Très mobile à l’international et dans son pays depuis un certain temps avec sa tournée républicaine, le président gabonais a assuré lors d’une interview à Jeune Afrique que l’attaquer sur sa santé est tout simplement grotesque. S’il reconnaît qu’il n’a plus toute sa mobilité, l’homme qui n’a toujours pas officiellement annoncé sa candidature à la présidentielle attendue cette année, soutient cependant que sa vivacité d’esprit et sa motivation sont décuplées. Dans sa démarche, il prend à témoin Joe Biden, Xi Jinping et Emmanuel Macron.

Selon Ali Bongo, Xi Jinping peut témoigner de sa vivacité. © D.R.

 

Si lors de la célébration en différé du 55e anniversaire de son parti, le Parti démocratique gabonais (PDG), le président gabonais évoquait pour la première son AVC et par ricochet son état de santé, Ali Bongo continue désormais d’en parler. Sans tabou ? D’aucuns à l’instar de ses adversaires politiques assurent qu’il reste profondément diminué par les séquelles de cet AVC et doutent de sa capacité à diriger le Gabon dans ces conditions qui plus est, pour un autre mandat. «Ils m’attaquent sur ma santé. C’est tout aussi grotesque», a répondu le président gabonais au cours d’une interview récemment accordée à Jeune Afrique.

Dans sa démarche, Ali Bongo reconnaît explicitement qu’il n’a plus sa mobilité physique d’antan, mais assure qu’il va bien. «Ma vivacité d’esprit, ma force de travail et ma motivation sont décuplées. Posez la question aux présidents Joe Biden, Xi Jinping ou Emmanuel Macron, ils vous le confirmeront», a soutenu le président gabonais qui prenant à témoin ces chefs d’État du G20,  estime «ce débat révèle en réalité la faiblesse, je dirais même le désarroi, de l’opposition, qui n’a pas grand-chose à dire aux Gabonais et qui parle de sujets très éloignés de leurs préoccupations quotidiennes». Ali Bongo aurait voulu que l’opposition critique son bilan au lieu de s’en prendre à sa personne.

Très mobile à l’international et au Gabon depuis un certain temps avec sa tournée républicaine aux allures de précampagne électorale, Ali Bongo n’a cependant toujours pas déclaré sa candidature et si Jeune Afrique relève qu’une campagne électorale «demande beaucoup d’énergie» en lui demandant si «le candidat de 2023 sera différent de celui de 2016 ?» Ali Bongo répond : «chaque chose en son temps. J’ai un mandat à achever». «Je serai président jusqu’à l’ultime minute de mon mandat», a-t-il dit soulignant qu’il a «encore beaucoup de projets à initier».  S’il n’a pas décliné ces projets ni le temps qui lui est imparti pour les réaliser, il a tout aussi préféré garder le suspens quant à sa candidature en affirmant qu’il veut continuer d’améliorer le quotidien des Gabonais. «Les médias sont obnubilés par les élections, la quête du pouvoir. Mais les citoyens, eux, veulent de l’action, du travail», a-t-il déclaré.

 
GR
 

10 Commentaires

  1. messowomekewo dit :

    Il faut avoir la crainte de Dieu, vraiment…

  2. JAS dit :

    Joe Biden, 80 ans, qui a fait (encore) une chute en public à Colorado-Spring compte se représenter à l’élection présidentielle de 2024.
    Les États-Unis d’Amérique sont présentés comme une grande démocratie et l’état (physique) de santé du candidat n’est pas un argument qui lui interdit de se présenter à une élection.
    Moi j’aurai voulu que ces hommes prenent le temps de se soigner, mais QUI suis-je ?

  3. Désiré NGUEMA NZONG dit :

    Bonjour JAS,

    Je suis d’accord avec vous. Il ne faut pas attaquer le PR sur sa santé. De grands présidents ont exercé leur fonction malgré la maladie à laquelle ils ont été confronté durant leur mandat (1). Il a un bilan. Dans l’ensemble: catastrophique. C’est à ce niveau qu’il faut pointer le curseur. Et l’y soumettre!

    En revanche, la communication à Jeune Afrique de notre PR n’est pas la bonne. Inappropriée. Il ne devrait pas prendre à témoin ni J. Biden, ni X. Jinping, ni E. Macron pour confirmer son état de santé. Car, ces derniers ne sont pas des médecins. Il serait bon que le médecin traitant du PR vienne s’exprimer sur sa santé. Mais il ne le fera pas compte tenu du secret médical qui entoure la déontologie de la profession des disciplines d’Esculape.

    J. Biden est un démocrate. E. Macron est un démocrate. X. Jinping est un centraliste hégémonique: une Chine, un système. E. Macron est averse aux partis politiques. Ni gauche ni droite. Seul(e)s les constructivistes comptent (2). L’argument des  » Ces trois mousquetaires » (déployé par notre PR) n’est pas recevable en l’état. Car, c’est au peuple gabonais de décider si notre PR doit continuer à exercer le pouvoir ou pas compte tenu de son « compte de résultat ». Le résultat du vote dans les urnes sera à ce titre déterminant.

    Bon continuation!

    (1) Franklin Delano Roosvelt (poliomyélite), François Mittérand (cancer de la prostate), Boris Elstine (alcoolique), etc;
    (2) Une question: les partis politiques ne seraient-ils le problème au Gabon? En supprimant les partis politiques, nous obtenons quoi?

  4. JAS dit :

    Bonjour Désiré et Merci pour votre réaction.

    J’aimerai en avoir une dernière sur l’article « Eau & Électricité : C’est bientôt la fin du monopole de la SEEG ! »
    Ma position est qu’il y a un acharnement féroce à vendre ou à céder aux nations étrangères le secteur de l’eau et l’électricité.
    Ma position est que Libéralisation = Privatisation = désengagement de l’État !

    Là où ce mécanisme a été appliqué (en France), il y a hausse de la facturation et piètre qualité du service.

    Quel esprit anime l’assemblée nationale et le sénat gabonais ?
    Comment expliquer l’abscence de réaction (silence) de TOUTE la classe politique et de la société civile ?
    Nos parlementaires et leurs conseillers comprennent-ils les impacts destructeurs prouvés de ce type de projets de loi ?
    Quel est votre regard !

    Merci.

    (Ma conviction ? Depuis 1960, le Gabon aurait dû développer sa propre expertise et rivaliser avec les meilleurs au monde)

  5. de kermadec dit :

    Question: Depuis quand les présidents Joe BIDEN et Xi Jinping sont mèdecins sont habilités à établir un diagnostic médical, surtout si ce diagnostic concerne celui d’un homologue étranger? Il faut se faire une raison, A.B.O est diminué physiquement et, probablement, intellectuellement; il pratique, ce que l’on appelle, la politique de l’autruche et ne veut pas voir la réalité de face. A t’il l’intetntion de squatter le fauteuil présidentiel (qu’il croit que c’est un bien familiale, donc, à vie)?

  6. Dikando dit :

    Pourquoi demander aux candidats à la présidentielle de fournir un certificat médical pour attester être en bonne santé, si pour vous l’état de santé de qui dirige n’a pas d’importance!
    Pauvre type! quel pays sans cerveaux au sommet!

  7. Désiré NGUEMA NZONG dit :

    Bonjour Monsieur Dikando,

    Tout peut se dire et se contredire dans le respect des autres. C’est un principe dans le débat démocratique.

    Lorsque vous voulez pratiquer un sport, il vous sera demandé un avis médical. Chaque année (ou tous les deux ans), dans votre entreprise vous devez passer la visite médicale. Selon les points relevés par votre médecin du travail, votre poste sera plus ou moins aménagé. S’agissant des mandats électifs, le bulletin de santé n’est qu’une formalité parmi tant d’autres.

    En donnant notre point de vue, nous ne faisons ni l’avocat de Dieu, ni l’avocat du Diable. Le Président sortant a un bilan à défendre, un compte d’exploitation à justifier. Il ne s’agit pas, pour lui, de défendre ici son état de santé. La santé, c’est un état physique et cognitif à un instant t d’une personne. Et seul un médecin qualifié peut en faire la synthèse. Son point faible est son bilan global depuis 14 ans, pas sa santé. Personne n’a envi de subir un AVC et ces conséquences après.

    Les gabonais(e)s sont des gens très intelligent(e)s. Empathiques. Et vous, vous êtes le défaut de la qualité des gabonais(e)s. Je vous fait un compliment. Alors, souriez et dites merci!

    Cordialement.

  8. Dikando dit :

    Monsieur Désiré NGUEMA
    Avant de venir défendre l’indéfendable et les bilans ultras négatifs
    Avant de venir faire la leçon sur ce que c’est que d’être un gabonais(comme si nous étions les clones d’une souche unique )
    Sachez que dans bien des pays si un dirigeant dit que pendant 5 ans il n’a décidé de rien car son état de santé l’en empêchait, sur le champ il quitte le pouvoir…(Relisez Gabonreview sur cet aveu de Ali Bongo)
    Si l’on est pas apte à occuper une fonction en entreprise ou ailleurs on est invité à libérer le poste.
    Pour votre gouverne lorsque qu’un pays progresse vers un développement harmonieux de sa population, on dit de ce pays qu’il est dirigé au sommet par des cerveaux…pas besoin d’ajouter l’adjectif « brillant  » car on comprend tout de suite.
    À contrario quand un pays doté d’énormes moyens voit sa petite population croupir sous la misère, il est difficile de parler de « cerveaux » au sommet du pays!
    2 exemples pour finir:
    1).7 ans pour faire 7 kms de route avec un record de prix au km
    2). 2 CAN de football organisées. Vous avez combien de stades de football encore fonctionnels dans le pays? Je rappelle que l’organisme qui gère les stades dépend de la présidence.
    Pas de cerveaux au sommet on vous dit… ne vous en déplaise.

  9. Désiré NGUEMA NZONG dit :

    Bonjour Monsieur Dikando,

    Nous sommes d’accord un point: la situation catastrophique du pays dans tous les domaines.

    Je vais vous faire une confidence: je ne suis pas Pdgiste. Donc aucun mandat pour venir défendre le bulletin de santé du Président sortant. Aucun émolument en Fcfa. J’estime simplement qu’il faut mettre un peu d’éthique en politique et respecter son adversaire politique. A la fin d’un combat de boxe, les deux adversaires se saluent et se respectent en signe de reconnaissance.

    J’ai une averse absolue de la politique telle qu’elle est menée dans notre pays comme vous. Vous avez raison, il manque de la cohérence, de la conviction et de la compétence en politiques publiques chez nous. Aucun résultat tangible. Donc, le combat à venir se déroulera dans les urnes. Si, à l’avenir, on peut éviter des formules maladroites telles « pauvre type », alors le débat contradictoire se passera bien. Je pense en tant personne intelligente et empathique, vous me comprenez très bien.

    Bonne continuation à vous.

  10. Michel Matha dit :

    Dommage et heureusement que le ridicule ne tue pas a lire les commentaires des differents intervenants Ali Bongo est le diable en miniature?Dommage que la caricature soit biaisee’,a bon entendeur salut.

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