Accusés d’exploitation et d’abus sexuels, les casques bleus retirés de la force de maintien de la paix de l’Organisation des Nations unies (ONU) en RCA ont été entretenus par le chef d’Etat-major des forces armées gabonaises. Le général de division Yves Ditengou a promis des sanctions contre les militaires qui seront reconnus coupables des faits reprochés.

Yves Ditengou s’adressant aux casques bleus de retour. © D.R.

 

Engagé en République centrafricaine (RCA) dans le cadre de la mission de maintien de la paix de l’Organisation des Nations unies (Minusca), le contingent gabonais a été retiré du théâtre des opérations pour des cas d’allégation d’exploitation d’abus sexuels. De telles accusations contre les casques bleus seraient récurrentes en République centrafricaine, et l’implication des soldats gabonais a souvent été soupçonnée.

«Les accusations qui ont été portées contre les contingents gabonais successifs, font actuellement l’objet d’une enquête menée de concert par les instances onusiennes et une commission gabonaise de haut niveau afin de faire toute la lumière sur la question», a déclaré le chef d’Etat-major des forces armées gabonaises.

Le général de division Yves Ditengou a indiqué, lors de la cérémonie marquant le retour des casques bleus gabonais dans le pays, qu’il s’agira de déterminer la véracité de ces accusations. Si elles sont avérées, il faudra ensuite identifier les niveaux de responsabilité. «Dans ce dernier cas, les auteurs devront répondre de leurs actes devant les tribunaux et seront sanctionnés avec la plus grande rigueur», a annoncé le général de division.

Une formation comportementale inutile ?

Vue de quelques soldats. © D.R.

Avant leur déploiement, ces casques bleus ont reçu une formation aussi bien technique, tactique que comportementale. Si on est en droit de se demander s’ils ont oublié leurs leçons, Yves Ditengou a exprimé quelques regrets. «Chaque faute individuelle n’engage pas seulement leurs auteurs, mais rejaillit immanquablement et fatalement sur l’ensemble du bataillon, sur l’ensemble des forces de Défense et partant, sur la Nation tout entière». Soulignant qu’à ce stade rien n’est avéré, il a indiqué qu’exploitation et abus sexuels ne veulent en aucun cas dire viol, car le processus peut déboucher sur des relations sexuelles.

«La politique de l’ONU en la matière est tolérance zéro», a accentué le général de division. L’ONU, a-t-il expliqué, «estime que dans un pays ravagé par la guerre civile, les populations civiles sont fragilisées par la précarité. Particulièrement les filles et les femmes qui, de ce fait, sont vulnérables et constituent des proies faciles». Au Gabon, ces casques bleus réintègreront leurs unités et rejoindront leurs familles. En attendant les conclusions de l’enquête, ces soldats ont été invités à garder une certaine réserve, afin de ne pas perturber les enquêtes en cours par des déclarations inopportunes voire hasardeuses. Depuis 2010, l’ONU dit avoir recensé 822 accusations d’exploitation et abus sexuels visant son personnel, dans le cadre d’opérations de maintien de la paix. Les enquêtes permettront d’évaluer le niveau d’implication ou non, des soldats gabonais.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. FRANÇOISE dit :

    N’oubliez pas les abus sexuels perpétrés aussi au Gabon. Ils sont légion ceux qui commettent ces actes.

  2. diogene dit :

    Le sentiment d’impunité réelle au pays poussent les recrues soi disant sélectionnées avec soin, à se comporter comme des brutes stupides comme d’habitude quoi ?

    Les généraux d’opérettes aboient mais ne mordent pas !

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