Avec pour objectif «d’identifier les erreurs du passé qui ont conduit au changement de régime et de proposer des pistes de solutions pour l’avenir», les Assises d’autocritique et de refondation (AAR) du Parti démocratique gabonais (PDG), initiées par le Secrétaire général par intérim, Luc Oyoubi, semblent avoir été un rendez-vous manqué. Peu d’engouement, manque de financement, absence de coordination, impréparation, empressement sont quelques éléments pouvant justifier ce quasi-fiasco.

Quelques militants du Haut-Ogooué en pleine Assises d’autocritique et de refondation du PDG. © D.R.

 

Pourtant initiées par le Secrétaire général par intérim de l’ex-parti au pouvoir, Luc Oyoubi, avec pour ambition de redorer l’image du Parti démocratique gabonais (PDG) et surtout d’envisager le nouvel avenir de cette formation politique, les Assises d’autocritique et de refondation (AAR), du 23 au 24 février, n’ont visiblement pas produits les effets escomptés. Plusieurs éléments, mis ensemble, ont inéluctablement contribué à diluer le fond de ces Assises sur lesquelles reposaient les espoirs des militants restés fidèles au parti des masses.

Intervenant après le reversement du régime, le 30 août 2023, à la suite de la prise de pouvoir par les Forces de défense et de sécurité réunies au sein du Comité pour la Transition et la restauration des institutions (CTRI), ce rendez-vous du PDG espérait faire bouger les lignes pour le PDG. Cela n’a visiblement pas été le cas. Si dans quelques provinces, les fédérations ont pu se réunir durant les deux jours de travaux, pour d’autres, il n’en est rien du tout ou alors, elles ne se sont réunies que la seule journée du 24 février. 

Mieux, au-delà de l’engouement espéré comme du temps où cette écurie avait encore les rênes du pouvoir, c’était quasiment le désert. À l’observation, de nombreux militants et même des cadres et hiérarques de la première heure ont manqué à l’appel.

À ce niveau, notre confrère L’Union, de ce 26 février, croit savoir que ce rendez-vous manqué est imputable, selon de nombreux militants, à «l’improvisation, le manque de coordination, l’absence des moyens financiers, etc.». Ces mêmes militants estiment par ailleurs que le Secrétaire général par intérim devrait en tirer, en toute responsabilité, toutes les conséquences, d’autant plus qu’il est critiqué, autant par les militants que les cadres et même contesté pour sa gestion du parti depuis la survenue de la crise. 

Qu’à cela ne tienne, cet échec, s’il en est un, est pour certains membres de cette formation politique, qui a pourtant dirigé le pays pendant plus d’une cinquantaine d’années, la résultante «d’une absence de loyauté, de fidélité», mais aussi de «mesquinerie politique» et le rattachement de certains militants plus à des personnalités du parti qu’au parti lui-même.

Dès lors, le peu d’engouement, voire de conviction, affiché lors de ces Assises d’autocritique et de refondation du Parti démocratique gabonais à travers le pays démontre, à suffisance, l’ampleur de la tâche qu’il y a à accomplir par les «camarades» s’ils souhaitent redorer le blason de leur groupe, de revenir véritablement sur la scène politique nationale et surtout de pouvoir jouer les premiers rôles.

«Relégitimer le PDG passera par sa transformation en un mouvement beaucoup plus ouvert, moderne, extraverti. Rien de grand ne se construit sans un minimum de discipline et aucune armée au monde ne peut vaincre sans un commandement éclairé», a laissé entendre l’un des militants de la première heure du PDG. 

Cela permettra au parti de participer de manière optimale à la Transition, de préparer correctement les échéances électorales à venir et demeurer une force politique importante sur l’échiquier politique national. Sauf qu’il y a désormais du chemin à faire et le rendez-vous du 12 mars devrait certainement faire la lumière sur l’avenir du PDG.

Au terme de ces Assises, en attendant cette boucle du 12 mars prochain, au Jardin botanique, quelques recommandations ont été émises à savoir l’élection comme mode désignation du président du parti, la révision des textes de cette formation politique, la nécessité de mettre en place, dans l’attente du prochain Congrès, une Commission ad hoc chargée d’évacuer les affaires courantes. 

 
GR
 

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