La une du journal «La Cigale enchantée» de ce jeudi 28 avril a provoqué une réaction musclée du porte-parole du gouvernement. «A marche forcée vers 2023 : ce président béquillard entre en campagne», est le titre à l’origine de la mise en garde d’Alain-Claude Bilie-By-Nze qui rappelle, lors du point-presse tenu en fin de matinée, que «l’exercice des libertés garanti par la Constitution doit s’accompagner du respect des lois et règlements en vigueur par les acteurs du débat public».

Le Porte-parole du gouvernement, Alain-Claude Billie-By-Nze, le 28 avril 2022. © Gabonreview

 

Vraisemblablement, le gouvernement gabonais a mal à ses journalistes. Après la sortie du ministre de la Communication proférant des menaces à l’encontre des médias, notamment après le dossier du journal gouvernemental Gabon Matin, sonnant l’alerte sur le phénomène des disparitions d’enfants, le Porte-parole du gouvernement, Alain-Claude Billie-By-Nze, est intervenu ce 28 avril à propos de l’exercice des libertés garanti par la Constitution. Ce point-presse fait suite aux articles de l’hebdomadaire «La Cigale enchantée» de ce jeudi 28 avril.

«Des acteurs tentés par le désir de s’affranchir du respect de la loi»

«A marche forcée vers 2023 : ce président béquillard entre en campagne». Tel  est la une de ce journal qui indique que «(…) c’est un Ali Bongo Ondimba, toujours diminué physiquement, qui s’est lancé dans une sorte de pré-campagne à Makokou. Celui qui va à la quête d’un troisième mandat a eu toutes les peines du monde à marcher sur quelques mètres à l’aéroport».

Dans l’article de notre confrère, on peut par exemple lire des phrases telles que «il n’a pas pitié de lui-même», «Ali Bongo Ondimba jette ses dernières forces dans la course pour se maintenir au pouvoir» ou encore «il y a toujours une vie après le palais du bord de mer».

Réagissant sans nommément citer ce journal, le porte-parole du gouvernement rappelle que «depuis 1990, le Gabon, notre pays a fait le choix libre et assumé, du retour à la démocratie multipartite, ce qui induit la liberté d’association, la liberté d’opinion et par conséquent, la liberté d’exprimer ses opinions dans le respect de l’État de droit et de la dignité de la personne humaine».

Bilie-By-Nze fait savoir que «l’exercice des libertés garanti par la Constitution doit s’accompagner du respect des lois et règlements en vigueur par les acteurs du débat public», avant de regretter le fait que de «depuis quelques temps, certains acteurs publics semblent tentés par le désir de s’affranchir du respect de la loi, au motif qu’ils s’opposeraient au pouvoir en place et à son gouvernement».

La dépénalisation n’est pas une licence

Ce qui lui a fait dire que «cette approche est tout, sauf démocratique et républicaine, car s’il est couramment admis que le rôle de l’opposition est de s’opposer, tout en proposant un projet politique lisible, il est de même de la responsabilité du gouvernement de la République de s’assurer que ces opinions s’expriment dans le respect de l’État de droit».

Le porte-parole du gouvernement affirme que «nombre d’acteurs du débat démocratique, parmi lesquels certains journalistes, semblent avoir fait de l’atteinte à la vie privée et à la dignité de la personne humaine leurs fonds de commerce, allant jusqu’à étaler à la une des journaux des injures, des calomnies, des appels à la haine et à la violence, au mépris des dispositions légales en vigueur».

Il a notamment fait référence aux  articles 44, 87 et 98 de la loi N° 019/2016 du 09 août 2016 portant Code de la Communication en République gabonaise s’agissant de la responsabilité des journalistes, et de l’article 180 de la même loi pour ce qui est de la responsabilité des éditeurs et des imprimeurs. «Si le président de la République, Chef de l’État, Son Excellence Ali Bongo Ondimba, dans sa volonté de promouvoir une presse plus libre et plus responsable, a bien voulu décider de dépénaliser les délits de presse, cette dépénalisation ne doit pas être perçue comme une licence», a-t-il mis en garde.

Relevant que «cette large liberté accordée aux journalistes dans notre pays, semble en effet être mal comprise par certains acteurs», il a indiqué que le gouvernement entend «user dorénavant de tous les mécanismes prévus par la loi, afin de faire respecter l’État de droit, de préserver l’intégrité et la dignité des personnes injustement et outrageusement mises en cause».

S’agissant du cas de la Cigale enchantée, même s’il ne l’a pas nommément mentionné, Alain-Claude Bilie-By-Nze a affirmé que le gouvernement a saisi la Haute autorité de la communication (Hac) pour les suites à donner, tout en se réservant le droit d’engager toutes autres actions légales, afin de «faire cesser de telles dérives et que force reste à la loi, pour une démocratie digne et apaisée».

 
GR
 

3 Commentaires

  1. ACTU dit :

    Ce ministre n’a ni pudeur, ni sagesse.

    Et que dit-il de la disparition de ce digne fils du Gabon : Issoset Ngondet. Qui l’a tué ? de quoi est-il mort ?
    Pourquoi Bilié bi nze ne nous dit pas de quoi est mort Issoset Ngondet ?

    Que Bilié Bi Nze sache que même si « force est à la loi » …mais le dernier mot appartient au peuple …soit par les urnes, soit par la rue…

    A bon entendeur, Salut!

  2. Mimbo na didy dit :

    Comme la mémoire est ce qu’elle est, que ce Mr me dise si caricaturé Omar Bongo en petite tenue dans le  »Bucheron »dans les années 90 était démocratique et républicaine.

  3. […] Gabon : «La Cigale enchantée» indexé pour «injures, calomnies, atteinte à la vie privée» est apparu en premier sur Gabonreview.com | Actualité du Gabon […]

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