Malgré l’interdiction du gouvernement de rouvrir les lieux de culte, l’archevêque Jean Baptiste Moulaka semble avoir outrepassé la loi. Apprenant à ses dépens que «force reste à la loi», il a été arrêté, le 27 septembre, dans son église (Béthsaïda) devant ses fidèles, déclarant cependant avoir ouvert pour nécessité de nettoyage. Le prélat a toutefois été libéré.

Jean Baptiste Moulaka entouré des autres membres du Collectif devant le Commissariat de Nzeng-Ayong, après son arrestation, le 27 septembre 2020. © Gabonreview


Le bras de fer entre le collectif des églises pentecôtistes, charismatiques et de réveil et le gouvernement persiste à propos de la réouverture des lieux de culte dans le contexte du Covid-19. Alors que les ministres de l’Intérieur et de la Santé, respectivement Lambert-Noël Matha et Guy-Patrick Obiang Ndong, ont rappelé, la veille, que les églises, temples et mosquées ne sont toujours pas autorisés à rouvrir, l’archevêque Jean Baptiste Moulaka, porte-parole du collectif sus cité, a cru bon d’ouvrir pour le nettoyage de son église, ce 27 septembre. C’est du moins ce qu’il a affirmé, à la suite de son arrestation par les agents du commissariat de police de Nzeng-Ayong, dans le 6e arrondissement de Libreville.

«Nous sommes dans notre droit. On ne peut pas arrêter quelqu’un pour avoir seulement nettoyé l’entrée de l’église. Non ! Je trouve que ce n’est pas bien. Mais tout en l’état, je demande au peuple de Dieu de rester vigilant et de continuer dans la prière et que Dieu vous bénisse», a déclaré l’homme de Dieu à sa sortie du commissariat de Nzen-Ayong après sa brève interpellation.

Selon plusieurs témoignages de fidèles de l’église en question, ils étaient sur le lieu de culte pour faire du nettoyage. «On se prépare pour la réouverture. Alors, il faut bien nettoyer le coronavirus», a déclaré, ironique, une fidèle. Et d’indiquer que les policiers ont cru qu’il y avait culte. D’où l’interpellation du prélat. «Or, il n’en était rien», a-t-elle déclaré.

Toujours est-il que le pasteur a passé quelques moments au sein des services de police où il a répondu à un interrogatoire avant d’être relâché.

Des membres du Collectif et des fidèles s’étaient déjà amassés devant le commissariat pour faire pression sur les agents et réclamer la libération de l’archevêque Moulaka.

Le collectif des églises pentecôtistes, charismatiques et de réveil avait, en effet, décidé et annoncé de la réouverture des lieux de culte sur l’ensemble du territoire national à compter de ce dimanche 27 septembre dès 8 heures. Ce qui n’était pas du goût du gouvernement qui y voyait une «défiance» et a tenu à faire respecter la loi.

 

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4 Commentaires

  1. Serge Makaya dit :

    Quand l’actuel ministre de la santé s’est permis une sortie dans son fief natal entouré de centaines de gens de chez lui, personne n’a condamné cet attroupement interdit pourtant en période de pandémie.

    Les gabonais veulent juste prier, tout en respectant la distanciation, le port du masque et le nettoyage des mains avec le gel hydroalcoolique, on leur interdit ça.

    Quel gouvernement de CACAS. ALLEZ VOUS FAIRE FOUTRE.

    ALI BONGO EST MORT. ARRÊTEZ VOS MENSONGES QUI NE TIENNENT PLUS DU TOUT.

    A NTARE NZAME!!!

  2. Shola olushola dit :

    Un pasteur respecte l ordre etabli

    • Lewaka dit :

      …Sauf si l’ordre établi est injuste, ce qui est le cas actuellement. Toutes les lois ou les règles ne sont pas justes, et certaines étaient même dans la constitution : ça l’a été aux USA pour la ségrégation raciale, l’apartheid en Afrique du Sud, le Nazisme en Allemagne.

  3. Theydert Pauline dit :

    Un pasteur avait dit qu’ils ont des charges, alors si les moutons que sont les fidèles ne comprennent pas que ces différents lieux de culte ne sont en vérité que des entreprises où seul le Pasteur est rémunéré, ça veut dire que qu’ils sont complètement bouchés, leur sort est spirituellement à plaindre 😭

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