Taxé d’opposant au régime, le lanceur d’alerte aurait récemment échappé à la mort. Particulièrement actif sur les réseaux sociaux, Bernard Christian Rekoula qui a, entre autres, dénoncé les installations vétustes du pétrolier Perenco à l’origine des pollutions dans le pays, soupçonne le pouvoir gabonais d’être responsable des menaces dont il affirme être victime depuis quelque temps. S’il dit être actuellement caché et en sécurité, il craint tout de même pour sa vie. La France se serait saisie de l’affaire.

Le lanceur d’alerte Christian Rekoula. ©  D.R.

 

Membre du Copil citoyen et connu comme lanceur d’alerte sur les réseaux sociaux, Bernard Christian Rekoula dit être victime de menaces de mort. Selon le site Le Confidentiel, son bureau a récemment été saccagé, son gardien poignardé, ses documents emportés et bien plus. À l’origine de ses malheurs, assure-t-il, la diffusion en octobre dernier par France 2 et les Observateurs de France 24 des reportages où il dénonce la pollution pétrolière de Perenco, la compagnie franco-britannique à Etimboué. Des représailles du groupe pétrolier ? L’homme est tenté de répondre par la négative. 

À l’origine de ses malheurs 

Il dit avoir entre-temps, été soumis à diverses convocations dont l’objectif était de l’arrêter. L’homme a pour ainsi dire, fait des Lives où il diffuse la vidéo d’un homme d’affaires qui souhaitait avoir la concession du port d’Owendo. Il accusait le président Ali Bongo et l’ancien ministre Jean Pierre Oyiba de lui avoir extorqué des fonds. Documents à l’appui, il parlait des missions de l’ANUTTC et des documents du ministère concernant une étude de 2012 qui montrait qu’il y aurait désormais de grandes inondations dans le Grand Libreville à cause des bassins versants non finis et de l’urbanisme sauvage. 

«Dans ce live, je disais qu’Ali était en réalité le premier responsable. J’ai montré des reportages qui parlaient de la construction de 5000 logements. Puis par un calcul j’ai montré qu’en deux septennats Ali aurait pu raser tous les mapanes et loger ses habitants», a-t-il relaté disant avoir également montré dans ce live, «comment ils avaient mis en place une arnaque pour soi-disant payer la dette du Gabon en bravant nos fonds marins via le FGIS ». Dans le même live, Bernard Christian Rekoula parle tout aussi de la prison centrale en affirmant qu’elle déverse des eaux issues des toilettes et des matières fécales liquéfiées. «J’ai filmé ça juste après que le directeur de la prison ait fait faire par Brice Ndong un reportage disant qu’il n’en est rien», a-t-il affirmé.

Le live de la mort ?

Le membre de la société civile dit être allé plus loin en remontant le cours d’eau concerné et qui se jette sur le cours situé au CHUL Jeanne Ebori. «Là aussi il n’y avait que détritus. Des agents de Clean Africa me confiant que Jeanne Ebori déversait aussi les matières fécales de l’hôpital par un camion-citerne bleu», a-t-il dévoilé. L’homme dit s’être rendu autour de la baie des Rois où  il a pris des images pour montrer que toutes les eaux autour venaient également des égouts et fausses septiques.

«La vidéo a fait plus de 63 000 vues», a-t-il rappelé. «Donc pour leur projet vitrine, une très très mauvaise publicité», a-t-il conclu. Bernard Christian Rekoula dit avoir été appelé par un proche d’un commando qui devait soit l’éliminer la nuit, soit le prendre en journée et le présenter directement au procureur pour prendre un mandat de dépôt. Il dit avoir vu une nuit, les véhicules à sa recherche. Prévenu par des personnes de bonne foi, il a réussi à s’échapper et trouver refuge à la base française. 

La France à la rescousse 

S’il est toujours en planque, certaines indiscrétions assurent que des députés français et avocats ont interpellé le ministre des Affaires étrangères français. Des ONG comme Reporter sans frontières (RSF) ou encore Me Éric Moutet et Williams Bourdon seraient sur le point de se saisir de cette affaire.

 
GR
 

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