Gabon : Le PDG sonne l’heure du pardon et de la réconciliation avec le peuple

À l’occasion du 57ᵉ anniversaire du Parti démocratique gabonais (PDG), Blaise Louembé, président du parti, a posé un acte fort en reconnaissant publiquement les erreurs du passé et en demandant pardon au peuple gabonais. Cette démarche s’inscrit dans un processus de refondation et de modernisation du parti, visant à renouer avec la base militante et à regagner la confiance des citoyens. Un tournant historique qui marque un engagement à améliorer la gouvernance interne du PDG et à répondre aux attentes du peuple.

Blaise Louembé, président du Parti démocratique gabonais, le 12 mars 2025 à Libreville. © D.R.
Lors de son discours du 12 mars 2025, Blaise Louembé a livré une déclaration marquante, reconnaissant que le PDG, longtemps au pouvoir, porte une part de responsabilité dans les difficultés rencontrées par le pays. Cet exercice d’autocritique publique, rare dans l’histoire politique gabonaise, vise à solder le passé pour mieux préparer l’avenir.
«Nous avons demandé pardon lors des assises d’autocritique. Nous demandons encore pardon aujourd’hui. Nous demandons pardon pour ces anciens camarades. Nous demanderons encore pardon les jours prochains pour l’usage abusif du nom du PDG».
Par ces mots, le président du PDG reconnaît que certaines dérives ont entaché l’image du parti, notamment à travers les actions de certains cadres qui ont depuis quitté la formation. Il se dissocie ainsi des fautes passées tout en engageant le PDG sur une voie nouvelle, celle de la transparence et de la responsabilité politique.
Réformer pour reconstruire la confiance
Cet appel au pardon ne se limite pas à une simple déclaration symbolique. Blaise Louembé a insisté sur la nécessité pour le PDG de se transformer en profondeur afin de répondre aux attentes des militants et de la population. «Avec tous ces pardons, nous nous engageons à changer, à muer, à nous adapter aux volontés du peuple et à satisfaire ses besoins.»
Cette refondation repose sur plusieurs engagements concrets. D’abord, le PDG entend renouveler ses pratiques internes en mettant fin au népotisme et en s’assurant que les militants compétents aient enfin la place qu’ils méritent.
Ensuite, il souhaite renforcer la démocratie au sein du parti en instaurant une gouvernance plus transparente et plus participative, où les décisions seront prises collectivement et non plus dans un cercle restreint.
Par ailleurs, une attention particulière sera portée à l’inclusion des jeunes et des femmes, afin de construire un parti en phase avec les réalités de la société gabonaise actuelle. Blaise Louembé a souligné que la jeunesse, qui constitue une part importante de la population, doit être pleinement intégrée aux processus de décision et non simplement considérée comme une force d’appoint. De même, les femmes ne doivent plus être réduites à un rôle secondaire, mais véritablement prendre part à la vie politique et économique du pays.
À travers ces réformes, le PDG ambitionne de retrouver sa crédibilité et de renouer un dialogue sincère avec la population, dans l’optique d’un parti plus moderne, plus inclusif et plus proche des aspirations du peuple gabonais.
Un tournant décisif pour l’avenir du PDG
L’acte de pardon posé par le président du PDG marque une rupture avec les méthodes du passé et témoigne d’une prise de conscience sur la nécessité d’un changement profond. Si les paroles de Blaise Louembé traduisent une volonté sincère de transformation, il reste désormais à voir si ces engagements se concrétiseront par des actions visibles et tangibles.
En attendant, cette posture d’humilité et de remise en question pourrait redonner une légitimité au PDG sur l’échiquier politique gabonais, à condition que la modernisation du parti soit réellement mise en œuvre. Dans un contexte où la population aspire à un renouvellement politique, ce repositionnement stratégique du PDG pourrait être un atout majeur pour son avenir.

7 Commentaires
Le PDG demande pardon !? Sans commentaire. Mais mon commentaire en dit long. A un mois des élections présidentielles, on a plutôt intérêt à avoir une tenue correcte pour les élections législatives.
Le PDG peut-il offrir au Général B.C. Oligui Nguema une majorité législative (en supposant qu’il soit élu)?
Les élections législatives (sénatoriales) sont plus ouvertes. On est député.e (senateur) du peuple. Pas d’un parti!
A la fin de l’envoi, je touche.
On vous pardonne évidemment. Notre peuple ne connait pas la haine et la rancune. Mais pardonner n’est pas oublier et croire naïvement que des adultes peuvent changer a vos sages. On aurait préféré pour cela que votre partie disparaisse parce qu’il a permis de concentrer trop de pouvoir de façon mafieuse entre des gabonais égoïstes et voleurs.
J’attends avec impatience votre DISSOLUTION définitive avec des des condamnations et des amandes à foison… Vous ne méritez plus d’exister tous les barons de ce parti doivent rendre des comptes ainsi que les membres de la cour constitutionnelle y compris les responsables de la justice.
Bonjour Mr Gayo, le pardon s’accompagne avec la vérité et la justice, c’est tres facile de venir demander pardon sans rendre des comptes apres tant de crimes Économiques financiers et humains, C’est lui le PDG qui est toujours au pouvoir toutes les institutions sont aux mains des pdgistes, et sans scrupule ils veulent nous faire croire qu’il n’ont pas de candidat ? A croire qu’ils nous prennent tous pour des aveugles . Mais nos yeux sont bien ouverts pour voir que le candidat du pdg c’est bien oligui.
@Gaston. Effectivement Oligui est le candidat du PDG. Oligui aime le PDG et croit au PDG. Oligui se dit fils d’Omar Bongo, le fondateur du PDG… Que les Gabonais ne l’oublient pas le 12 avril. Qu’ils aillent le lui rappeler dans les urnes
Comment un mauvais arbre vieux de 57ans, tordu, portant de surcroît de mauvais fruits, pourrait-il devenir par enchantement droit et juteux du fait d’avoir demandé pardon sans réel repentir?
Hum… Qu’est-ce que le PDG a fait pour qu’on lui accorde notre pardon ? Est-il possible d’en discuter dans une cour de justice avant d’accorder ce pardon recherché ?
Si un parti politique est d’abord la réunion de personnes sous une même bannière idéologique, beaucoup de personnes personnifie le parti politique, lui donnant ainsi une existence en dehors de celle de son personnel (démarche néanmoins correcte sous certaines coutures). Ce faisant, ces personnes ont tendance à croire que le PDG est mauvais, quand son personnel est bon. A leurs yeux , la marque PDG est la marque de Caïn, c’est celle de l’opprobre. Aussi, je ne pense pas que le passage du PDG dans le confessionnal ( surtout sans décliner ses péchés) débouchera sur une absolution. Mais il doit être fait.
Le PDG est parti pour être désormais une force politique d’appoint. Fini les premiers rôles. Cela dit, pour un pedegiste (avec un passé condamnable), il y a toujours un avenir envisageable chez Ossimane ou les Bâtisseurs. N’est-il pas vrai ?
Il semble en tout cas que ACBBN a lancé quelque chose avec sa volonté de se faire pardonner pour avoir été ponte d’un régime qui a causé tant de tort aux gabonais. Certains lui ont emboîté le pas. Mais , en sachant que les problèmes liés à la corruption, la gabegie, l’absence d’Etat de droit et de déni démocratie sont antérieurs à 2009, d’autres devraient suivre (même ceux qui sont devenus irréductibles opposants sous Ali Bongo). Cependant, que les compatriotes restent vigilants : il est plus facile au bourreau d’appeler à la partie sensible de sa victime quand il n’a plus les moyens de la coercition. Et l’art de déchiffrer un cœur dans un visage ou des paroles, n’est pas aisé.
Ps : Certains peuvent s’en sortir en demandant simplement pardon, quand d’autres croupissent au fond d’une prison et en attendant une justice qui semble, au Gabon, aussi inatteignable que l’horizon. Belle justice à 5 vitesses. Lu dans la République de Platon : « le chef d’œuvre de l’injustice est de paraître juste sans l’être ». Méditons dessus.