L’approbation du nouveau décaissement du Fonds monétaire international (FMI) en faveur du Gabon, devrait permettre d’ouvrir un nouveau champ de réformes dans le pays. Dans le cadre de sa prochaine revue, l’institution de Bretton woods recommande au pays d’améliorer la transparence dans le secteur pétrolier et mieux prendre en compte les Gabonais économiquement faibles (GEF). Un audit du secteur pétrolier est envisagé dans ce contexte.

Le gouvernement s’est engagé à faire un audit du secteur pétrolier. © D.R.

 

Après avoir passé la première et la deuxième revue de son programme avec le Gabon, le Fonds monétaire international (FMI) s’intéresse à la gouvernance dans les secteurs extractifs et particulièrement, le secteur pétrolier dans lequel des mesures clés doivent être prises pour améliorer la transparence. Disposant d’un peu plus de 80 champs de production, le pays semble pâtir d’une gouvernance déficiente avec à la clé, des fuites de recettes.

Ouvrant un nouveau champ de réformes sous les auspices du FMI, le gouvernement devrait dans ce cadre faire un audit du secteur pétrolier, principalement des 4 grandes entreprises pétrolières au Gabon : Pérenco, Total, Assala et Maurel & Prom qui détiennent respectivement 45, 11, 8 et 8 champs.

Les coûts de production passés au crible

Les GEF pourraient être mieux protégés. © D.R.

Cet audit devrait permettre d’avoir un regard plus détaillé sur les coûts de production. Si l’on rappelle que sur 100 barils de pétrole environ 80 sont destinées à l’entreprise pour ses coûts de production, 13 à l’État au titre de la redevance minière et les 7 autres pour l’État, les compagnies productrices de pétrole (CPP) et Gabon oil company au titre du profit oil, l’idée est de s’assurer que les coûts de production des entreprises reflètent les dépenses engagées. L’audit s’intéressera également aux dettes croisées dans le secteur et au processus de compensation de TVA. Ce, dans un contexte où des entreprises se remboursent elles-mêmes la TVA en gardant une partie des revenus à verser à l’État.

Cet appui du FMI implique aussi que le gouvernement s’assure que toutes les ressources issues du pétrole soient versées au compte unique du Trésor logé à la Banque des État de l’Afrique centrale (BEAC). Aussi, le gouvernement se serait engagé à faire un audit de la Société gabonaise de raffinage (Sogara) pour s’assurer de la viabilité de l’entreprise. L’amélioration de la transparence du secteur pétrolier exige tout aussi de revisiter le rapport entre la GOC et l’État. Alors que les prix du pétrole ont grimpé avec la guerre en Ukraine et que cette situation devrait permettre au pays de faire cette année un surplus budgétaire, le gouvernement s’est engagé à subventionner les prix de l’essence.

Renforcer la politique de protection sociale

Mais l’argent du pétrole étant jugé «volatile» et au regard de la chute des productions pétrolières en moyenne tous les 5 ans dans le pays, d’ici la fin de l’année l’État relèvera graduellement cette subvention en commençant par les entreprises avant de toucher « la classe supérieure ». Après 2022, les prix à la pompe pourraient être relevés dans ce cadre. L’idée, ne protéger que les personnes vulnérables répertoriées dans le fichier Gabonais économiquement faibles (GEF). A la fin de ce processus graduel, ne devraient être subventionnés que le pétrole lampant et le gaz butane. Dans ce contexte, le gouvernement entreprend de mettre à jour la base de données des GEF.

Estimées à 900 000 personnes, le fichier GEF en train d’être mis à jour ne compterait plus que 700 000 personnes. Si la démarche devrait permettre à l’État de renforcer sa politique de protection sociale à l’endroit des personnes vulnérables, le FMI l’encourage à ne plus accumuler les arriérés extérieurs et apurer selon un calendrier, les arriérés intérieurs. Entre autres, la dette vis-à-vis des entreprises dans le pays, les rappels de salaires et bien plus. Un plan sur 6 ans devrait permettre d’apurer ces arriérés domestiques. La prochaine revue du FMI au Gabon dans le cadre du programme triennal en cours, devrait permettre d’apprécier ces différents engagements pris par le gouvernement. Pour rappel, 6 revues sont prévues sur 3 ans. Elles devraient s’achever en avril 2024.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Goita dit :

    FMI, Banque mondiale, ONU des institutions responsables du non développement des pays Africains. J’avais oublié, le Gabon n’a jamais appartenu au Gabonais mais aux Francais.

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