Le président de l’Assemblée nationale a clos, le 30 juin, la première session ordinaire de la chambre basse du Parlement pour l’année 2020. Entre le bilan des activités et satisfécit au gouvernement pour diverses raisons, l’allocution de Faustin Boukoubi s’est appesantie sur le vote, par la représentation nationale, de la loi dépénalisant l’homosexualité au Gabon.

Le président de l’Assemblée nationale, Faustin Boukoubi, a clos, le 30 juin, la première session ordinaire de cette institution pour l’année 2020. © Gabonreview

 

Ouverte le 2 mars dernier, la première session ordinaire de l’Assemblée nationale pour l’année 2020 s’est achevée le 30 juin, à Libreville. Le président de la chambre basse du parlement, Faustin Boukoubi, a brossé un léger bilan de l’action de l’institution pour les quatre derniers mois, accordant pour l’essentiel son satisfécit au gouvernement, s’appesantissant également sur le vote, par les députés, de la dépénalisation de l’homosexualité dans le pays.

Boukoubi a félicité le gouvernement pour ses efforts, malgré «la dégradation des infrastructures et la persistance des préoccupations d’ordre social» qu’il pensent s’être «accrues, en raison notamment des effets néfastes de l’expansion de (la) terrible pandémie» du Covid-19. Il s’en est néanmoins consolé en se demandant «comment s’en étonner, sachant qu’il ne s’agit pas d’une exclusivité gabonaise». «Au contraire, à en croire les membres du gouvernement, le Gabon, grâce à la diversification de l’économie instiguée par le Président de la république, S.E Ali Bongo Ondimba s’en sort mieux que beaucoup de pays comparables au nôtre», a-t-il déclaré.

Le président de l’Assemblée nationale assure qu’au niveau des produits essentiels aucune pénurie notoire n’a été enregistrée. Ce qui lui fait dire que «l’on est en droit de se féliciter des efforts consentis par le gouvernement pour en favoriser la disponibilité». Du point de vue de son institution, «il en est de même des travaux de reprofilage des voiries urbaines engagés ces derniers temps, en espérant voir changer progressivement l’état calamiteux des voies de communication tant à Libreville qu’à l’intérieur du pays».

Abordant le vote par l’Assemblée nationale de la loi dépénalisant l’homosexualité, Faustin Boukoubi a laissé entendre : «je comprends parfaitement les frustrations et les appréhensions des Gabonais qui restent naturellement attachés à nos us et coutumes, ainsi qu’à nos valeurs religieuses respectives». Il faut cependant se rassurer : «Certes la mesure pénalisante introduite en 2019 et qui n’a produit aucun effet depuis lors a été levée, mais aucun député n’a l’intention de toucher à la disposition du 14e alinéa de l’article 1er de notre Loi Fondamentale qui dispose : «la famille est la cellule de base de la société, le mariage, union entre deux personnes de sexe différent, en est le support légitime. Ils sont placés sous la protection particulière de l’Etat».

Et Faustin Boukoubi d’affirmer haut et fort que les «députés et sénateurs ne sont pas moins pieux, moins traditionnalistes, moins démocrates et par-dessus tout, moins dignes que la plupart de nos contempteurs». Pour lui, les réactions les plus objectives, qui transcendent les classifications générationnelles et sociologiques, confirment l’importance de ce sujet sociétal.

En préconisant que par pragmatisme et en vertu de la tolérance, il faut faire contre mauvaise fortune bon cœur, Faustin Boukoubi demande de «regarder vers l’avant en se posant des questions essentielles, comme par exemple : comment protéger les lieux publics, les espaces communautaires, la vue des enfants des attentats éventuels à la pudeur, dans un contexte où le respect de la vie privée s’impose dans un monde en pleine mutation ? Comment assurer la préservation de nos us et coutumes face aux inéluctables évolutions sociétales, dont les média et réseaux sociaux assurent abondamment la promotion, sachant que nos enfants y ont facilement accès ?».

Il estime que de «grandes réflexions sur ces questions, au sein des différentes composantes de la nation, pourraient y apporter des réponses consensuelles raisonnables, en s’inspirant des trouvailles d’autres pays».

Au terme de cette première session ordinaire de l’année 2020, 26 textes ont été adoptés sur les 32 déposés sur le bureau de l’Assemblée nationale. Soit un taux d’adoption de 81,25%.  Cinq textes demeurent en cours d’examen et un reste en attente d’examen. «Le travail ainsi abattu constitue, il faut en convenir, un réel motif de satisfaction», a déclaré Faustin Boukoubi.

 
GR
 

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