Si l’opinion le présentait comme un des «profiteurs» du régime, l’entrepreneur et député de Mounana, bien que jadis proche d’Ali Bongo, affirme ce mercredi au quotidien l’Union que sa PME, SGTP-BTP, n’a «jamais obtenu un seul chantier de l’État» en 12 ans d’existence. Au contraire, il semble soupçonner une sorte de boycott de ses différentes entreprises par les tenants actuels du pouvoir.

Hervé Patrick Opiangah, entrepreneur et homme politique. © D.R.

 

À la lecture de son interview accordée au quotidien l’Union, publiée ce mercredi 5 octobre, les affaires d’Hervé Patrick Opiangah (HPO) se portent bien, en dépit du contexte mondial actuel. En réalité, il n’en est rien. Du moins, pas autant que certains le pensent. Présenté par nos confrères comme «un capitaine d’industrie», l’entrepreneur et homme politique a le sentiment d’être mis à l’écart malgré ses efforts, y compris en faveur des jeunes qu’il affirme employer par centaine.

«Depuis la création, voici douze ans, de la SGTP-BTP, une PME à capitaux gabonais à 100%, et malgré de belles références comme la voirie principale de Moanda – dont la qualité est unanimement saluée par les experts et les usagers – nous n’avons jamais obtenu un seul chantier de l’État gabonais ! Pour autant, nous avons quelques belles réalisations qui racontent l’histoire du Gabon qui entreprend, bon gré, mal gré», confie-t-il, alors que l’opinion le présentait comme un des «profiteurs» du régime en place, en raison de sa proximité avec le président de la République avant l’AVC de celui-ci.

«HPO» boycotté ?

Si l’entrepreneur a le sentiment d’être boycotté, c’est que ces différentes sociétés feraient aujourd’hui l’objet de blocage à un niveau ou à un autre : la Sogada, spécialisée dans l’agriculture et l’élevage, attend toujours son titre foncier pour sécuriser ses 7 000 hectares dédiés notamment à la production de maïs et de soja, à Mounana, dans la province du Haut-Ogooué. Mieux, la même société, qui aurait la capacité de créer 800 à 1 000 emplois directs, a vu son laboratoire vétérinaire snobé par les autorités sanitaires du pays lors de la dernière épidémie de grippe aviaire survenue dans la province de l’Estuaire, en mai 2022.

«Il faut se souvenir que lors du dernier épisode de grippe aviaire au Gabon, les prélèvements avaient été envoyés en Afrique du Sud, au Cameroun et en France. Le temps que les résultats nous parviennent, plusieurs éleveurs avaient déjà mis la clé sous le paillasson», regrette-t-il.

Au moment où tout semble accuser la situation de crise mondiale, pour Hervé Patrick Opiangah, au Gabon, les difficultés vécues par des entreprises comme les siennes ont une origine politique. «Le problème aujourd’hui n’est pas tant la conjoncture internationale – bien qu’elle soit préoccupante – ni même la situation économique de notre pays, car l’éclairci apparaît progressivement avec la prise en compte de sujets critiques tels que la dette intérieure. Le vrai problème réside dans la nécessité de faire participer les entrepreneurs locaux, quelles que soient leurs opinions, à l’effort économique auquel notre pays et nos populations sont confrontés. Forts de nos capacités, nous exigeons seulement d’être placés dans les mêmes conditions de température et de pression que les autres acteurs, nationaux ou étrangers.»

 

 
GR
 

1 Commentaire

  1. CYR Moundounga dit :

    Bjr. Le dernier paragraphe laisse vraiment perplexe. Amen.

Poster un commentaire