Sous le thème « Le défi de l’évolution et du développement de l’islam dans le contexte sociologique gabonais », le 4e congrès de la communauté musulmane du Gabon s’est ouvert ce 31 janvier à Libreville. Articulées autour de 5 commissions, ces assises qui s’achèveront le 13 février devraient permettre aux commissaires de jeter un regard froid et lucide sur l’état de la communauté musulmane afin de proposer les meilleures modalités pour répondre au défi de l’évolution et du développement de cette religion dans ce pays laïc.

Ismaël Oceni Ossa installant Ismaël Ikapi. © D.R.

 

«Le défi de l’évolution et du développement de l’islam dans le contexte sociologique gabonais». C’est autour de ce thème que la communauté musulmane du Gabon (CMG) tient son 4e congrès à Libreville depuis ce 31 janvier. Dans le pays où les rapports avec les confessions religieuses sont placés sous le principe de la laïcité, l’islam qui a l’habitude d’être soutenu par un pouvoir étatique, se trouve dans une situation inédite. Ce qui oblige la CMG à interroger sa capacité à s’insérer dans le paysage gabonais comme une religion à part entière, partageant la sphère religieuse avec d’autres cultes.

Reparti en 2 phases dont le déroulement des travaux préparatoires vont du 31 janvier au 10 février et le déroulement effectif des travaux du 11 au 13 février, les assises s’articulent autour 5 commissions abordant différentes thématiques liées au thème principal. «L’un des défis auquel la communauté doit faire face, est le financement de l’islam au Gabon. D’où une commission du financement de l’islam», a déclaré Ali Akbar Onanga Y’Obégué, le représentant spécial du Raïs, lors de son propos à l’ouverture des travaux. L’Etat ne finançant pas les cultes, faut-il recourir aux financements extérieurs ? Ces financements sont-ils compatibles au contexte gabonais ? Faut-il se baser sur les cotisations ? a-t-il interrogé, indiquant que l’enjeu est de trouver comment la CMG peut capter des instruments financer son développement.

Qui des commissions ?

Vue des officiels et une partie des membres de la CMG le 31 janvier. © D.R.

Une commission affaires sociales et culturelles devra tirer les leçons des expériences dans le domaine social et faire des propositions pour renforcer les potentialités en la matière et amplifier les actions avec des projets utiles et réalisables. Une commission juridique réfléchira sur l’articulation dans le fonctionnement de la CMG, des règles coraniques et prophétiques auxquelles les musulmans sont soumis, mais aussi les règles qui régissent le pays et auxquelles les musulmans vivant au Gabon sont tout aussi soumis. Une réflexion jugée importante d’autant qu’aucune disposition dans le système gabonais ne permet en aucune situation le recours aux règles religieuses.

Une commission gouvernance au sein des institutions de l’islam qui pourrait achever la construction du Conseil supérieur des affaires islamiques du Gabon (CSAIG). Sinon, évaluer ce qui a été fait et proposer les correctifs nécessaires à défaut d’autres initiatives. «Il vous faut débattre de l’utilisation efficiente des ressources humaines et critères requis pour assumer des responsabilités au sein de la communauté», a déclaré Ali Akbar Onanga Y’Obégué. Le congrès s’organise dans un contexte de crise de la CMG, il s’agira aussi de la déterminer une organisation cohérente des entités de la CMG et les règles de leur fonctionnement.

Les commissions ouvertes à tous

A ces commissions s’ajoutent une commission rédaction d’un mémorandum des propositions contributives à la gouvernance et au développement de l’islam au Gabon dont les propositions seront prises en compte dans les réformes à opérer pour faire évoluer l’islam au Gabon. Cette commission, a indiqué Ali Akbar Onanga Y’Obégué, sera composée uniquement d’intellectuels et savants de la communauté musulmane. Cependant, ont insisté le président du CSAIG, Ismaël Oceni Ossa et le président du comité d’organisation du 4e congrès, Ismaël Ikapi, «les commissions restent ouvertes aux frères et sœurs qui souhaitent apporter leurs contributions».

Une insistance qui pourrait valoir son pesant d’or au moment où certains frères musulmans se disent lésés. «C’est vrai que vous avez proposé une liste en concertation avec les responsables de l’institution, mais il y a beaucoup qui souhaiteraient aussi participer. Rappelez-vous que l’exclusion n’a jamais grandit un peuple», a déclaré Ismaël Oceni Ossa au cours de la cérémonie d’ouverture qui a également été l’occasion d’inaugurer la nouvelle salle de conférence de la mosquée centrale de Libreville qui a été entièrement réalisée par le CSAIG. «Dorénavant on n’aura plus besoin de louer des salles», a-t-il dit.

 
GR
 

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