Le Gabon et la France envisagent inéluctablement une nouvelle page de leur histoire commune en matière militaire après plus de 60 ans de coopération dans le domaine. Les choses se précisent en effet avec l’audience accordée, le 14 mars dernier à Libreville, par le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, à l’Envoyé spécial du président Emmanuel Macron en Afrique, Jean-Marie Bockel. Les deux personnalités ont notamment évoqué la nouvelle forme que Paris souhaite donner à sa nouvelle coopération militaire. 

Le général Brice Clotaire Oligui Nguema recevant l’Envoyé personnel d’Emmanuel Macron en Afrique, Jean-Marie Bockel. © Com. présidentielle

 

Représentant personnel du président Emmanuel Macron, l’ancien ministre et ancien Secrétaire d’État français, Jean-Marie Bockel, a été reçu, le 14 mars, par le président gabonais, président de la Transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguema. Une rencontre s’inscrivant dans le cadre global du renouveau partenarial entre la France et les pays africains. Ce, d’autant plus que, concernant la coopération militaire avec le Gabon, Paris a envisagé depuis quelques mois une diminution des effectifs des Éléments français dans le pays, qui pourrait passer de 380 militaires français actuellement en poste à environ 200.

Qu’à cela ne tienne l’audience a été l’occasion pour l’émissaire français d’évoquer avec le chef de l’État une révision de cette coopération multisectorielle entre les deux pays, et spécialement dans ce domaine militaire. «Je suis aujourd’hui à Libreville à la demande du président de la République française, Emmanuel Macron. Je suis donc Envoyé personnel pour étudier, en étroite concertation avec les autorités gabonaises, l’avenir de notre partenariat militaire», a indiqué l’ancien ministre français.

Jean-Marie Bockel explique que «cette démarche s’inscrit dans la cadre global  du renouveau du partenariat de la France avec les pays africains». «Je sors d’un entretien de très grand intérêt avec le président de la Transition. Je me réjouis de la qualité de nos échanges. Nous avons eu le temps d’approfondir vraiment toutes les questions entre nos deux pays», a-t-il confié à la presse.  

La communication de la présidence de la République gabonaise révèle, pour sa parts, qu’«il s’agira, pour les deux parties, de renforcer les échanges dans un esprit de confiance et de co-construction, de dialogue et d’écoute, dans une approche qui profitera à nos peuples respectifs». 

© Com. présidentielle

Annoncée par Emmanuel Macron à la veille de sa tournée en février dernier, dans quatre pays de l’Afrique centrale (Gabon, Angola, Congo et République démocratique du Congo) et quelques mois après l’annonce de la fin de l’opération antiterroriste Barkhane au Sahel, le projet de restructuration de la coopération militaire entre la France et les États africains à travers la «diminution des effectifs militaires français en Afrique et un nouveau modèle de partenariat» avait été réitéré, le 8 mai 2023, en ce qui concerne le Gabon, par l’ancien commandant des Éléments français au Gabon (EFG), le général François Xavier Mabin.

L’Envoyé personnel d’Emmanuel Macron en Afrique a donc pour mission d’expliquer aux pays africains accueillant des bases françaises (Gabon, Sénégal, la Côte d’ivoire et le Tchad) les raisons et les modalités de ces adaptations prochaines et redéploiement du dispositif militaro-diplomatique français, tout en étant à l’écoute de leurs besoins en matière de formation, de coopération et d’équipements.

À cet effet, l’autorité française, qui a été accompagné de l’ambassadeur de France au Gabon, Alexis Lamek, va rencontrer, durant son séjour, les présidents des institutions, les acteurs économiques et de la société civile afin de nourrir une réflexion commune pour une dynamique de partenariat gagnant-gagnant.

 
GR
 

5 Commentaires

  1. ada dit :

    Mmmmmm……pendant que certains pays francophone essayent de se détacher du filet France nous au Gabon on renforce la chose. Est ce qu’on va s’en sortir un jour?

  2. ACTU dit :

    La coopération militaire et le problème du franc CFA ne se négocient pas dans un cabinet fut il celui du Président de la République mais au parlement et par referendum.

    C’est le peuple qui décidera par referendum si nécessaire du sort de la base militaire au Gabon et du franc CFA .
    Sinon Le Président Oligui est sensé connaitre la position du peuple souverain sur ces deux questions.

    Nous l’exigeons et nous obtiendrons le depart des troupes et la fin de l’usage du CFA.

  3. Mbourou Guelou Anges Frederic dit :

    Si nous ne sommes pas capable de nous occupé de notre propre Securité, et de geré nous meme notre porte monaie,alors nous ne sommes pas encore des adultes. Le colonisateur rode en predateur dans son pré-carré.
    Les forces d’occupation et leur fausse monaie s’en irons un jour.

    Honneur et fidélité à la patrie…

  4. Lavue dit :

    La question militaire et celle du FCFA doivent se régler de manière concertée avec les autres Etats du « pré-carre ». ça ne fait aucun sens que chacun agisse individuellement. Il y a les fameux sommets France-Afrique, ça devrait servir à cela, à débattre ensemble de ces questions. On doit avoir une position commune face à la France. Traiter individuellement avec un ancien colon, plutôt préoccupé à préserver son influence et sa domination, ne nous place pas dans une position de force. Que représente économiquement le Gabon devant la France? Elle a tous les moyens de nous étouffer économiquement si nos choix ne correspondent pas à ses attentes. Toutes ces actions c’est aussi pour essayer de contrecarrer la pénétration d’autres forces comme la Russie ou la Chine. La France ne nous apportera aucun développement, c’est où depuis 1960 ? Elle ne connaît pas les relations gagnant-gagnant. c’est pas sa vocation. On ne doit pas se faire d’illusions, en tous cas pas le CTRI qui souhaite l’essor du pays vers la félicité.

  5. Goita dit :

    Mr le président nous ne pouvons plus continuer a laisser nos devises a la banque de france alors que cet argent ferait beaucpoup de bien au peuple. Ils ont cautionnés votre coup d’etat donc vous leur être redevable. Ils vont vous jeter comme un klenex apres avoir finit avec vous, regardez tous les autres présidents comment ils ont finis. Ali est une preuve palpable. Vous pouvez changer les choses, nous le peuple nous ferrons barrage pour vous soutenir. Il est encore temps de rectifier le tir

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