De 20 000 réfugiés et demandeurs d’asile en 2001 à environ 14 000 en 2011 puis 552 en 2021, le nombre de réfugiés au Gabon est en chute depuis deux décennies. Entre rapatriement volontaire de plusieurs réfugiés, réinstallation et cessation de leur statut en 2011, plusieurs raisons expliquent ce déclin du nombre de réfugiés dans le pays.

Paule Yvette Mengome, chargée de bureau HCR au Gabon. © Gabonreview

 

Au Gabon, a indiqué le Dr Christian Wali Wali lors d’une conférence-débat sur l’inclusion des réfugiés dans le pays, l’asile s’inscrit dans une tradition d’immigration dont les prémices datent du 19e siècle avec l’exile de Cheikh Ahmadou Bamba. A cela s’ajoutera l’accueil des enfants biafrais en 1968 dans le cadre d’une hospitalité humanitaire et l’accueil lors de la décennie 1970, des Tchadiens et Angolais qui fuyaient des guerres ; des Equato-guinéens qui voulaient s’échapper de la dictature du président Francisco Macías Nguema. Arriveront, dans les années 90, des réfugiés du bassin des Grands Lacs : Rwanda, Burundi, Zaïre (l’actuel République démocratique du Congo – RDC).

«Mais l’expérience particulière que va connaître le Gabon, est celle de la RDC en 1997», a souligné Christian Wali Wali notant que le contingent de la RDC, fut le plus que le Gabon ait pu accueillir. Contingent ayant d’ailleurs eu un impact considérable sur le nombre de réfugiés dans le pays. «En 2001, nous étions sensiblement à une vingtaine de milliers de réfugiés. Donc 20 000 et demandeurs d’asile environ», a fait savoir Paule Yvette Mengome, chargée de bureau de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Un déclin en termes de chiffres, qui à en croire son propos, s’explique par le rapatriement volontaire de plusieurs réfugiés et particulièrement ceux de la RDC, rapatriés entre 2001 et 2011.

552 réfugiés à ce jour

Vue de l’assistance lors de la conférence-débat. © Gabonreview

«2011 constitue la période de cessation de leur statut. Le gouvernement gabonais a pris la décision de faire cesser le statut de cette population en tenant compte des conditions de vie qui étaient devenues meilleures au niveau du Congo», a-t-elle fait savoir. Alors que les congolais avaient principalement fuient la guerre civile, le gouvernement gabonais avait estimé que les craintes de ces populations ne s’expliquaient plus. «En 2011, nous avions environ 14 000 personnes qui sont sorties de nos statistiques». «Entre 2011 et maintenant, nous sommes partis de 4 000 réfugiés et demandeurs d’asile à 552 réfugiés et demandeurs d’asile aujourd’hui», a informé Paule Yvette Mengome qui explique que la stratégie en la matière, est de mettre en œuvre des solutions durables pour que les personnes réfugiées au Gabon trouvent refuge dans d’autres pays dans le cadre des réinstallations, retournent dans leurs pays d’origine ou restent dans le pays en changeant de statut.

«Il y en a qui restent au Gabon et obtiennent la carte de séjour, dans ce cas ils deviennent des résidents», a-t-elle déclaré. «Parmi les réfugiés de 2011, il y en qui sont restés au Gabon, qui ont pris la carte de séjour. Depuis 3 ans, il y a parmi les Tchadiens également, beaucoup ont pris la carte de séjour», a-t-elle précisé signifiant que même s’ils sont restés au Gabon,  ils ne sont plus considérés comme des réfugiés et sont de fait sortis de la protection internationale. «Le statut de réfugié n’est pas à vie», a résumé la chargée de bureau du HCR. En cas de mariage avec un Gabonais, a-t-elle ajouté, le réfugié garde son statut juridique. Cependant s’il le souhaite, il peut après 3 ans obtenir la nationalité gabonaise selon la procédure en la matière.

 
GR
 

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