Gabon : Julien Nkoghe Bekale exige l’annulation des élections législatives et locales

Dans une déclaration publiée sur Facebook, l’ancien Premier ministre Julien Nkoghe Bekale a vivement dénoncé les dysfonctionnements ayant entaché les élections législatives et locales tenues cette année au Gabon. Il appelle à leur annulation pure et simple, pointant du doigt une organisation défaillante et une gouvernance électorale qu’il juge gravement compromise.

Julien Nkoghe Bekale, ancien Premier ministre. © D.R.
«Ces scrutins, qui auraient dû être un moment de consolidation démocratique et de cohésion nationale, ont malheureusement été entachés d’irrégularités massives et d’une organisation chaotique à travers l’ensemble du pays.» Comme beaucoup, Julien Nkoghe Bekale s’est montré déçu par la qualité de l’organisation des élections législatives et locales. Selon l’ancien Premier ministre, les défaillances observées sont d’une ampleur telle qu’elles remettent en cause l’intégrité, la transparence et la sincérité des résultats. Il accuse directement le ministère de l’Intérieur et la Commission nationale d’organisation et de contrôle des élections (CNOCER), ainsi que leurs démembrements locaux et consulaires, d’avoir failli à leur mission.
L’ancien chef du gouvernement tient à dissocier le Parti démocratique gabonais (PDG) de toute responsabilité dans ce qu’il qualifie de «fiasco», affirmant que ni le ministre de l’Intérieur ni les membres de la CNOCER ne sont affiliés au PDG, la formation à laquelle il appartient et qui a toujours été accusée de mal gérer les scrutins. «Le Parti démocratique gabonais (PDG) ne peut en aucun cas être tenu pour responsable de ces manquements, irréfutables et documentés», rappelle-t-il.
Appel à Oligui Nguema
Face à ce qu’il considère comme une crise électorale majeure, Julien Nkoghe Bekale en appelle au président de la République pour qu’il intervienne en tant que garant de la Constitution et arbitre des institutions. Pour lui, «la seule décision qui s’impose est l’annulation pure et simple de ces élections sur toute l’étendue du territoire national». Aussi, attend-il de Brice Clotaire Oligui Nguema «qu’il prenne toutes les dispositions nécessaires pour préserver la paix civile et restaurer la confiance des citoyens dans notre processus électoral».
Cette prise de position, empreinte de gravité, s’inscrit dans un contexte politique tendu où la légitimité des institutions, y compris sous la 5e République, est de plus en plus contestée. Bekale conclut son message par un rappel des principes fondamentaux qui doivent, selon lui, guider la démocratie gabonaise : «Notre démocratie ne peut progresser sans vérité, sans justice et sans respect des règles.»

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