à payer 10.000 FCFA par année. Par exemple, si on a besoin d’une décision ou d’un résultat d’audience de 2015, il faudra débourser la somme de 60.000 FCFA, par rapport à l’année 2021.

«Il s’agit d’une loi non écrite au palais de Justice. Cette exigence de paiement est inscrite nulle part, et est contre-productive car elle fait partie de tout ce qui accentue la surpopulation carcérale. Il faudrait que le parquet de la République ou le Greffe correctionnel ne puissent plus être exigeants par rapport à ces paiements des frais de recherche, voire qu’ils les annulent car la loi ne justifie pas cela», a suggéré SOS prisonniers Gabon.

 
GR
 

4 Commentaires

  1. diogene dit :

    Extorsion généralisée : c’est le bongoïsme en marche !

    Justice payante à multiple vitesses.

  2. Gab241 dit :

    Une ancienne ministre de la justice disait que les magistrats sont les plus grands corrompus de notre République, plus que eux n’existe pas au Gabon. Même quand vous êtes présumé innocent, délai de détention expiré, déclaré non coupable, peine purgée, etc… Vous devez payer, mouiller un bon nombre d’entre eux, sinon vous passez toute votre vie en fermée.
    Pour les personnes coupables, ils connaissent la musique, c’est pour cette raison que nous voyons beaucoup de criminels et escrocs en liberté plus vite que les innocents qui refusent de payer ou qui n’ont rien pour payer. C’est grave ! Je prie chaque jour le ciel pour ne jamais avoir à faire à la justice gabonaise, car je sais d’avance que je n’obtiendrai pas justice.

  3. Gayo dit :

    Les Bongos et les pedegistes n’ont jamais aimé les gabonais. Dirigés par des criminels. Sinon on des gens devraient payer pour de telles injustices. Malheureusement ils sont des parents des Bongo Téké, Obamba, des amis des Bongo quin’ont de comptes à rendre de tels crimes.

  4. MOUNDOUNGA dit :

    Bjr. le 4 eme paragraphe illustre bien les particularités de la justice au Gabon. Parfois pour un rendu qui mérite réflexion. Comment justifier que 18 compatriotes soient toujours à sans famille si la justice est objective. Mais bon à l’inverse vous avez aussi des frères et sœurs qui font 10 ou 11 mois sans salaires au sein de certaines entreprises. Dur, dur la vie à Gabao. Amen.

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